mardi 27 mars 2012

Mauritanie : Rapatriement des réfugiés mauritaniens au Senegal,Mohamed Ould Abdel Aziz annonce la fin des opérations

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a annoncé, dimanche, à Rosso, (sud) la fin des opérations de rapatriement de milliers de Noirs mauritaniens qui s'étaient réfugiés au Sénégal après des exactions commises contre eux dans leur pays en 1989.
"Nous vivons, aujourd'hui, la joie de l'accomplissement du retour de ces compatriotes" chez eux, avec le retour, samedi soir, à Rosso, du dernier contingent de rapatriés, en collaboration avec le Sénégal et le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de l'Onu, a déclaré le président au cours d'une cérémonie.Selon lui, 24.152 personnes, regroupées en 5 656 familles, ont été rapatriées depuis 2008, suivant l'accord tripartite signé en 2007 entre la Mauritanie, le Sénégal et le HCR. "En ce jour mémorable, je prends l'engagement de continuer à aller de l'avant pour la solution des séquelles" de ces exactions de 1989 qui ont "gravement menacé l'unité du pays et sa cohésion", a dit Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le président mauritanien a rappelé qu'il avait jeté, le 25 mars 2009, à Kaédi, (sud) les bases de la réconciliation nationale en reconnaissant publiquement la responsabilité de l'Etat dans les exactions contre les négro-mauritaniens dont des centaines avaient été tués et des milliers forcés à l'exil."Nous avons, également, procédé au devoir de mémoire vis-à-vis d'eux par la prière organisée" à ce moment-là "et reconnu leur droit à la juste réparation, en agissant avec les organisations représentant les victimes" a-t-il dit.La cérémonie s'est déroulée en présence de représentants du Sénégal et du Hcr qui a remercié le gouvernement mauritanien d'avoir "ouvert aux rapatriés les portes de leur pays pour une intégration adéquate" et leur permettre de participer à sa "construction". Des membres du mouvement Touche pas à ma nationalité (TPN), en pointe dans la lutte pour les droits des Noirs du pays, ont manifesté, dimanche, à Nouakchott pour dénoncer "la gestion", par le président Aziz, du dossier des retombées des exactions de 1989, réclamant que ceux qui en sont responsables soient jugés, a constaté l'AFP.
Ils ont, en particulier, exigé le jugement de l'ancien président Maaouya Ould Taya (1984-1989), en exil au Qatar, "responsable", selon TPN, "des déportations et des exécutions sommaires ayant touché la communauté noire du pays" sous son règne.
"La prière de Kaédi et l'institutionnalisation du 25 mars comme journée de la réconciliation nationale proclamée par Aziz sont loin d'être suffisant pour régler la question, puisqu'il s'impose, d'abord, de mettre au grand jour la vérité et les circonstances" de ces exactions, a souligné un des porte-parole du mouvement.


Note de l'auteur :  La France est le second pays qui accueille le plus de réfugiés mauritaniens, après le Sénégal. Au Mali, en Belgique, en Allemagne, au Canada et aux Etats-Unis vivent plusieurs milliers de mauritaniens qui ont choisi de s’exiler.
Nombre d’entre eux ont laissé derrière une famille, un emploi, une maison, du bétail, un champ, un projet ; les moins chanceux sont morts d’être restés au mauvais endroit, au mauvais moment. 

Je pense que si Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya n’avait pas dirigé le pays pendant ces 20 dernières années, le nombre des réfugiés mauritaniens à l’étranger ne serait pas aussi important.

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