jeudi 22 janvier 2015

Yémen: la milice chiite reste omniprésente à Sanaa, malgré un accord

La dangereuse milice chiite au Yémen restait omniprésente jeudi à Sanaa, quelques heures après un accord de sortie de crise avec le chef de l'Etat et un engagement à se retirer de plusieurs secteurs-clés de la capitale, théâtre de combats meurtriers.
Les magasins ont rouvert, mais des habitants étaient sur leurs gardes, la tension demeurant palpable dans plusieurs quartiers, a rapporté un correspondant de l'AFP. Dans le nord, des centaines de personnes ont manifesté devant l'Université de Sanaa avec le slogan "Non aux coups d'Etat".
La milice chiite d'Ansaruallah, entrée dans la capitale yéménite en septembre, a renforcé son emprise cette semaine en s'emparant de secteurs-clés et en resserrant l'étau autour du président Abd Rabbo Mansour Hadi après des combats avec des soldats gouvernementaux qui ont fait 35 morts et 94 blessés.
Selon un accord en neuf points annoncé tard mercredi, les miliciens chiites se sont engagés à se retirer du palais présidentiel pris d'assaut mardi dans le sud de Sanaa, ainsi que de "toutes les positions surplombant la résidence du président" dans l'ouest, a indiqué l'agence officielle Saba.
Ces miliciens, appelés Houthis, se sont engagés également à se retirer du secteur de la résidence du Premier ministre Khaled Bahah, dans le centre-ville, et surtout à libérer le directeur de cabinet du président, Ahmed Awad ben Moubarak, enlevé samedi.
Cependant, jeudi matin, M. ben Moubarak n'avait "pas encore été libéré", a indiqué à l'AFP un responsable de la présidence. De même, un correspondant de l'AFP faisait état d'un déploiement plus important des Houthis à travers la capitale et autour du palais présidentiel. Les miliciens chiites restaient également très nombreux autour de la résidence du président.
Le chef de l'Etat a fait des concessions aux Houthis. Il sera désormais "possible d'amender" un projet de Constitution qui prévoyait jusqu'ici une structure fédérale avec six régions, rejetée par les Houthis.
Par ailleurs, ces derniers, ainsi que le mouvement sudiste et les autres factions politiques "privées de représentation équitable dans les institutions de l'Etat auront le droit d'être nommés dans ces institutions", ajoute le texte.
Dans le sud, les autorités provinciales ont annoncé la réouverture jeudi de l'aéroport international et du port d'Aden, fermés la veille par solidarité avec le président.

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