Le chef de l'opposition chiite bahreïni, cheikh Ali Salmane, sera jugé
pour tentative de "changement du régime par la force, les menaces et des
moyens illégaux", a annoncé lundi le procureur général du royaume Nayef
Youssef Mahmoud.
En détention depuis le 28 décembre, cheikh Ali Salmane, sera maintenu en
prison jusqu'à l'ouverture de son procès le 28 janvier, a ajouté le
procureur dans un communiqué.
Parmi les autres accusations retenues contre cheikh Salmane figurent
"l'incitation de ne pas obéir et l'incitation à la haine contre une
partie de la population, ce qui est de nature à troubler l'ordre
public", selon le communiqué.
Le procureur général a affirmé que ces charges avaient été retenues
contre le chef de l'opposition chiite après une enquête approfondie de
ses services.
Il a assuré que cheikh Ali Salmane avait bénéficié, pendant cette
procédure, de toutes les garanties légales, comme l'assistance d'une
équipe d'avocats et des visites de ses proches.
Al-Wefaq, le principal mouvement de l'opposition dirigé par cheikh Ali
Salmane a réagi en soulignant dans un communiqué que son chef avait nié
toutes les accusations portées contre lui pendant l'enquête du procureur
général.
"Cheikh Ali Salmane a rejeté en bloc ces accusations et il n'y a plus
aucune raison légale ou morale pour continuer à le détenir et le juger",
a souligné Al-Wefaq.
L'arrestation de cheikh Salmane a provoqué de violentes protestations de
la communauté chiite de Bahreïn, majoritaire dans ce petit royaume du
Golfe dirigé de longue date par une dynastie sunnite.
Al-Wefaq, le plus important mouvement de l'opposition chiite que dirige
cheikh Salmane, milite depuis 2011 pour une véritable monarchie
constitutionnelle dans ce pays où les postes clés sont détenus par les
membres de la dynastie des Al-Khalifa.
De nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme ont appelé à la libération de cheikh Salmane.
Dimanche, Human Rights Watch a appelé, dans un communiqué, à son
élargissement, indiquant avoir étudié trois de ses discours et n'y avoir
trouvé rien qui puisse justifier des poursuites judiciaires.
Amnesty International avait demandé le 7 janvier aux autorités de
"libérer immédiatement et sans condition" Ali Salmane, âgé de 49 ans.
L'ONG a affirmé qu'elle le considérerait comme un "prisonnier de conscience" s'il était condamné par la justice
Amnesty a indiqué avoir écrit au bureau du procureur général pour
demander des clarifications sur les poursuites engagées contre Ali
Salmane et "n'avoir pas reçu de réponse".
L'Iran, accusé à Manama de soutenir les chiites bahreïnis, a exigé sa
libération, et les Etats-Unis, proche allié des autorités de Manama, ont
exprimé leur "profonde préoccupation".
Proche allié des Etats-Unis et siège de la Ve flotte américaine,
Bahreïn, un petit royaume de 1,3 million d'habitants, est secoué depuis
février 2011 par un mouvement de contestation animé par les chiites qui
réclament une vraie monarchie constitutionnelle.
La dynastie sunnite des Al-Khalifa a jusqu'ici réprimé d'une poigne de fer toutes les manifestations violentes.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire