La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a ouvert la voie vendredi à la reprise de l’aide militaire des États-Unis à l’Égypte de 1,3 milliard de dollars par an, certifiant que Le Caire satisfaisait aux exigences du Congrès américain. Hillary Clinton a "certifié au Congrès que l’Égypte remplit ses obligations aux termes du traité de paix avec Israël", a indiqué Victoria Nuland, porte-parole du département d’État. L’aide économique annuelle de 250 millions de dollars des États-Unis à l’Égypte n’a, elle, jamais été remise en question.
La chef de la diplomatie américaine a "certifié que, du point de vue de la sécurité des États-Unis, la transition démocratique en Égypte satisfait aux exigences législatives et permet la reprise du versement de l’aide militaire" à ce pays, a souligné Victoria Nuland. "Ces décisions reflètent notre objectif principal : conserver un partenariat stratégique avec une Égypte renforcée et stabilisée grâce à une transition vers la démocratie couronnée de succès", a encore noté la porte-parole.
L’aide militaire annuelle de 1,3 milliard de dollars fournie par les États-Unis, qui a contribué à renforcer les liens entre Washington et Le Caire depuis trois décennies et scellé le traité de paix de 1979 entre l’Égypte et Israël, a été remise en question au moment de la répression par les autorités égyptiennes de groupes pro-démocratie. Les relations entre Washington et Le Caire ont notamment été ternies ces dernières semaines par les poursuites engagées par la justice égyptienne contre 43 membres d’ONG, 16 Égyptiens et 27 ressortissants étrangers - dont plusieurs Américains -, accusés d’avoir reçu des financements étrangers illégaux et de s’être ingérés dans les affaires politiques du pays.
Bien que ces poursuites continuent, les responsables américains estiment que l’Égypte fait des progrès vers la démocratie et Washington voit sa coopération avec Le Caire comme une question d’intérêt national. Victoria Nuland a souligné que les États-Unis gardaient un oeil vigilant sur l’affaire des ONG. "Nous restons profondément inquiets en ce qui concerne les procès de militants de la société civile - non égyptiens comme égyptiens - et nous avons fait part de ces inquiétudes au plus haut niveau (des autorités égyptiennes) en réclamant la fin du harcèlement".
Mais la décision de reprendre l’aide militaire au Caire "a pour but de montrer notre soutien très fort au rôle constant de l’Égypte en tant que partenaire pour la sécurité et champion dans la promotion de la stabilité et de la paix dans la région", a déclaré Victoria Nuland. Le Congrès a adopté en décembre une loi conditionnant l’aide militaire des États-Unis à l’Égypte aux progrès vers la démocratie accomplis par les autorités intérimaires du Caire à la suite de la chute du président Hosni Moubarak en février 2011.
"Je sais que Hillary Clinton désire la réussite de la transition démocratique en Égypte, mais en renonçant aux conditions (imposées à l’aide militaire) nous envoyons un message contradictoire", a regretté jeudi dans un communiqué le sénateur Patrick Leahy, qui avait défendu cette loi, se disant "déçu" de la décision de la chef de la diplomatie américaine.
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