dimanche 25 janvier 2015

Arabie Saoudite : Un mécanisme de succession à géométrie variable

Une réforme des modalités de succession au trône saoudien avait été annoncée en octobre 2006 pour assurer une transition en douceur dans cette monarchie ultraconservatrice mais, jusqu'ici, ce mécanisme n'a pas toujours été utilisé.

En voici les principaux éléments :

-- Création d'un "Conseil d'allégeance", constitué de 35 princes et présidé par le doyen des Al-Saoud, le prince Mechaal ben Abdel Aziz, un demi-frère du roi Abdallah. Il a notamment pour rôle de désigner le prince héritier à la majorité de ses membres.
-- Le roi doit proposer au Conseil d'allégeance un, deux ou trois noms pour le poste, lesquels peuvent être rejetés par le Conseil qui propose alors son propre candidat.
-- Si ce dernier n'obtient pas l'aval du roi, le Conseil tranche, à la majorité des voix, entre son propre candidat et un candidat désigné par le roi, dans un délai n'excédant pas un mois.
La désignation du prince héritier était auparavant laissée à la discrétion de l'ensemble de la famille des Al-Saoud qui prenait une décision en principe par consensus.
-- Le décret de 2006 stipule qu'"à la mort du roi, le Conseil tient une réunion d'urgence pour déclarer le prince héritier roi".
-- Le nouveau souverain est alors tenu de proposer au Conseil, dans un délai de dix jours, ses candidats au poste de prince héritier ou de demander au Conseil de proposer ses propres candidats à ce poste dans le même délai.
-- Les membres du Conseil ont un mandat de quatre ans non renouvelable, sauf en cas d'accord de leurs frères et du roi.

Mais, en juin 2012, le roi Abdallah a choisi son demi-frère Salmane comme prince héritier, apparemment sans en référer au Conseil d'allégeance.
Et, en mars 2014, le même roi a créé la surprise en désignant par avance son demi-fère Moqren comme "futur prince héritier" qui sera proclamé "souverain en cas de vacance simultanée des postes de prince héritier et de roi".
La mesure a été décidée par le Conseil d'allégeance "à plus de trois quarts" de ses membres et "avec la caution" de Salmane, selon un décret.

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