Le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi a annoncé jeudi soir sa
démission, aussitôt rejetée par le Parlement, juste après celle du
gouvernement, alors que le pays s'enfonce dans une profonde crise
politique.
M. Hadi a présenté sa "démission du poste de président de la République
yéménite" dans une lettre envoyée au Parlement, dont l'AFP a obtenu
copie.
Le Parlement a aussitôt rejeté cette démission et convoqué une séance
extraordinaire vendredi matin pour examiner la crise politique.
"Le Parlement, représenté par son chef Yahia Al-Raï, a refusé d'accepter
la démission du président et a décidé de tenir une séance
extraordinaire vendredi matin", a déclaré à l'AFP un responsable sous le
couvert de l'anonymat.
La démission de M. Hadi est intervenue juste après celle du gouvernement
de Khaled Bahah et alors que les miliciens chiites ont renforcé leur
contrôle de la capitale Sanaa ces derniers jours.
Le porte-parole du gouvernement a affirmé que la démission du gouvernement était "irrévocable".
Dans sa lettre de démission, dont l'AFP a obtenu une copie, le Premier
ministre Khaled Bahah a justifié sa décision par le fait qu'"il veut
éviter ainsi que les membres de son cabinet puissent être considérés
comme responsables de ce qui se passe et de ce qui se passera au Yémen".
Il a estimé avoir tenté de servir le pays depuis sa nomination le 7
novembre et le vote de confiance du Parlement le 18 décembre. "Mais la
situation a évolué dans une autre direction et nous avons décidé de nous
tenir à l'écart des aventures politiques qui ne respectent aucune loi",
a-t-il ajouté.
Mercredi, le Premier ministre avait négocié sa sortie et quitté sa
résidence dans le centre de Sanaa où il était bloqué depuis deux jours
par des miliciens chiites, qui ont également pris d'assaut mardi le
palais présidentiel.
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