samedi 17 janvier 2015

Moyen-Orient : Manifestations au Moyen-Orient après la prière du vendredi contre Charlie Hebdo

2.500 personnes ont manifesté contre la publication d'une caricature de Mahomet dans Charlie Hebdo, le 16 janvier 2015 à Amman, en Jordanie

Quelques milliers de musulmans ont manifesté dans des pays du Moyen-Orient après la prière du vendredi contre la publication par Charlie Hebdo d'un dessin représentant le Prophète Muhammad -sws - dit  "Mahomet", également dénoncé par des gouvernements.
Le rassemblement le plus important s'est déroulé à Amman, où 2.500 manifestants, membres des Frères musulmans ou d'organisations de jeunesse, ont défilé sous haute surveillance et dans le calme, arborant des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire "l'atteinte au grand prophète relève du terrorisme mondial".
Le Front de l'Action islamique, principal parti de l'opposition et vitrine politique des Frères musulmans en Jordanie, avait affirmé mercredi que "l'atteinte à la personne du prophète (...) est une atteinte à tous les musulmans à travers le monde".
Charlie Hebdo a publié mercredi une Une titrée "Tout est pardonné" avec une caricature du prophète représenté la larme à l'oeil et tenant une pancarte "Je suis Charlie", le slogan des manifestants ayant défilé en France et ailleurs dans le monde après les attentats qui ont fait 17 morts la semaine dernière à Paris, dont 12 lors de l'attaque contre l'hebdomadaire satirique.
Le roi Abdallah II de Jordanie, qui avait participé dimanche à la marche de Paris contre le "terrorisme", a qualifié jeudi Charlie Hebdo d'"irresponsable et inconscient".
Le site sensible de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, partie palestinienne annexée et occupée par Israël de la Ville sainte, a été le lieu d'une manifestation de quelques centaines de musulmans palestiniens.
"L'Islam est une religion de paix" et "Muhammad sera toujours notre guide", pouvait-on lire sur des banderoles.
"Français, bande de lâches", ont scandé des manifestants.
Le grand mufti Mohammad Hussein, qui dirigeait la prière à laquelle environ 35.000 personnes ont pris part, n'a pas évoqué Charlie Hebdo dans son prêche. Il avait dénoncé mercredi comme une "insulte" aux musulmans la Une de Charlie Hebdo et condamné "le terrorisme sous toutes ses formes".
A Khartoum, quelques centaines de fidèles ont brièvement manifesté après la grande prière. "Expulsez l'ambassadeur de France, victoire au prophète de Dieu", ont-ils scandé. Sur une banderole on pouvait lire: "le gouvernement français doit présenter des excuses (...)".
A Tunis, des fidèles ont quitté la mosquée el-Fath alors que l'imam Noureddine Khadmi, un ancien ministre des Affaires religieuses, n'avait pas terminé son prêche consacré au prophète et à l'attentat contre Charlie Hebdo.
"Nous sommes contre toute atteinte à notre prophète mais cela n'est pas une excuse pour tuer les gens. Ce qui s'est passé (l'attentat) est contre l'islam qui est une religion de tolérance, et a porté atteinte à tous les musulmans à l'étranger", a dit l'imam
Certains fidèles l'ont alors interrompu en arguant que les journalistes de Charlie Hebdo "méritaient d'être tués puisqu'ils ont insulté plusieurs fois notre prophète".
Au Qatar, l'Union mondiale des oulémas, dirigée par le prédicateur Youssef al-Qaradaoui, considéré comme l'éminence grise des Frères musulmans, a appelé à des "manifestations pacifiques" et critiqué le "silence honteux" de la communauté internationale sur cette "insulte aux religions".
Les autorités de ce pays, qui avaient fermement dénoncé l'attentat contre Charlie Hebdo, ont "condamné la nouvelle publication de dessins offensants pour le prophète Muhammad -sws -" et affirmé que la publication de nouvelles caricatures alimentait "la haine et la colère".
En Iran, où les autorités ont également dénoncé cette semaine la Une de Charlie Hebdo, une manifestation de colère prévue samedi par des étudiants islamistes a été annulée sans raison officielle.
Selon l'agence de presse Fars, les organisateurs ont toutefois annoncé que le rassemblement se tiendrait lundi devant l'ambassade de France à Téhéran, sous réserve d'obtenir l'aval des autorités.
Au Bahreïn, le ministère des Affaire étrangères a condamné l'acte "honteux de republier des dessins insultant" le Prophète, soulignant qu'une telle attitude "créera des circonstances favorables à la propagation de la haine et du terrorisme".

(16-01-2015)

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