Le président du Comité international de la Croix-Rouge a annoncé que ses équipes n’avaient pas pu pénétrer ce vendredi dans le quartier de Bab Amro, à Homs, pour venir en aide à la population civile et procéder à l’évacuation des blessés et des malades.
"Le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien (Cras) n’ont pas été autorisés à pénétrer aujourd’hui dans le quartier de Bab Amro à Homs", déclare dans un communiqué Jakob Kellenberger.
"Il est inacceptable que des personnes ayant besoin de recevoir une aide d’urgence depuis des semaines n’aient pas pu être secourues.
"Nous restons cette nuit à Homs dans l’espoir d’entrer dans un avenir proche à Bab Amro. Beaucoup de familles ont fui Bab Amro et nous allons aussi les aider dès que possible", ajoute-t-il.
Les autorités syriennes ont en revanche remis au CICR les dépouilles du photographe français Rémi Ochlik et de la journaliste américaine Marie Colvin, tués le 22 février par un bombardement à Bab Amro.
"Nous avons les corps des deux journalistes, Marie Colvin et Rémi Ochlik. Ils sont transférés à Damas à bord d’une ambulance du Croissant-Rouge arabe syrien, accompagnés par le CICR", a déclaré à Genève la porte-parole du CICR Carla Haddad.
"Ils nous ont été remis par les autorités syriennes à Homs", a-t-elle ajouté.
La journaliste Edith Bouvier, blessée au cours du même bombardement, et le photographe William Daniels, qui l’accompagnait, sont arrivés vendredi en fin d’après-midi en France, après avoir réussi à quitter jeudi la Syrie pour le Liban.
Le communiqué du CICR ne fournit aucune précision sur ce qui a motivé le refus des autorités syriennes de le laisser opérer à Bab Amro, alors que, selon Kellenberger, elles avaient donné jeudi leur feu vert.
Le convoi, composé de sept camions transportant des vivres et des médicaments, a quitté Damas à destination de Homs vendredi matin.
Ralenti par la neige, il est arrivé à la mi-journée aux portes de Bab Amro, où l’attendaient des volontaires et des ambulances du Cras.
A Genève, le Conseil des droits de l’homme de l’Onu a fait part de sa vive inquiétude concernant des exactions commises par les forces gouvernementales après leur entrée dans Bab Amro.
"Nous sommes alarmés par les informations qui commencent à parvenir du quartier de Bab Amro à Homs, depuis sa chute hier (jeudi) aux mains des forces gouvernementales", a déclaré lors d’un point de presse le porte-parole du Conseil des droits de l’homme, Rupert Colville.
"Bien que nous ne soyons, à ce stade, pas en mesure de confirmer ces informations, nous aimerions rappeler aux autorités leurs responsabilités eu égard au droit international".
"Il est essentiel, a ajouté Colville, qu’il n’y ait pas de représailles, pas d’exécutions sommaires, pas de torture, pas de détentions arbitraires. Et les droits des personnes arrêtées doivent être respectés."
Le CICR a de nouveau réclamé vendredi un cessez-le-feu humanitaire dans toutes les villes syriennes où se déroulent encore des combats.
"Nous réitérons l’appel que nous avons fait il y a plusieurs jours en faveur d’une suspension des combats pendant deux heures par jour pour permettre l’aide humanitaire", a dit Jakob Kellenberger.
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