Le militant Bassem Tamimi, animateur emblématique de la "résistance
populaire" palestinienne, a été remis en liberté mardi par la justice
militaire israélienne, qui l’a condamné à une peine de prison avec
sursis.
Reconnu coupable le 20 mai d’incitation à des jets de pierres sur
l’armée israélienne, il a été condamné mardi par le tribunal militaire
israélien d’Ofer à 30 mois de prison, dont il a déjà effectué 13 en
détention préventive, les 17 autres étant assortis d’un sursis.
Il a également été condamné à deux mois de prison avec sursis pour organisation de manifestation non autorisée.
La juge militaire, le commandant Eti Ador, a précisé que la peine serait
appliquée si Bassem Tamimi participait à des "troubles à l’ordre
public" contre les forces israéliennes.
"Je sens que toute ma vie est sous la surveillance du juge. La peine
avec sursis ne m’empêchera pas d’être actif, mais elle va me mettre sous
grande pression", a-t-il déclaré à l’AFP après le prononcé de la peine.
M. Tamimi a été libéré sous caution le 24 avril pour pouvoir s’occuper
de sa mère souffrante. Mais durant son procès, il a été assigné à
résidence tous les week-ends pour l’empêcher de participer aux
manifestations hebdomadaires dans son village de Nabi Saleh, près de
Ramallah en Cisjordanie.
Le cas de Bassem Tamimi, figure centrale de la "résistance populaire"
palestinienne en Cisjordanie, a attiré l’attention de la communauté
internationale, notamment de l’Union européenne (UE), qui l’a déclaré en
2011 "défenseur des droits de l’Homme", reconnaissant ainsi le
caractère "pacifique" de son action.
Organisateur revendiqué des "manifestations pacifiques" depuis deux ans
des villageois de Nabi Saleh contre les empiètements d’une colonie juive
voisine, il avait plaidé dès l’ouverture de son procès en juin 2011 non
coupable de toutes les charges, notamment d’incitation à des jets de
pierres contre les soldats israéliens.
Arrêté le 24 mars 2011, Bassem Tamimi a été jugé sur la foi d’aveux d’un mineur de 15 ans.
La quasi totalité des manifestations dans les Territoires palestiniens
sont considérées comme "illégales" par la loi militaire israélienne, qui
dispose que tout rassemblement de plus de dix personnes doit être
autorisé, ce que les organisations de défense des droits de l’Homme
dénoncent comme contraire au droit international.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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