mardi 29 mai 2012

Israël : Remise en liberté du militant palestinien Bassem Tamimi

Le militant Bassem Tamimi, animateur emblématique de la "résistance populaire" palestinienne, a été remis en liberté mardi par la justice militaire israélienne, qui l’a condamné à une peine de prison avec sursis.
Reconnu coupable le 20 mai d’incitation à des jets de pierres sur l’armée israélienne, il a été condamné mardi par le tribunal militaire israélien d’Ofer à 30 mois de prison, dont il a déjà effectué 13 en détention préventive, les 17 autres étant assortis d’un sursis.

Il a également été condamné à deux mois de prison avec sursis pour organisation de manifestation non autorisée.

La juge militaire, le commandant Eti Ador, a précisé que la peine serait appliquée si Bassem Tamimi participait à des "troubles à l’ordre public" contre les forces israéliennes.

"Je sens que toute ma vie est sous la surveillance du juge. La peine avec sursis ne m’empêchera pas d’être actif, mais elle va me mettre sous grande pression", a-t-il déclaré à l’AFP après le prononcé de la peine.
M. Tamimi a été libéré sous caution le 24 avril pour pouvoir s’occuper de sa mère souffrante. Mais durant son procès, il a été assigné à résidence tous les week-ends pour l’empêcher de participer aux manifestations hebdomadaires dans son village de Nabi Saleh, près de Ramallah en Cisjordanie.

Le cas de Bassem Tamimi, figure centrale de la "résistance populaire" palestinienne en Cisjordanie, a attiré l’attention de la communauté internationale, notamment de l’Union européenne (UE), qui l’a déclaré en 2011 "défenseur des droits de l’Homme", reconnaissant ainsi le caractère "pacifique" de son action.

Organisateur revendiqué des "manifestations pacifiques" depuis deux ans des villageois de Nabi Saleh contre les empiètements d’une colonie juive voisine, il avait plaidé dès l’ouverture de son procès en juin 2011 non coupable de toutes les charges, notamment d’incitation à des jets de pierres contre les soldats israéliens.
Arrêté le 24 mars 2011, Bassem Tamimi a été jugé sur la foi d’aveux d’un mineur de 15 ans.

La quasi totalité des manifestations dans les Territoires palestiniens sont considérées comme "illégales" par la loi militaire israélienne, qui dispose que tout rassemblement de plus de dix personnes doit être autorisé, ce que les organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent comme contraire au droit international.

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