Trois manifestants islamistes ont été tués dans des heurts avec la
police dimanche en Egypte, où les forces de l'ordre étaient en alerte
pour le quatrième anniversaire de la révolte qui chassa Hosni Moubarak
du pouvoir.
Pour marquer l'anniversaire du soulèvement populaire de 2011, les
partisans de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi avaient appelé à
manifester contre l'ex-chef de l'armée et actuel chef de l'Etat, Abdel
Fattah al-Sissi.
Dans le nord du Caire, deux manifestants islamistes sont morts dans des
heurts avec la police, selon le ministère de la Santé, et six policiers
ont été blessés par des tirs de chevrotine, d'après des responsables de
la sécurité.
Un troisième manifestant islamiste qui aurait ouvert le feu sur la
police à Alexandrie (nord) a également été tué, selon d'autres
responsables.
Dans la capitale, la place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011,
était placée sous l'étroite surveillance des blindés de l'armée.
Quelques dizaines de soutiens de M. Sissi se sont rassemblés près de la
place, brandissant des drapeaux égyptiens et scandant "vive l'Egypte",
selon un journaliste de l'AFP.
"C'est les funérailles de la révolution," a tristement regretté Mamdouh
Hamza, une figure du soulèvement de 2011 qui se trouvait près du
rassemblement. "La situation ne s'est pas améliorée et rien n'a changé
depuis que Sissi a pris le pouvoir," a-t-il déploré.
Ailleurs au Caire, où les rues étaient désertées et les policiers armés
de mitraillettes gardaient les avenues principales du centre-ville, des
manifestants islamistes ont brûlé un kiosque de police.
Le 25 janvier 2011 marque le début de 18 jours de manifestations
monstres qui avaient obligé M. Moubarak à démissionner, le 11 février.
M. Sissi, élu en mai avec plus de 90% des voix après avoir destitué M.
Morsi en juillet 2013, jouit du soutien d'une grande partie de l'opinion
publique, lassée par quatre années d'instabilité politique et de crise
économique.
Mais il est accusé par ses détracteurs d'avoir instauré un régime encore
plus autoritaire que celui de Moubarak, réprimant toute opposition,
islamiste comme laïque.
La journée de samedi avait déjà été endeuillée par la mort d'une
manifestante tuée dans le centre de la capitale lors de heurts avec la
police durant un rare rassemblement d'un mouvement de gauche organisé
pour commémorer le soulèvement de 2011.
Depuis l'éviction de M. Morsi en juillet 2013, soldats et policiers ont
tué plus de 1.400 manifestants islamistes et plus de 15.000 personnes
ont été arrêtées. L'ONU a également dénoncé les peines de mort
prononcées dans des procès de masse, qualifiés de "sans précédent dans
l'Histoire récente".
Disant agir en représailles à cette répression, des groupes jihadistes
ont multiplié les attaques contre les forces de l'ordre à travers le
pays. Dimanche matin, deux policiers ont été blessés dans l'Est du Caire
dans l'explosion d'une petite bombe, a indiqué le porte-parole du
ministère de l'Intérieur Hani Abdel Latif.
L'attaque a été revendiquée par Ajnad Misr, un groupe jihadiste qui
avait déjà revendiqué l'explosion vendredi d'une petite bombe ayant
blessé quatre policiers et un civil dans le même quartier.
Et deux "terroristes" sont morts dans l'explosion d'une bombe qu'ils
installaient au pied d'un pylône électrique dans la province de Beheira
(nord), selon M. Abdel Latif.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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