Le Premier ministre tunisien désigné Habib Essid a présenté vendredi au
président Béji Caïd Essebsi un gouvernement "de compétences nationales"
dont le parti islamiste Ennahda est absent et qui doit encore obtenir la
confiance du Parlement avant d'entrer en fonctions.
Nidaa Tounès, vainqueur des législatives de fin octobre, occupe
plusieurs portefeuilles comme les Affaires étrangères -qui reviennent à
son secrétaire général Taïeb Baccouche- la Santé et le Transport, selon
la liste annoncée à la presse par M. Essid, un indépendant.
L'Union patriotique libre (UPL), parti du richissime homme d'affaires et
patron de club de foot, Slim Riahi, troisième force au Parlement avec
16 sièges sur 217, récupère notamment le Tourisme et la Jeunesse et les
sports.
L'Intérieur revient à Mohamed Najem Gharsalli, le gouverneur de Mahdia
(au sud de Tunis), la Défense à Farhat Horchani, le président de
l'Association tunisienne de droit constitutionnel (ATDC), et les
Finances à Lassaad Zarrouk, ancien PDG de la Caisse nationale
d'assurance-maladie (Cnam).
La liste de 24 ministres et 15 secrétaires d'Etat comprend neuf femmes,
dont trois ministres (Culture, Femme et Famille, Formation
professionnelle).
L'ex-président de l'instance qui a organisé les premières élections
libres du pays en 2011, Kamel Jendoubi, devient ministre auprès du chef
du gouvernement chargé des relations avec la société civile, tandis que
la militante des droits de l'Homme Khadija Chérif devient ministre de la
Femme et de la famille.
M. Essid a affirmé à la presse avoir choisi les membres de son cabinet à
l'issue de "rencontres et de consultations avec les représentants des
partis politiques (...) et des composantes de la société civile".
"Ce gouvernement est un gouvernement de compétences nationales, qui
rassemble des personnalités politiques (...), de la société civile, des
gens d'expérience et d'expertise", a-t-il assuré, en précisant que le
programme du cabinet émanait de celui de Nidaa Tounès mais aussi des
propositions d'autres partis et de la société civile.
Nidaa Tounès est arrivé en tête des législatives d'octobre, remportant
86 sièges et devançant les islamistes d'Ennahda qui en ont engrangé 69.
Le futur gouvernement devra obtenir le soutien d'au moins 109 députés
sur 217 lors d'un vote de confiance dont la date n'est pas encore
connue.
Le flou a plané sur une participation d'Ennahda au gouvernement jusqu'à
la dernière minute, le porte-parole du parti islamiste Zied Ladhari
affirmant à la radio privée Mosaïque FM juste avant l'annonce que
"jusqu'ici", les consultations avec M. Essid n'avaient pas encore abouti
mais que sa formation était prête à y prendre part.
"On ne tient pas forcément à être dedans", a toutefois dit M. Ladhari.
Autres grands absents du gouvernement, le Front populaire (15 sièges),
une coalition de gauche et d'extrême-gauche, et le parti libéral Afek
Tounes (huit sièges).
Le Front populaire avait dit qu'il ne participerait pas au cabinet si
des membres d'Ennahdha ou de l'ancien régime y figuraient, tandis
qu'Afek Tounes a annoncé dans la matinée s'être retiré des consultations
avec M. Essid.
M. Essid, un ancien ministre de l'Intérieur après la révolution de 2011
ayant eu des responsabilités sous le dictateur déchu Ben Ali, a été
chargé de former le gouvernement le 5 janvier. Il avait un mois -un
délai renouvelable une seule fois- pour former et présenter son équipe.
(23-01-2015)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire