mardi 20 janvier 2015

Bahreïn: Nabil Rajab condamné à la prison pour des tweets

Le célèbre militant bahreïni des droits de l'Homme Nabil Rajab a été condamné mardi à six mois de prison pour "atteinte aux institutions" via des tweets.
Mais M. Rajab, qui avait été libéré un mois après son arrestation le 1er octobre, pourra éviter la prison s'il paie une caution de 200 dinars (531 dollars).
Le militant, membre de la majorité chiite, était poursuivi pour des tweets jugés insultants envers les autorités sunnites du royaume.
"De nombreux Bahreïnis qui ont rejoint le terrorisme et l'EI (le groupe jihadiste Etat islamique) viennent des institutions sécuritaires, et ces institutions ont été le premier incubateur idéologique", avait notamment écrit M. Rajab.
Amnesty International a réagi à ce verdict, en estimant dans un communiqué qu'il "s'agit d'un coup porté à la liberté d'expression" à Bahreïn.
Nabil Rajab doit être libéré "immédiatement et sans condition", a écrit Said Boumedouha, directeur-adjoint d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Des organisations de défense des droits de l'Homme avaient demandé mi-janvier aux alliés occidentaux de Bahreïn de faire pression sur ce pays du Golfe pour qu'il abandonne les poursuites contre le militant.
Bahreïn, allié des Etats-Unis et siège de la Ve flotte américaine, fait partie des pays ayant rejoint la coalition internationale antijihadistes.
Le petit royaume (1,3 million d'habitants) est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la majorité chiite qui réclame à la dynastie sunnite des Al-Khalifa une vraie monarchie constitutionnelle.
M. Rajab était l'un des animateurs de ce mouvement. Directeur du Centre bahreïni pour les droits de l'Homme, il avait été libéré en mai après deux ans d'emprisonnement pour avoir participé à des manifestations non autorisées.
Le chef de l'opposition chiite, cheikh Ali Salmane, sera jugé de son côté le 28 janvier pour tentative de "changement du régime par la force, les menaces et des moyens illégaux".
L'arrestation fin décembre de cheikh Salmane, qui dirige Al-Wefaq, le plus important mouvement de l'opposition, a provoqué de violentes protestations de la communauté chiite de Bahreïn.

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