Les équipes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge syrien ont commencé à distribuer dimanche de l’aide humanitaire dans un village près de Homs, mais elles n’ont toujours pas pu entrer dans le quartier de Bab Amro.
Signe que le calme est loin d’être revenu après la proclamation de la "victoire" par le gouvernement de Damas, quelque 2.000 civils se sont réfugiés dimanche après-midi au Liban, fuyant les bombardements de l’armée syrienne dans le village de Kusair, entre Homs et la frontière.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dit avoir reçu le feu vert des autorités syriennes pour opérer à Bab Amro et espérer pouvoir apporter dès ce dimanche de l’aide de première urgence à la population civile privée de tout après 26 jours de bombardements.
L’opposition accuse le régime de Bashar al Assad de retarder cette intervention pour empêcher les travailleurs humanitaires d’être témoins des "massacres" qui se dérouleraient dans le quartier sunnite depuis l’assaut donné par l’armée il y a trois jours.
Le secrétaire général de l’Onu Ban ki-moon a fait état d’"informations macabres" en provenance de Bab Amro, où les forces de sécurité se livreraient à la torture et aux exécutions sommaires.
"Nous avons le feu vert, nous espérons entrer (à Bab Amro), nous espérons que ce sera aujourd’hui", a déclaré dimanche le porte-parole du CICR à Damas, Saleh Dabbakeh, qui n’a pas voulu donner davantage de détails sur ce qu’il a qualifié de négociations délicates avec le pouvoir syrien.
En attendant, les équipes de secours ont commencé à aider les réfugiés massés à proximité.
"Le CICR et le Croissant-Rouge ont commencé à distribuer de l’aide à Abel, un village situé à trois kilomètres de Homs", a déclaré Hicham Hassan, porte-parole du CICR à Genève, précisant qu’il s’agissait de vivres, de couvertures et de trousses de secours.
"L’objectif est ensuite (de distribuer de l’aide) dans les faubourgs d’Al Inchat et d’Al Tawzi à Homs pour prêter assistance aux populations qui ont fui Bab Amro", a-t-il ajouté.
Un nouveau front humanitaire pourrait s’ouvrir au Liban, où un à deux mille Syriens ont trouvé refuge dimanche, a déclaré Jean-Paul Cavalieri, représentant adjoint du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Liban.
"Les chiffres seront plus clairs dans les heures à venir. C’est ce que nous savons de nos équipes sur le terrain et des autorités locales", a-t-il dit.
Un correspondant de REUTERS à la frontière libanaise a déclaré qu’on pouvait entendre des bombardements côté syrien, en provenance de la ville de Kusair, à 12 km de la frontière.
Il a vu de nombreux civils, principalement des femmes et des enfants, arriver au Liban à pied.
Les effectifs de l’armée libanaise à la frontière ont été renforcés, a-t-il également constaté, alors que des centaines de soldats ont aussi été déployés à Beyrouth, où pro et anti-Assad ont manifesté chacun de leur côté. Les deux cortèges ont réuni environ 500 personnes.
Les violences ne connaissent pas de répit non plus à l’autre bout de la Syrie, où des blindés ont été déployés samedi à Deïr al Zor, près de la frontière irakienne, pour soutenir les forces gouvernementales qui ont été attaquées par des insurgés après la mort de trois manifestants démocrates, rapportent des opposants.
"De vieux chars russes T-54 et des véhicules blindés ont pris position aux principaux carrefours. Toutes les demi-heures, on entend des tirs de l’Armée syrienne libre en direction des barrages routiers tenus par la police et les Chabbiha (NDLR : milices pro-Assad)", a déclaré a REUTERS un dissident nommé Abu Abdelrahman.
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