Un nouveau gouvernement de l’Autorité palestinienne dirigé par le
Premier ministre Salam Fayyad a été investi mercredi en Cisjordanie,
entérinant l’enlisement de la réconciliation avec le Hamas, qui gouverne
la bande de Gaza.
Les 25 membres du gouvernement, Fayyad en tête, ont prêté serment
devant le président palestinien Mahmud Abbas au siège de la présidence à
Ramallah.
Onze nouveaux ministres y font leur entrée, dont ceux de l’Economie
nationale, des Finances, des Affaires de Jérusalem et de la Justice,
deux autres changeant de portefeuille.
Abbas tire ainsi les conséquences du blocage de l’application de
l’accord de réconciliation entre son mouvement, le Fatah, qui gouverne
les zones autonomes de Cisjordanie, et le Hamas islamiste. L’accord
prévoyait la formation d’un gouvernement transitoire composé
d’indépendants.
"Si nous avions un accord avec le Hamas aujourd’hui ou demain, ce
(nouveau) gouvernement n’aurait pas de raison d’être", a déclaré
M. Abbas avant la formation officielle du nouveau gouvernement.
"Mais je ne peux attendre indéfiniment. Certains ministres ont
démissionné du gouvernement actuel et la situation administrative l’a
paralysé, ce qui m’oblige à annoncer ce (nouveau) cabinet", a-t-il
expliqué.
Le Hamas, vainqueur des dernières élections palestiniennes, les
législatives de 2006, et qui considère le gouvernement Fayyad comme
illégitime, a dénoncé cette décision.
"Cela renforce la division et enracine l’illégitimité dans les
institutions palestiniennes. Ce gouvernement est fondé sur la
corruption, n’est pas le choix du peuple palestinien et n’a pas la
confiance du Conseil législatif" (Parlement), a déclaré à l’AFP un
porte-parole du Hamas à Gaza, Fawzi Barhum.
Mahmud Abbas avait chargé en février 2011 Salam Fayyad de former un
gouvernement pour organiser dans l’année des élections présidentielle et
législatives, mais le projet avait été abandonné en raison de l’accord
de réconciliation avec le Hamas le 27 avril 2011.
Le président palestinien a également modifié mercredi la loi électorale
prévoyant que les scrutins se tiennent simultanément en Cisjordanie et à
Gaza, ouvrant la voie à des élections municipales dans la seule
Cisjordanie dans un premier temps.
"Le président Abbas a amendé la loi électorale et autorisé le
gouvernement à convoquer des élections par étapes", a déclaré à l’AFP le
ministre des Collectivités locales Khaled al-Qawasmeh, maintenu à son
poste.
"Les élections locales seront une des priorités du gouvernement", a-t-il ajouté.
Un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abu Zuhri, a également critiqué
cette initiative, la jugeant contradictoire avec l’accord de
réconciliation.
"Les élections doivent être précédées par un gouvernement d’entente
nationale, que nous avons convenu de former", a-t-il déclaré à l’AFP.
L’accord de réconciliation Fatah-Hamas, ratifié le 3 mai 2011 par
l’ensemble des mouvements palestiniens, prévoit la formation d’un
exécutif transitoire chargé d’organiser des élections générales, mais la
plupart des clauses en sont restées lettre morte et les échéances
constamment repoussées.
Afin de surmonter leurs divergences sur le Premier ministre de ce
gouvernement transitoire, Mahmud Abbas et le chef du Hamas, Khaled Mechaal,
ont décidé le 6 février à Doha que le président palestinien assumerait
cette fonctions, mais cette décision, contestée au sein du Hamas, est
elle aussi restée inappliquée.
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