Syrie : le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une déclaration

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprêtait mercredi matin à adopter une déclaration sur la Syrie soutenant la médiation de l’émissaire international Kofi Annan, ont indiqué des diplomates. Les pays membres avaient jusqu’à mercredi matin 9 heures locales pour présenter des objections à un projet de texte élaboré par les Occidentaux et présenté officiellement par la France, et aucun ne l’a fait. L’adoption formelle de cette déclaration du Conseil devait intervenir vers 14 heures, ont précisé les diplomates.

Le texte demande au président syrien Bashar el-Assad et à l’opposition syrienne de "travailler de bonne foi" avec Kofi Annan, émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, et "d’appliquer totalement et immédiatement" le plan de règlement en six points mis sur la table par Kofi Annan lors de ses entretiens à Damas. Le texte mentionne parmi les propositions de Kofi Annan la fin des violences, la mise en place progressive d’un cessez-le-feu, la fourniture d’aide humanitaire et le lancement d’un dialogue politique.

Il s’agit d’une "déclaration présidentielle" qui a moins de poids qu’une résolution et est adoptée par consensus, sans possibilité de veto. Moscou et Pékin avaient mis leur veto à deux résolutions du Conseil sur la Syrie en octobre 2011 et en février dernier. Cette déclaration vise à soutenir la médiation de Kofi Annan en Syrie et à faire pression sur Damas. Au cours des négociations sur le texte, très difficiles, la Russie notamment avait émis des réserves sur certains points. Selon son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, la Russie, fidèle alliée de Damas, refusait que la déclaration prenne "la forme d’un ultimatum" au régime syrien. Finalement, la déclaration ne prévoit plus que le Conseil "envisage des mesures supplémentaires" si Damas n’applique pas le plan de règlement de Kofi Annan mais seulement des "étapes ultérieures", une formulation plus vague et moins menaçante.