L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé vendredi Israël à
"assurer un accès immédiat et approprié aux soins" des détenus
palestiniens en grève de la faim, y compris en autorisant leur admission
dans des hôpitaux civils.
Par ailleurs, le président du Club des prisonniers palestiniens Qaddura
Farès a fait état de progrès mais de divergences d’approche
persistantes dans les tractations en cours entre prisonniers et
administration pénitentiaire.
"L’administration pénitentiaire est d’accord sur les questions de vie
quotidienne et de visite des familles de Gaza. Sur la question de
l’isolement carcéral, les prisonniers refusent de traiter au cas par cas
mais veulent l’aborder collectivement", a-t-il déclaré à l’AFP.
"L’OMS est extrêmement préoccupée par l’état de santé de plus de 1.600
détenus et prisonniers" en grève de la faim, a affirmé l’organisation
dans un communiqué publié à Jérusalem.
Elle relève que plusieurs ont cessé de s’alimenter depuis plus de deux
mois et qu’un prisonnier "souffrant de thalassémie (maladie du sang,
NDLR) et détenu sans procès depuis plus d’un an refuse les transfusions
nécessaires à sa survie".
L’OMS presse Israël d’"assurer un accès immédiat et approprié aux soins
des grévistes de la faim", citant notamment "l’autorisation de
l’hospitalisation des prisonniers nécessitant un traitement médical".
"Aucun traitement ou procédure médicale ne doit être entrepris sans leur
consentement", selon le texte, en référence à une éventuelle
alimentation de force. L’OMS plaide en outre en faveur de l’autorisation
"des visites familiales pour tous les prisonniers, élément essentiel de
leur santé mentale".
Selon M. Farès, "12 prisonniers en grève de la faim sont suivis en hôpital pénitentiaire".
L’avocat Jawad Bulos, qui représente plusieurs des grévistes de la faim
de longue durée, a précisé à l’AFP que sept d’entre eux, hospitalisés
dans la prison de Ramleh "ne prenaient plus que de l’eau depuis mardi",
ayant arrêté de recevoir des solutions minéralisées par perfusion.
"Le médecin de la prison m’a dit qu’il y avait une véritable crainte
pour leur vie", a ajouté Me Bulos, indiquant leur avoir rendu visite
jeudi soir.
Le CICR avait demandé mardi à Israël le transfert en hôpital de six
grévistes de la faim de longue durée, jugés "en danger de mort
imminent".
Le président palestinien Mahmud Abbas a assuré jeudi soir "ne pas avoir
de plus grande préoccupation que les prisonniers", lors d’une visite
aux familles de détenus dans une "tente de solidarité" avec les
grévistes à Al-Bireh, en Cisjordanie.
Entre un tiers et environ la moitié des quelque 4.700 détenus
palestiniens d’Israël (dont près de 310 en détention administrative)
sont en grève de la faim, dont sept depuis plus d’un mois et demi, selon
l’administration pénitentiaire, des sources officielles palestiniennes
et des organisations humanitaires.
Ils réclament l’abolition de l’isolement carcéral et de la détention
administrative, qui permet l’incarcération sans inculpation ni jugement
pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment, ainsi que
l’autorisation des visites pour les prisonniers originaires de Gaza.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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