mardi 8 mai 2012

Israël: rejet de l'appel de détenus palestiniens en grève de la faim

La Cour suprême d’Israël a rejeté lundi l’appel de deux détenus palestiniens en grève de la faim depuis 69 jours contre leur maintien en détention administrative, selon des sources concordantes.
Les appels de Thaër Halahla, 34 ans, et Bilal Diab, 27 ans, en grève de la faim depuis le 29 février, ont été rejetés, a annoncé à l’AFP leur avocat Jamil al-Khaldi.
Me Khaldi a déploré l’attitude de la justice israélienne face à la détention administrative, estimant que "les services de renseignements avaient le dernier mot". Il a ajouté que ses clients, soupçonnés d’appartenance au Jihad islamique, "poursuivraient leur combat jusqu’au bout".
"De toute évidence, une grève de la faim ne peut pas être un critère à elle seule en ce qui concerne la période de détention administrative", a affirmé la Cour dans son arrêt.
Le juge Elyakim Rubinstein a néanmoins attiré l’attention des autorités militaires sur une clause permettant la libération conditionnelle d’un détenu si "son état de santé serait aggravé par son maintien en détention au point de mettre ses jours en danger", considérant la question digne d’être examinée en l’espèce "sur la base médicale appropriée".
"La détention administrative ne satisfait aucun juge, mais elle est nécessaire lorsque le dossier repose sur des renseignements confidentiels dont la divulgation mettrait en danger les sources et les moyens dont ils ont été obtenus", souligne-t-il, en référence au réseau d’informateurs des services de sécurité israéliens, considérés comme des "collaborateurs" par les Palestiniens.
Le juge Rubinstein propose par conséquent, pour "respecter les droits des détenus sans nuire à la sécurité", que le dossier puisse être examiné par un "juriste agréé par les détenus, qui recevrait l’accréditation de sécurité nécessaire" pour y avoir accès.
Un tribunal militaire israélien avait rejeté le 23 avril la demande de libération des deux suspects, qui ont comparu le 3 mai devant la Cour suprême.
Le Jihad islamique a condamné dans un communiqué une décision qui revient à "exécuter les deux prisonniers après l’échec des tentatives pour briser leur volonté et arrêter leur bataille héroïque" et met en garde "le gouvernement de l’occupation contre les conséquences" de leur mort éventuelle.
L’ONG Médecins pour les droits de l’Homme-Israël (PHR-Israël) a dénoncé "la décision de la Cour suprême qui équivaut à une peine de mort". "Leur vie est en danger et leurs familles n’ont toujours pas le droit de les voir", selon une porte-parole, Amani Daïf.
Au moins un tiers des quelque 4.700 détenus palestiniens d’Israël (dont plus de 310 en détention administrative) sont actuellement en grève de la faim, selon l’administration pénitentiaire israélienne et des sources officielles palestiniennes.
Ce mouvement collectif a été lancé 17 avril, date de la Journée des prisonniers palestiniens.
Les détenus réclament l’abolition de l’isolement carcéral et de la détention administrative, une disposition controversée héritée du mandat britannique sur la Palestine qui permet l’incarcération sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.

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Israël : vers des législatives anticipées le 4 septembre
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, devait tenter lundi d’obtenir de la Knesset (Parlement) le vote d’une proposition de loi dissolvant la Chambre et fixant la date du 4 septembre pour les prochaines élections législatives anticipées. La Commission ministérielle des lois a approuvé le projet de loi prévoyant la dissolution de la 18e Knesset et la proposition "d’avancer la date des élections de la 19e Knesset au mardi 4 septembre 2012". Toutefois, ce texte, qui doit être examiné dans la journée à la Knesset, risque de se heurter à l’opposition du parti ultranationaliste Israel Beiteinou, ainsi que des centristes du Kadima (centre droit) et du petit parti de l’Indépendance.
Lundi matin, Benyamin Netanyahou a confirmé devant le conseil des ministres hebdomadaire qu’il avait l’intention d’organiser les élections le 4 septembre. Ces trois formations souhaitent retarder la dissolution de la Knesset jusqu’au vote par les députés d’une nouvelle loi controversée obligeant les juifs ultraorthodoxes à effectuer leur service militaire. Dimanche soir, Benyamin Netanyahou a annoncé qu’il convoquait des élections législatives anticipées, mais sans préciser de jour. Il a cependant laissé entendre que le scrutin aurait lieu début septembre.
"Je ne veux pas qu’il y ait un an et demi d’instabilité politique accompagnée de chantages et de populisme. Mieux vaut une campagne électorale courte de quatre mois pour assurer la stabilité politique", a déclaré Benyamin Netanyahou devant une convention de son parti Likoud (droite) à Tel-Aviv. La législature s’achève normalement en octobre 2013. "Il faut un Likoud grand et fort. Nous allons former un gouvernement aussi large que possible pour assurer l’avenir d’Israël", a promis le Premier ministre de droite, qui est donné grandissime favori pour conduire le prochain gouvernement.
Près de la moitié (48 %) des Israéliens plébiscitent Benyamin Netanyahou comme le meilleur candidat à sa succession, selon un récent sondage publié par le quotidien Haaretz. Son principal rival, la chef du Parti travailliste Shelly Yachimovich, est loin derrière (15 %). D’après une enquête du journal Maariv, publié vendredi, le Likoud devrait aussi l’emporter haut la main. Il obtiendrait 31 sièges (sur 120) contre 27 actuellement. Les travaillistes sont crédités de 18 sièges, Israel Beiteinou de 12 et Kadima de 11. Yesh Atid, une nouvelle formation du journaliste vedette Yaïr Lapid, obtiendrait 11 sièges.

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Benyamin Netanyahou félicite François Hollande
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a félicité lundi le président français élu François Hollande, assurant que les relations entre les deux pays resteraient "amicales". "Je veux féliciter François Hollande qui a été élu président de la France. Les relations entre la France et Israël ont toujours été amicales et le resteront. J’attends de pouvoir le rencontrer afin de poursuivre cette importante relation bilatérale et internationale", a-t-il dit dans un communiqué.
Benyamin Netanyahou avait rencontré en février à Jérusalem l’ex-Premier ministre socialiste français Laurent Fabius, envoyé par François Hollande pour rencontrer les dirigeants politiques de la région durant sa campagne électorale. Ce dernier a affirmé que s’il était élu, un voyage en Israël ferait "partie de ses projets", dans un entretien au site tribunejuive.info publié le 2 mai. "Je prendrai des initiatives pour favoriser, par de nouvelles négociations, la paix et la sécurité entre Israël et la Palestine. Je soutiendrai la reconnaissance internationale de l’État palestinien", écrit-il dans ses engagements de campagne.

(07 mai 2012 - Avec les agences de presse)

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