Les rebelles syriens engagés contre les forces du président Bashar al Assad ont quitté mardi Daïr az Zor, grande ville de l’Est soumise depuis deux jours à une offensive de l’armée, ce qui marque un nouveau revers pour l’insurrection armée.
Les troupes gouvernementales ont également bombardé des quartiers d’habitation dans les villes de Hama et Homs (centre-ouest) et à Rastan, faisant dix morts selon des militants d’opposition qui signalent aussi la mort d’un soldat lors d’une attaque contre un point de contrôle dans le Sud.
L’Observatoire syrien pour les droits de l’homme (OSDH) signale le décès de sept personnes à Homs et celui d’un couple et de leur enfant dans une attaque de mortier près de Rastan.
A Daïr az Zor, plusieurs dizaines de blindés sont entrés en action depuis lundi pour déloger les combattants de l’Armée syrienne libre (ASL).
"Des chars sont entrés dans les quartiers d’habitation, en particulier dans les régions sud-est de Daïr az Zor. L’Armée syrienne libre s’est retirée pour éviter un massacre de civils", a déclaré mardi l’Union des comités révolutionnaires de Daïr az Zour dans un communiqué.
Les rebelles, équipés d’armes légères, qui font face aux armes lourdes des forces pro-Assad, ont déjà dû quitter plusieurs centres urbains ces dernières semaines, à Homs et Idlib.
Les opposants ont par ailleurs libéré un général capturé la semaine dernière dans le faubourg damascène de Douma en échange de prisonniers et des corps de rebelles et de civils aux mains de la police, a déclaré une source proche de l’opposition.
"Naïm Khalil Odeh a été libéré en échange de plusieurs prisonniers et de quatorze corps", a déclaré cette source, jointe de Douma au téléphone.
Selon les Nations unies, la répression du soulèvement contre Bashar al Assad a fait plus de 8.000 morts en un an. Les autorités syriennes parlent de plus de 2.000 membres des forces de sécurité tués par des groupes terroristes.
La Turquie a annoncé qu’une réunion des "Amis de la Syrie", qui regroupent les pays occidentaux et arabes favorables à une action plus ferme vis-à-vis de Damas, aurait lieu le 1er avril à Istanbul, avec un jour d’avance sur la date initialement annoncée.
Une cinquantaine de pays ont participé le 24 février à Tunis à la première réunion de ce groupe désireux de parvenir à un arrêt des violences en Syrie.
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Nouveau texte examiné à l’ONU
Les pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU examinent mardi matin un "projet de déclaration" qui soutient la médiation de l’émissaire international Kofi Annan et envisage des "mesures supplémentaires" si Damas n’accepte pas les propositions de Kofi Annan pour régler la crise syrienne. Le projet de "déclaration présidentielle" sur la Syrie a un "triple objectif" dont un cessez-le-feu au plus vite, a déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. Il s’agit d’"obtenir une cessation des violences dès que possible, un cessez-le-feu, ensuite permettre l’accès de l’aide humanitaire et poursuivre le processus politique car on ne peut pas confisquer l’aspiration démocratique du peuple syrien", a-t-il dit sur France 2.
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La Russie pour une déclaration sans "ultimatum" sur la mission de Kofi Annan
La Russie est prête à soutenir une déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU appuyant la mission en Syrie de Kofi Annan à condition que celle-ci ne constitue pas un "ultimatum", a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
"Nous sommes prêts à soutenir la mission de l’envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan et les propositions faites au gouvernement et à l’opposition syriens. Nous sommes prêts à soutenir ses propositions au Conseil de sécurité de l’ONU, et pas seulement dans une déclaration, mais dans une résolution", a déclaré Lavrov lors d’une conférence de presse.
Mais le chef de la diplomatie russe, qui recevait à Moscou son homologue libanais Adnan Mansur, a posé plusieurs conditions, soulignant que les propositions faites par Annan au président syrien Bashar al-Assad lors d’une visite à Damas en mars n’avaient pas été rendues publiques. "Il faut d’abord que ces propositions soient publiées, a-t-il dit.
"Il faut ensuite que le Conseil de sécurité ne les approuve pas sous la forme d’un ultimatum mais comme une base de travail pour les efforts de Kofi Annan en vue d’obtenir un accord entre tous les Syriens", a-t-il ajouté.
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