Mahamadou Issoufou, le président nigérien , a jugé vendredi
"indispensable" une intervention internationale en Libye. En proie aux
violences, le pays risque de basculer dans le chaos. "Une issue n'est
pas possible sans intervention internationale en Libye. (...) Une
intervention internationale est indispensable à la réconciliation de
tous les Libyens, y compris kadhafistes", a-t-il déclaré à quelques
journalistes, après un entretien avec le ministre de la Défense français
Jean-Yves Le Drian, en tournée dans la région.
"C'est également une condition préalable pour qu'on mette en place une
transition", a-t-il précisé, soulignant : "Je ne vois pas comment les
milices terroristes qui sont armées vont créer les conditions de la
réconciliation entre les Libyens." Il a estimé que la situation était
différente de celle de 2011 lorsque l'intervention internationale
n'avait pas fait l'unanimité dans le monde, suscitant notamment
l'opposition de la Russie et de vives critiques en Afrique.
"La situation est différente aujourd'hui, tous les pays sont conscients
que ce qui se passe en Libye est inacceptable", a fait valoir le
président du Niger, dont le nord-est désertique du pays est frontalier
du sud-ouest de la Libye. "Quand il y a eu une intervention en Libye (en
2011), personne ne nous a consultés. Mais c'est nous qui payons les
frais de la situation aujourd'hui. Tout le monde aujourd'hui doit nous
entendre", a ajouté Mahamadou Issoufou. "Au niveau des Nations unies,
une résolution doit être prise et elle sera prise, j'en suis convaincu.
Elle doit être prise pour sortir de ce chaos qui existe actuellement en
Libye", a-t-il conclu.
Le Groupe des cinq du Sahel (G5 Sahel) - créé en février Tchad, Mali,
Mauritanie, Burkina Faso et Niger- avait réclamé mi-décembre à une
intervention internationale "pour neutraliser les groupes armés" sans
trouver de réponse réelle sur le terrain. Le ministre français de la
Défense Jean-Yves Le Drian, qui a effectué à l'occasion du nouvel an une
nouvelle tournée sur le front "anti-djihadiste" en Afrique, a lui
appelé mercredi soir la communauté internationale à se "mobiliser" pour
empêcher le développement d'un "sanctuaire" djihadiste en Libye qui
déstabiliserait toute la région et menacerait l'Europe
"Ce qui se passe en Libye, c'est ni plus ni moins, sur fond de chaos
politique et sécuritaire, que la résurgence d'un sanctuaire terroriste
dans l'environnement immédiat du continent européen", avait-il dit lors
du réveillon devant les militaires français stationnés à N'Djamena. "Ce
serait une erreur profonde pour la communauté internationale de rester
passive face au développement d'un tel foyer de terrorisme au coeur de
la Méditerranée. Il ne faut pas l'accepter", avait-il insisté.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du colonel Muammar
Kadhafi en 2011. Livré aux milices, le pays est dirigé par deux
Parlements et deux gouvernements - l'un proche des milices islamistes et
l'autre reconnu par la communauté internationale - qui se disputent le
pouvoir.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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