Un kamikaze a tué treize personnes vendredi en fonçant à bord d’une
voiture chargée d’explosifs sur un poste tenu par les rebelles zaïdites
(branche du chiisme) dans la province de Jawf, dans le nord du Yémen,
ont rapporté un chef tribal et des témoins.
Treize personnes ont été tuées "dans un attentat suicide mené à
l’aide d’une voiture chargée d’explosifs contre un poste tenu par les
Huthis (zaïdites) à Jawf", a déclaré à l’AFP la source tribale,
précisant que parmi les victimes figuraient quatre passants, "une femme
et trois enfants".
Des témoins ont confirmé qu’une voiture piégée avait foncé sur une
école que les rebelles avaient transformée en base pour leur milice dans
la localité de Hazm, à Jawf.
Le porte-parole des Houthis, Mohammed Abdulsalam, a déclaré à l’AFP
que sept rebelles figuraient parmi les morts, un bilan confirmé par un
militant de la tribu des Al-Jawf, Hassan Boughadra.
"Le nombre de morts devrait augmenter, surtout parmi les civils,
parce que l’école se trouvait en plein centre-ville", a ajouté Hassan Boughadra.
"L’entrée de l’école a été complètement détruite", a déclaré le chef
tribal s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. Selon lui, l’explosion
était puissante et des éclats ont volé sur 500 mètres.
Selon Mohammed Abdulsalam, un autre attentat suicide a été évité plus tôt
dans la matinée quand un homme portant une ceinture d’explosifs a été
tué alors qu’il tentait de se joindre à une manifestation de zaïdites
condamnant les interventions américaines au Yémen, en particulier les
attaques de drones.
"Nous n’accusons personne pour l’instant", a déclaré Mohammed Abdulsalam,
tout en soulignant que ce type d’attentats "servaient uniquement les
Etats-Unis et ceux qui essaient d’appliquer" leur politique au Yémen.
La semaine dernière, les Partisans de la Charia, un groupe lié à
Al-Qaïda, ont menacé dans un communiqué de lancer des attaques contre
les Huthis à Al-Jawf, Hajja et Saada, pour venger "les salafistes de
Dammaj", une ville du nord du pays théâtre de fréquentes violences.
Depuis la fin 2011, les affrontements entre rebelles zaïdites et des
fondamentalistes sunnites tentant de prendre le contrôle de certaines
régions du nord du Yémen ont fait des dizaines de morts depuis la fin
2011.
En janvier, 20 combattants avaient été tués dans des affrontements
entre salafistes et zaïdites dans le nord-ouest du pays. Et des
affrontements avaient déjà opposé en décembre les Huthis à des
salafistes qui tiennent une école de prosélytisme à Dammaj, au sud de
Saada.
Les rebelles zaïdites se sont soulevés en 2004 contre la
marginalisation dont ils se disent victimes sur les plans politique,
social et religieux. Les combats avec l’armée ont fait des milliers de
morts avant un cessez-le-feu en février 2010.
Ils ont depuis profité de l’affaiblissement du pouvoir central, à la
faveur du mouvement de contestation populaire contre le président Ali
Abdallah Saleh déclenché en janvier 2011, pour resserrer leur emprise
sur certains régions du nord du pays.
D’une manière générale, les attentats suicide se sont multipliés
depuis que Saleh a cédé la place à son ancien vice-président Abd
Rabbo Mansur Hadi en février. Le 21 mai, près d’une centaine de
militaires ont été tués et quelque 300 autres blessés quand un soldat
s’est fait exploser pendant un entraînement pour une parade militaire.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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