Le président syrien Bashar al-Assad a affirmé que les législatives du
7 mai avaient montré le soutien à son régime face à l’opposition et aux
"terroristes" qui menacent de semer le "chaos" dans la région entière,
dans un entretien diffusé par la télévision russe.
"Les résultats (des élections) montrent que le peuple syrien soutient
toujours la voie des réformes que nous avons annoncées il y a un an, et
que la majorité soutient le pouvoir en place", a déclaré Assad dans
cet entretien, selon la traduction en russe de la chaîne Rossia 24.
"Les élections reflètent la volonté du peuple, c’est un message fort
pour tous, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays", a-t-il ajouté.
"Le peuple syrien n’a pas eu peur des menaces des terroristes, qui ont tenté d’empêcher les élections", a-t-il encore déclaré.
Il a mis en garde contre le "chaos" qui "peut se répandre partout".
Le régime syrien a organisé le 7 mai des législatives malgré l’effusion de sang.
Les autorités n’ont publié mardi que la participation - 51,26% - et les
noms des élus par circonscription, sans donner leur affiliation
politique.
Lors des dernières élections en avril 2007, le Front national
progressiste (FNP) —coalition de partis dirigée par le parti Baas au
pouvoir— avait remporté sans surprise la majorité des 250 sièges du
Parlement.
Les élections, initialement prévues en septembre 2011, avaient été
reportées en raison de réformes politiques annoncées par le régime dans
la foulée de la contestation.
Ce scrutin a été qualifié de "farce" par l’opposition qui l’a boycotté, et a été raillé par la communauté internationale.
"Appeler à boycotter les élections, c’est la même chose que d’appeler à
boycotter le peuple, ce qui fait que je ne pense pas qu’ils (les
opposants) aient un quelconque poids ou signification à l’intérieur de
la Syrie", a déclaré Assad.
"Ce n’est pas une armée, et elle n’est pas libre : ils reçoivent des
armes et de l’argent de l’étranger, de différents pays, c’est une bande
de criminels", a-t-il martelé, affirmant que des mercenaires étrangers
avaient été capturés.
Quant aux pays occidentaux, "ils ne font que parler de violence de la
part du gouvernement, jamais un mot sur les terroristes", a déclaré le
président syrien.
"Annan va venir ce mois-ci en Syrie et je vais lui demander des
explications", a-t-il déclaré, évoquant le médiateur de l’ONU et de la
Ligue arabe, Kofi Annan, à l’origine d’un plan de sortie de crise
comprenant notamment l’envoi d’observateurs internationaux et un
cessez-le-feu, qui a été continuellement ignoré depuis sa proclamation
en avril.
Il s’en est notamment pris au rôle de la France, disant espérer une
inflexion avec le départ de Nicolas Sarkozy et l’élection du socialiste
François Hollande.
"J’espère que le nouveau président va penser aux intérêts de la France,
je suis sûr qu’ils ne consistent pas à continuer de semer le chaos au
Proche-Orient et dans l’ensemble du monde arabe", a déclaré Assad.
Il a affirmé notamment que Paris, qui avait été en pointe dans
l’intervention qui a mené à la chute du régime du Muammar Kadhafi, et a
fait preuve d’intransigeance face à Damas, était "responsable de la
mort de centaines de milliers de Libyens".
"Le chaos en cours, le terrorisme, tout cela va avoir des répercussions
sur l’Europe" dont les Syriens sont "les voisins", a-t-il ajouté.
Le dirigeant syrien a par contre loué le rôle de la Chine et de la
Russie, son principal allié sur la scène internationale, qui a bloqué
plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la
répression qui a fait plus de 12 000 morts en 14 mois, selon
l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
"Ce n’est pas moi qu’ils soutiennent, il ne soutiennent pas le prétendu
régime (...), ils soutiennent la stabilité de la région et comprennent
le rôle géopolitique de la Syrie", a déclaré Assad.
(16 mai 2012)
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