mardi 27 août 2013

Syrie : Le projet de frappes occidentales sur les sites du régime de Bashar se précise

La perspective de frappes aériennes occidentales en Syrie se précise d’heure en heure mais Russie et Chine continuent d’afficher leur ferme opposition à toute intervention étrangère armée contre le régime de Bashar al Assad.
L’opposition syrienne aurait été informée par les Occidentaux qu’une intervention était désormais une question de jours, a-t-on appris auprès de sources ayant participé à une réunion entre des émissaires des onze pays "Amis de la Syrie" et la Coalition nationale syrienne (CNS) à Istanbul.
"L’opposition a été informée en termes très clairs qu’une action visant à dissuader tout nouvel usage d’armes chimiques par le régime Assad pourrait intervenir dans les prochains jours, tout en continuant à se préparer à d’éventuels pourparlers de paix à Genève", a dit à REUTERS une des sources présente lors de la rencontre dans un hôtel stambouliote, lundi.
Confirmant l’imminence d’une intervention militaire des Occidentaux en Syrie, le chef du Pentagone, Chuck Hagel, a confirmé que l’armée américaine se tenait prête à agir immédiatement au cas où Barack Obama en donnerait l’ordre.
"Nous avons mis en place des forces de manière à pouvoir accomplir toute mission que le président nous demandera de mener", a dit Chuck Hagel à la BBC lors d’une déplacement dans le sultanat de Bruneï. "Nous sommes prêts à y aller tout de suite", a ajouté le secrétaire à la Défense.
A Londres, le Premier ministre britannique, David Cameron, a écourté ses vacances et rappelé les membres de la chambre des Communes, actuellement en congé parlementaire, pour débattre jeudi de la situation en Syrie. "Le gouvernement déposera une motion sur laquelle les députés voteront", ont dit les services du chef du gouvernement.
Le président français François Hollande a prévu de s’exprimer sur ce sujet lors d’un discours d’ouverture à la conférence des ambassadeurs prévu à 15h00 GMT à l’Elysée.
Une éventuelle décision des puissances occidentales d’intervenir dans un conflit à l’écart duquel elles se sont soigneusement tenues depuis deux ans et demi s’explique par des attaques présumées d’armes chimiques contre des faubourgs de Damas tenus par les rebelles syriens la semaine passée.
Les Occidentaux auraient acquis la certitude que ces armes chimiques ont été employées par les forces pro-Assad, franchissant ainsi ce que Barack Obama avait désigné comme une "ligne rouge" dans ce conflit.
La Turquie, qui fut longtemps un allié de Damas avant de devenir l’un de ses adversaires les plus déterminés, a qualifié ces attaques de "crimes contre l’humanité" et appelé à une action de la communauté internationale.
"Le président Obama pense que ceux qui ont utilisé les pires armes existantes au monde contre le peuple le plus vulnérable du monde doivent être tenus responsables de leurs actes", a déclaré le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, parlant d’"obscénité morale" que rien ne peut justifier.
La Ligue arabe a dit tenir le président Assad pour pleinement responsable des attaques chimiques commises le 21 août et a invité les Nations unies à agir.
Sur le terrain, les inspecteurs de l’Onu autorisés par le pouvoir syrien à enquêter sur ces attaques ont reporté à mercredi une deuxième visite prévue après avoir été la cible de coups de feu, lundi. "Après l’attaque hier du convoi de l’Onu, une évaluation complète a permis d’établir que la visite devait être reportée d’une journée afin d’améliorer la préparation et la sécurité de l’équipe", dit un communiqué de l’Onu.
Niant les accusations portées contre lui, le gouvernement syrien a jugé "illusoire" de croire qu’une intervention militaire étrangère permettrait de modifier l’équilibre des forces entre les rebelles et les troupes soutenant Assad.
Le ministre syrien des Affaires étrangères a précisé que le gouvernement de Damas allait poursuivre ses efforts militaires, notamment autour de la capitale, en dépit des menaces en provenance de l’étranger.
La Chine qui, avec la Russie, alliée indéfectible de Damas, a opposé trois fois son veto à des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu condamnant le gouvernement syrien, s’est interrogée sur la détermination des Occidentaux.
L’agence officielle CHINE NOUVELLE a publié une dépêche qualifiant "d’irresponsable et de dangereuse" une telle initiative. CHINE NOUVELLE explique toutefois que les puissances occidentales seraient désormais prêtes à intervenir sans mandat de l’Onu comme cela avait été le cas en Irak en 2003.
Pour l’Iran, autre soutien de la Syrie, une intervention armée aurait des conséquences "dangereuses" qui s’étendraient à l’ensemble du Proche-Orient.

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