jeudi 10 mai 2012

Syrie : deux attentats sanglants frappent Damas : plus de 40 morts

Une double explosion a causé la mort d’au moins 40 personnes et fait 170 blessés jeudi matin dans le sud de Damas, rapporte la télévision d’Etat syrienne.

Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière dans la capitale syrienne depuis le début de la révolte dans le pays à la mi-mars 2011. Les médias d’Etat ont imputé ces explosions à des "terroristes".

"C’est un nouvel exemple des souffrances du peuple syrien (...)", a déclaré le général Robert Mood, chef de la mission des observateurs de l’Onu qui s’est rendu sur le site et qui a vu son cortège attaqué mercredi dans la province de Deraa.

"Nous le voyons ici à Damas et nous l’avons vu dans d’autres villes et villages du pays (...) J’appelle tout le monde en Syrie et en dehors de Syrie à cesser la violence", a-t-il dit.

Des images de télévision montrent des dizaines de véhicules calcinés, certains contenant des corps déchiquetés ou mutilés.

On pouvait voir un cratère profond de trois mètres au milieu de la rue et un poids lourd renversé, ainsi que deux colonnes de fumée dans le ciel, l’une formant un grand nuage noir. Les murs d’édifices situés des deux côtés de cette large avenue se sont écroulés.

D’après des habitants, les deux explosions, qui ont eu lieu presque simultanément, se sont déroulées peu après 08h00 (05h00 GMT) dans le quartier de Kfar Sousseh, où se trouve le complexe abritant des services de renseignement militaire du régime de BaShar al Assad.

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), au moins l’une des deux explosions a été causée par une voiture piégée et la cible était un édifice des services de renseignement.

Les explosions auraient causé peu de dégâts à la façade du bâtiment où se trouve la Branche palestinienne, qui fait partie de la vingtaine d’organisations policières secrètes syriennes et l’une des plus redoutées par la population.

"Est-ce que c’est ça la liberté ?", s’interrogeait un homme marchant au milieu des décombres et des cadavres. "C’est l’oeuvre des Saoudiens", a-t-il ajouté, une allusion à l’Arabie Saoudite qui armerait les rebelles désireux de chasser le président syrien BaShar al Assad du pouvoir.

Nadine Haddan, candidate aux élections législatives de lundi dernier boycottées par l’opposition, a accusé le Premier ministre du Qatar, Cheikh Hamad bin Djassim al Thani, qui a montré son soutien à l’armement des insurgés.

"Je m’adresse à Cheikh Hamad et je dis que vous faites honte. Vous détruisez à présent le peuple syrien, et non le régime. Vous tuez des enfants qui vont à l’école", a-t-elle dit.

Mercredi, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, s’était inquiété de la multiplication des attentats à la bombe en Syrie, où les violences restent quotidiennes en dépit de la trêve conclue le 12 avril.

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Le chef des observateurs en Syrie appelle à l’arrêt des violences
Le chef des observateurs de l’ONU en Syrie, le général Robert Mood, a lancé jeudi un appel à l’aide pour arrêter les violences dans ce pays, alors qu’il se trouvait sur les lieux de l’attentat à Damas qui a fait plus de 40 morts. "Nous, communauté internationale, sommes là avec le peuple syrien et j’appelle tout le monde en Syrie et à l’extérieur à aider à stopper ces violences", a-t-il déclaré à la presse.

"C’est un autre exemple des souffrances que le peuple syrien endure à cause des actes de violences. Nous avons vu (les violences) ici à Damas et dans d’autres villes et villages à travers la Syrie", a ajouté le général onusien. "Je voudrais exprimer mes sincères condoléances à ceux qui ont perdu des êtres chers dans ce tragique incident, ainsi qu’à tout le peuple de Syrie qui vit des tragédies similaires tous les jours depuis de longs mois", a poursuivi le général Mood.

Une mission d’observation se trouve en Syrie depuis le 15 avril, conformément au plan de sortie de crise de l’émissaire international Kofi Annan, afin de surveiller l’application d’un cessez-le-feu pourtant continuellement ignoré. Deux attentats ont frappé quasi simultanément jeudi la capitale syrienne, frappée ces derniers mois par une série d’attaques meurtrières.

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