L’explosion d’une voiture piégée a fait trois morts et 25 blessés dimanche à Alep, la deuxième ville de Syrie, au lendemain d’un double attentat qui a tué 27 personnes à Damas, où une manifestation anti-gouvernementale a été dispersée par la police, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Selon l’OSDH, l’explosion à Alep, à 300 km au nord de la capitale, s’est produite près d’un bâtiment de la Sécurité d’Etat.
La chaîne d’information publique Syria TV a déclaré que l’attentat terroriste a eu lieu entre deux immeubles résidentiels du quartier de Suleymanieh, derrière un bureau de poste.
L’opposition fait état d’opérations des forces de sécurité et de combats dans le nord, l’est et le sud du pays, ainsi que de fusillades dans un faubourg de la capitale.
A Damas, alors que des cérémonies étaient organisées en mémoire des victimes des attentats de samedi, la police a dispersé plus de 200 manifestants qui demandaient le départ du président Bashar al Assad.
"Ils défilaient dans le centre-ville, près du siège de l’agence de presse officielle SANA. Au début, ils criaient des slogans contre la violence et la police n’a pas bougé, mais ensuite ils ont demandé un changement de régime et les forces de sécurité ont chargé, frappant les manifestants avec des bâtons", a raconté Rami Abdelrahman, de l’OSDH.
Un an après le début du soulèvement contre Assad, cette manifestation, censée prôner la résistance non violente au régime, était conduite par des dirigeants modérés de l’opposition, jusqu’ici tolérés par les autorités en raison de leurs appels au dialogue et de leur refus de toute intervention étrangère en Syrie.
Les forces de sécurité ont arrêté Mohammed Sayyed Rassas, un dirigeant du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), un groupe qui a envoyé des émissaires en Chine et en Russie pour plaider en faveur d’un dialogue entre le régime et l’opposition.
Des opposants ont également fait état de la brève interpellation de Fayyez Sara, qui dirige un comité pour la promotion du rôle de la société civile dans la vie politique.
Ces dernières semaines, les forces gouvernementales sont parvenues à chasser les insurgés du quartier de Bab Amro, un de leurs bastions à Homs, et ont pilonné les positions rebelles dans la province septentrionale d’Idlib.
"Il est clair que, globalement, la bataille se termine à l’avantage du régime", a déclaré un responsable libanais proche des autorités de Damas.
"Du point de vue de la sécurité, la lutte sera encore longue et difficile (...) Il y aura encore beaucoup d’explosions comme celles d’hier (à Damas) mais, en gros, le régime l’a remporté sur le plan militaire et il ne lui reste plus grand chose à faire", a-t-il ajouté.
Les Nations unies estiment à plus de 8.000 le nombre de personnes tuées par les forces de sécurité en un an de soulèvement. Damas affirme pour sa part que plus de 2.000 soldats et policiers ont été tués par les "groupes terroristes".
De violents combats se poursuivent dans la province de Deïr az Zor, dans le nord-ouest du pays, où plusieurs véhicules militaires ont été détruits, d’après l’opposition.
Selon l’OSDH, des insurgés ont par ailleurs fait sauter un pont à Deraa, dans le Sud, berceau de la révolte il y a un an.
Les forces de sécurité ont mené des perquisitions à Artouz, un faubourg de Damas, à la recherche de militants anti-Assad, et des fusillades ont éclaté, rapporte le comité local de coordination de l’opposition.
Dans le centre de la capitale, des manifestants se sont rassemblés sur les sites des deux attentats de samedi, près de bâtiments des forces de sécurité, pour rendre hommage aux victimes et dire leur soutien au président Assad.
"Quoi qu’ils fassent, ils ne nous font pas peur (...) Nous sommes avec le président Assad et tous ceux qui n’aiment pas Damas n’ont qu’à s’en aller", a dit une femme interrogée par la télévision syrienne.
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