Le Conseil des droits de l’homme de l’Onu a adopté jeudi la résolution condamnant la violence en Syrie et appelant à la fin des attaques contre les civils par 37 voix contre trois, trois autres pays s’étant abstenus.
La Russie et la Chine, qui avaient opposé leur veto au Conseil de sécurité de l’Onu à une résolution appelant au départ de Bashar al Assad, ont aussi voté contre le texte présenté aux 47 membres de l’organisme onusien par les pays du Golfe avec le soutien de la Turquie, de l’Union européenne et des Etats-Unis.
La résolution condamne "les violations généralisées et systématiques des droits de l’homme et des libertés fondamentales par les autorités syriennes". Ces violations incluent notamment les bombardements de quartiers résidentiels qui ont tué "des milliers de civils innocents", les exécutions sommaires, le meurtre et la persécution des manifestants et la mort de journalistes syriens et étrangers.
L’ambassadeur syrien auprès de la mission des Nations unies à Genève a boycotté les débats entamés mardi. Quatre autres pays n’ont pas pris part au vote.
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Réunion des pays du Golfe avec la Russie consacrée à la Syrie le 7 mars
Les ministres des Affaires étrangères des six monarchies arabes du Golfe vont rencontrer leur homologue russe à Ryad le 7 mars pour discuter des développements en Syrie, a indiqué jeudi le ministre Koweïtien des Affaires étrangères.
"Une réunion aura lieu avec le ministre des Affaires étrangères russe et les ministres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 7 mars à Ryad", a indiqué Cheikh Sabah Khaled Al-Sabah devant des députés ajoutant que les ministres des six monarchies du Golfe vont "exprimer leur déception quant à la position russe" sur la crise en Syrie.
La Russie et la Chine ont bloqué à deux reprises une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la répression en Syrie.
Cheikh Sabah s’est exprimé au cours d’une séance d’urgence du nouveau Parlement consacrée à l’escalade de la répression en Syrie contre le mouvement de contestation qui appelle au départ du dictateur Bashar al-Assad.
Il a affirmé que les monarchies du Golfe allaient "appeler la Russie à prendre une position qui répondrait aux aspirations du peuple syrien".
L’annonce est intervenue trois jours après que le Premier ministre qatari Hamed ben Jassem al-Thani s’est dit favorable à des livraisons d’armes à l’opposition syrienne.
Le Premier ministre qatari a estimé que la communauté internationale devait faire "tout ce qui est nécessaire pour les aider (les opposants, ndlr), y compris leur fournir des armes pour qu’ils puissent se défendre".
"Ce soulèvement a maintenant un an. Pendant dix mois, il était pacifique : personne ne portait d’armes, personne ne faisait quoi que ce soit (de violent). Et Bashar a continué à les tuer", avait-il ajouté.
Lundi, le Conseil des ministres saoudien a stigmatisé l’attitude "défaillante" de certains pays qui bloquent les efforts à l’ONU, et le roi Abdallah avait affirmé le 10 février que le veto sino-russe avait "ébranlé" la confiance en l’ONU.
"Les parties internationales, qui entravent l’action internationale (sur la Syrie), assument la responsabilité morale du cours des événements dans ce pays surtout si elles persistent dans leur attitude défaillante, qui ignore les intérêts" des Syriens, a affirmé le Conseil des ministres dans un communiqué.
Le 22 février, le roi Abdallah avait déclaré au président russe Dmitri Medvedev que tout dialogue sur la crise syrienne était désormais "vain".
"Les amis russes auraient dû procéder à une coordination russo-arabe avant d’opposer leur veto au Conseil de sécurité" de l’ONU le 4 février à un projet de résolution condamnant la répression en Syrie, avait affirmé le souverain saoudien, que le président russe avait appelé pour "exposer le point de vue du gouvernement russe".
L’Arabie saoudite, poids lourd de la région du Golfe, avait appelé à "des mesures décisives" pour arrêter "l’effusion de sang en Syrie", mettant en garde contre "une catastrophe humanitaire".
Les six monarchies du Golfe ont annoncé le 7 février avoir retiré leurs ambassadeurs de Damas et expulsé les ambassadeurs de Syrie pour dénoncer le "massacre collectif" commis par le régime.
La répression a fait depuis le début de la révolte contre le régime en Syrie, il y a bientôt un an, "certainement beaucoup plus que 7.500 morts", a déclaré mardi Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint de l’ONU pour les affaires politiques.
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