Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui achève mardi une visite aux États-Unis centrée sur le danger posé, selon lui, par le programme nucléaire de l’Iran, a averti que son pays ne vivrait pas dans "la menace d’un anéantissement". Benyamin Netanyahou devait rencontrer mardi la secrétaire d’État Hillary Clinton et se rendre au Congrès, au lendemain d’intenses discussions avec le président Barack Obama, dans un contexte marqué par des spéculations sur une possible attaque israélienne contre l’Iran.
"Malheureusement, le programme nucléaire iranien a continué à se développer. Israël a attendu que la diplomatie fonctionne, nous avons attendu que les sanctions fonctionnent. Aucun d’entre nous ne peut se permettre d’attendre beaucoup plus longtemps", a déclaré Benyamin Netanyahou devant 13 000 personnes, tard lundi, lors d’une conférence de la puissante organisation pro-israélienne Aipac (American Israel Public Affairs Committee). "En tant que Premier ministre d’Israël, je ne laisserai jamais mon peuple vivre sous la menace d’un anéantissement", a-t-il martelé.
Benyamin Netanyahou avait assuré plus tôt lundi lors de ses entretiens avec Barack Obama qu’Israël resterait "maître de son destin" face à la menace posée par l’Iran, le président américain estimant de son côté qu’une solution diplomatique était encore possible avec Téhéran. "Israël doit toujours avoir la capacité de se défendre par lui-même, contre toute menace", a déclaré Benyamin Netanyahou lors d’une brève intervention devant les caméras dans le Bureau ovale, avant d’entamer une discussion avec le président américain avec lequel les relations n’ont pas toujours été simples.
"Ma responsabilité suprême, en tant que Premier ministre israélien, est de veiller à ce qu’Israël reste maître de son destin", a souligné Benyamin Netanyahou, tout en remerciant Barack Obama pour son appui au droit d’Israël à se défendre. Dimanche, Barack Obama avait critiqué de façon à peine voilée la multiplication des menaces israéliennes d’attaquer l’Iran. "On parle trop de guerre", avait-il estimé devant l’AIPAC.
L’administration d’Obama a indiqué qu’elle ne croyait pas pour l’instant que l’Iran ait pris la décision de développer l’arme nucléaire, ni que ce soit le bon moment pour une action militaire, préférant laisser aux sanctions le temps d’avoir de l’effet.
Israël, qui voit dans une éventuelle arme nucléaire iranienne une menace pour son existence, pense que l’Iran est peut-être sur le point de développer ses capacités. Lors de son discours devant l’AIPAC, Benyamin Netanyahou a toutefois cherché à minimiser ses divergences avec Barack Obama. Celui-ci "a dit clairement que toutes les options étaient sur la table et que la politique américaine n’est pas l’endiguement", a-t-il indiqué. "Israël a exactement la même politique.
Nous sommes déterminés à empêcher l’Iran de développer l’arme nucléaire, nous laissons toutes les options sur la table et l’endiguement n’est définitivement pas une option."
Benyamin Netanyahou a estimé que permettre à l’Iran - selon lui, déterminé à détruire l’État hébreu - d’avoir un arsenal nucléaire se rapprocherait du refus des États-Unis de bombarder le camp d’extermination nazi d’Auschwitz lors de la Seconde Guerre mondiale. "Mes amis, 2012 n’est pas 1944", a-t-il dit. Un responsable de l’administration américaine a de son côté indiqué après les entretiens entre Barack Obama et Benyamin Netanyahou que la Maison-Blanche avait l’impression que le Premier ministre israélien avait bien compris la détermination américaine à empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire.
Un responsable israélien a de son côté jugé que les préoccupations israéliennes étaient désormais comprises par l’allié américain. Selon le responsable américain, Washington estime disposer d’un an pour décider de sa réaction si l’Iran devait entreprendre l’enrichissement d’uranium à un niveau militaire, évaluation que ne partage pas Israël.
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