Human Rights Watch estime dans un rapport publié lundi 14 mai que les
frappes aériennes menées en Libye par l’OTAN l’an dernier ont coûté la
vie à soixante-douze civils et accuse l’Alliance atlantique de ne pas
avoir pris la mesure de l’ampleur des dommages "collatéraux" provoqués
par ses bombardements.
L’organisation de défense des droits de l’homme affirme qu’elle a mené
la plus sérieuse enquête à ce jour sur les raids lancés par l’OTAN
contre les forces de Muammar Kadhafi, lequel sera finalement tué par
les rebelles libyens le 20 octobre 2011. Son bilan, qui comprend vingt
femmes et vingt-quatre enfants tués, est plus lourd que celui de
cinquante-cinq tués - dont seize enfants et quatorze femmes - avancé par
Amnesty International dans une étude en mars.
L’OTAN était mandatée par la résolution 1973 du Conseil de sécurité des
Nations unies autorisant le recours à la force pour protéger les
populations civiles. "Les attaques n’étaient autorisées que sur des
cibles militaires et de sérieuses questions demeurent dans certains cas
sur le point de savoir ce que les forces de l’Otan visaient exactement",
a déclaré Fred Abrahams, conseiller de HRW, dans un communiqué.
L’OTAN estime que sa campagne de bombardements en Libye, débutée à la
fin de mars 2011, a été un succès. L’Alliance a effectué environ
vingt-six mille sorties, dont neuf mille six cents raids, et a détruit
cinq mille neuf cents jusqu’à la fin de ses opérations, le 31 octobre.
L’organisation affirme avoir mené sa campagne avec "un soin et une
précision sans précédent", en respectant les conventions humanitaires
internationales.
"L’OTAN a fait tout son possible pour minimiser les risques pour les
civils, mais dans une campagne militaire complexe, le risque zéro
n’existe pas", a déclaré la porte-parole de l’Alliance dans un
communiqué. "Nous regrettons profondément tout cas de victime civile
pour lequel la responsabilité de l’OTAN pourrait être engagée", a-t-elle
précisé.
HRW reconnaît que l’OTAN a pris soin de minimiser les pertes civiles et
ajoute que des pays comme la Russie, qui en ont évoqué de très
nombreuses, ne l’ont fait que "pour marquer des points politiques". Mais Fred Abrahams, le principal rédacteur du rapport, souligne que le soin
apporté par l’OTAN a été "miné par son refus d’examiner les dizaines de
morts civils". L’ONG, qui s’appuie sur des enquêtes menées pendant et
après le conflit sur les sites bombardés, évoque notamment l’attaque du
village de Majer, 160 km à l’est de Tripoli, le 8 août 2011, qui a coûté
la vie à trente-quatre civils.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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