Hana’ al-Chalbi, détenue en Israël, qui refusait de s’alimenter depuis 43 jours pour dénoncer sa détention sans jugement, a accepté d’arrêter sa grève de la faim, annoncé jeudi le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë.
"Hana’ al-Chalbi a accepté d’arrêter sa grève de la faim à la suite d’un accord avec les autorités israéliennes aux termes duquel elle va être exilée dans la bande de Gaza", a déclaré à l’AFP Qaraqaë.
Selon le Club des prisonniers palestiniens, Hana’ al-Chalbi sera exilée à Gaza pendant une période de trois ans.
Qaraqaë et le Club des prisonniers ont condamné "la déportation" de Hana’ al-Chalbi. "Elle a dû accepter car Israël a exercé des pressions sur elle, mais nous sommes totalement opposés à toute mesure de déportation", a dit Qaraqaë.
"Nous acceptons le choix de Hana’ al-Chalbi, mais la déportation ne peut en aucune façon constituer une solution", a souligné de son côté le Club des prisonniers dans un communiqué.
Cet accord est intervenu à la veille de manifestations marquant la "Journée de la terre" organisée chaque année en Israël, dans les Territoires palestiniens et à Jérusalem-Est pour protester contre la spoliation des terres palestiniennes par Israël.
Hana’ al-Chalbi, âgée de 30 ans, avait été hospitalisée à la suite de la détérioration de son état de santé.
Dimanche, un tribunal militaire israélien avait rejeté l’appel de la jeune femme contre un ordre de détention administrative —c’est-à-dire sans inculpation ni jugement— de six mois, réduit ensuite à quatre mois.
Arrêtée le 16 février dans le nord de la Cisjordanie, elle avait fait partie des 27 femmes relâchées lors de l’échange de 1.027 prisonniers palestiniens contre la libération en octobre du soldat israélien Gilad Shalit, détenu pendant plus de cinq ans dans la bande de Gaza.
Accusée par l’armée israélienne d’être un "agent du jihad mondial", Hana’ al-Chalbi a déjà effectué plus de deux ans de détention sans jugement.
Elle a suivi comme d’autres détenus l’exemple de Khodr Adnan, un prisonnier palestinien qui a obtenu en février de la justice israélienne après 66 jours de grève de la faim l’assurance d’être libéré en avril. Une trentaine de Palestiniens détenus en Israël, dont un député du Hamas, sont en grève de la faim, selon le Club des prisonniers, une vingtaine, d’après la porte-parole de l’administration pénitentiaire israélienne, Sivan Weizman.
Les détenus palestiniens réclament principalement l’annulation de la détention administrative et la fin de l’isolement carcéral, selon le Club des prisonniers.
D’après cette association, 700 membres des services de sécurité palestiniens sont détenus par Israël, dont certains ont été arrêtés alors qu’ils portaient l’uniforme.
En outre, 27 députés, dont 24 de la majorité parlementaire du Hamas, sont actuellement détenus par Israël, y compris le président du Conseil législatif (Parlement) Aziz Dweik, arrêté en janvier et placé en détention administrative pour six mois, selon le ministère palestinien des Prisonniers.
Plus de 4 700 Palestiniens sont détenus par Israël, la plupart pour des motifs de sécurité, selon les dernières statistiques du ministère palestinien des Prisonniers.
Parmi eux, 320 sont placés en détention administrative, une mesure héritée du mandat britannique sur la Palestine, qui permet de garder en prison sans jugement des suspects pour des périodes de six mois indéfiniment renouvelables.
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