La perspective de frappes aériennes occidentales en Syrie se précise
d’heure en heure mais Russie et Chine continuent d’afficher leur ferme
opposition à toute intervention étrangère armée contre le régime de
Bashar al Assad.
L’opposition syrienne aurait été informée par les Occidentaux qu’une
intervention était désormais une question de jours, a-t-on appris auprès
de sources ayant participé à une réunion entre des émissaires des onze
pays "Amis de la Syrie" et la Coalition nationale syrienne (CNS) à
Istanbul.
"L’opposition a été informée en termes très clairs qu’une action visant à
dissuader tout nouvel usage d’armes chimiques par le régime Assad
pourrait intervenir dans les prochains jours, tout en continuant à se
préparer à d’éventuels pourparlers de paix à Genève", a dit à REUTERS
une des sources présente lors de la rencontre dans un hôtel
stambouliote, lundi.
Confirmant l’imminence d’une intervention militaire des Occidentaux en
Syrie, le chef du Pentagone, Chuck Hagel, a confirmé que l’armée
américaine se tenait prête à agir immédiatement au cas où Barack Obama
en donnerait l’ordre.
"Nous avons mis en place des forces de manière à pouvoir accomplir toute
mission que le président nous demandera de mener", a dit Chuck Hagel à
la BBC lors d’une déplacement dans le sultanat de Bruneï. "Nous sommes
prêts à y aller tout de suite", a ajouté le secrétaire à la Défense.
A Londres, le Premier ministre britannique, David Cameron, a écourté ses
vacances et rappelé les membres de la chambre des Communes,
actuellement en congé parlementaire, pour débattre jeudi de la situation
en Syrie. "Le gouvernement déposera une motion sur laquelle les députés
voteront", ont dit les services du chef du gouvernement.
Le président français François Hollande a prévu de s’exprimer sur ce
sujet lors d’un discours d’ouverture à la conférence des ambassadeurs
prévu à 15h00 GMT à l’Elysée.
Une éventuelle décision des puissances occidentales d’intervenir dans un
conflit à l’écart duquel elles se sont soigneusement tenues depuis deux
ans et demi s’explique par des attaques présumées d’armes chimiques
contre des faubourgs de Damas tenus par les rebelles syriens la semaine
passée.
Les Occidentaux auraient acquis la certitude que ces armes chimiques ont
été employées par les forces pro-Assad, franchissant ainsi ce que
Barack Obama avait désigné comme une "ligne rouge" dans ce conflit.
La Turquie, qui fut longtemps un allié de Damas avant de devenir l’un de
ses adversaires les plus déterminés, a qualifié ces attaques de "crimes
contre l’humanité" et appelé à une action de la communauté
internationale.
"Le président Obama pense que ceux qui ont utilisé les pires armes
existantes au monde contre le peuple le plus vulnérable du monde doivent
être tenus responsables de leurs actes", a déclaré le secrétaire d’Etat
américain, John Kerry, parlant d’"obscénité morale" que rien ne peut
justifier.
La Ligue arabe a dit tenir le président Assad pour pleinement
responsable des attaques chimiques commises le 21 août et a invité les
Nations unies à agir.
Sur le terrain, les inspecteurs de l’Onu autorisés par le pouvoir syrien
à enquêter sur ces attaques ont reporté à mercredi une deuxième visite
prévue après avoir été la cible de coups de feu, lundi. "Après l’attaque
hier du convoi de l’Onu, une évaluation complète a permis d’établir que
la visite devait être reportée d’une journée afin d’améliorer la
préparation et la sécurité de l’équipe", dit un communiqué de l’Onu.
Niant les accusations portées contre lui, le gouvernement syrien a jugé
"illusoire" de croire qu’une intervention militaire étrangère
permettrait de modifier l’équilibre des forces entre les rebelles et les
troupes soutenant Assad.
Le ministre syrien des Affaires étrangères a précisé que le gouvernement
de Damas allait poursuivre ses efforts militaires, notamment autour de
la capitale, en dépit des menaces en provenance de l’étranger.
La Chine qui, avec la Russie, alliée indéfectible de Damas, a opposé
trois fois son veto à des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu
condamnant le gouvernement syrien, s’est interrogée sur la détermination
des Occidentaux.
L’agence officielle CHINE NOUVELLE a publié une dépêche qualifiant
"d’irresponsable et de dangereuse" une telle initiative. CHINE NOUVELLE
explique toutefois que les puissances occidentales seraient désormais
prêtes à intervenir sans mandat de l’Onu comme cela avait été le cas en
Irak en 2003.
Pour l’Iran, autre soutien de la Syrie, une intervention armée aurait
des conséquences "dangereuses" qui s’étendraient à l’ensemble du
Proche-Orient.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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