Bashar al-Assad, dont les troupes ont récemment remporté
deux importants succès militaires face aux rebelles, a affirmé jeudi
être "sûr de la victoire" dans la guerre civile qui ensanglante la Syrie
depuis plus de deux ans.
"Si en Syrie nous n’étions pas sûrs de la victoire, nous n’aurions pas
eu la capacité de résister et nous n’aurions pas pu poursuivre (la
bataille) après plus de deux ans d’agression", a indiqué le maître de Damas dans un message adressé aux militaires à l’occasion de la fête de
l’armée.
Ses propos interviennent après la capture lundi par l’armée de Khaldiyé,
quartier clé de Homs, troisième ville de Syrie et symbole de la révolte
contre le régime, et près de deux mois après cette de Qusseir, bastion
rebelle tombé après un an de résistance.
Le conflit, qui a fait plus de 100.000 morts selon l’ONU, oppose les
troupes du régime dotées d’une puissante armée de l’air et appuyée
depuis des mois par le Hezbollah libanais, à des rebelles moins équipés,
que Damas qualifie de "terroristes" appuyés par l’étranger.
"Ma foi en vous est grande et j’ai confiance en votre capacité à (...)
mener à bien la mission nationale qui vous est échue", a ajouté Assad
en s’adressant aux soldats, à l’occasion du 68e anniversaire de la
création de l’armée en Syrie, après la fin du mandat français.
"Vous avez fait preuve d’un rare courage dans la bataille contre le
terrorisme et vous avez impressionné le monde par votre résistance (...)
en faisant face à la plus féroce et la plus brutale des guerres dans
l’histoire moderne", a encore indiqué le président.
Le régime consolide sa présence dans la province centrale de Homs et
tente de reprendre des territoires dans le Nord, notamment dans la
région d’Alep.
Selon des experts, les belligérants chercheraient à se partager la Syrie
avant une conférence de paix internationale, "Genève-2", proposée par
la Russie et les États-Unis mais dont la tenue semble difficile en
raison des désaccords majeurs sur son objectif et ses participants,
ainsi que de la poursuite des hostilités.
Après la chute de Khaldiyé, l’armée bombardait violemment jeudi le Vieux
Homs, un des derniers bastions rebelles dans la ville, tuant deux
civils dont un enfant, parallèlement à des combats à la périphérie de ce
secteur, selon l’Obervatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Le
quartier périphérique et populeux de Waer a lui aussi subi des raids
intenses à l’aube, selon une vidéo montrant des bombardements et
plusieurs boules de feu se dégageant du secteur.
Les troupes gouvernementales bombardaient également les localités
rebelles dans la province de Homs : Rastan, Talbissé, Dar al-Kabira et
Hula.
L’armée poursuivait également son offensive près de Damas et dans la
région d’Idleb (nord-ouest) où des barils d’explosifs ont été lancés sur
plusieurs localités, selon l’OSDH.
Dans le Nord, où les rebelles avaient pris il y a une semaine la
localité stratégique de Khan al-Assal à l’ouest d’Alep, l’armée tentait
de regagner du terrain en capturant la localité de Rachdiyé, à l’est de
la deuxième ville de Syrie, d’après l’Observatoire.
"Les troupes ont pris d’assaut la localité et incendié des maisons", a
indiqué l’ONG qui se base sur un large réseau de sources civiles,
médicales et militaires.
C’est dans la localité de Khan al-Assal que régime et opposition se sont
accusés mutuellement d’avoir eu recours à des armes chimiques en mars.
Mercredi, l’ONU a annoncé que des responsables de l’organisation vont
aller en Syrie enquêter "simultanément" sur trois sites où l’utilisation
de ces armes.
Cette nouvelle intervient après qu’un accord a été arraché la semaine
passée par deux envoyés spéciaux à Damas, dont le Suédois Ake Sellstrom.
Selon un diplomate, la mission pourrait se rendre en Syrie dès la
semaine prochaine. Damas avait jusqu’à présent bloqué toutes les
demandes d’enquête de l’ONU.
Selon un porte-parole, les enquêteurs se rendront à Khan al-Assal,
Otayba, près de Damas, où une attaque a été signalée en mars, et Homs,
pour une attaque suspecte le 23 décembre.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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