La justice égyptienne a approuvé mercredi la demande de remise en
liberté de l’ancien président Hosni Moubarak, qui pourrait sortir de
prison dès jeudi, au risque d’aggraver des tensions toujours très vives,
sept semaines après l’éviction du président Mohamed Morsi issu des
Frères musulmans.
Le parquet a en outre annoncé qu’il ne ferait pas appel de cette
décision, prise à la maison d’arrêt de Tora, où l’ex-raïs est détenu.
Interrogé sur la date à laquelle il pourrait être libéré, son avocat
Farid el Dib a répondu : "Peut-être demain".
Toutes les charges justifiant le maintien en détention de l’ex-chef de
l’Etat ont désormais été levées. Son procès en appel pour complicité de
meurtres dans la répression du soulèvement de l’hiver 2011 se poursuit,
mais la période maximum de détention préventive est arrivée à son terme.
Souffrant et âgé de 85 ans, Hosni Moubarak ne jouera probablement plus
aucun rôle politique. Aux yeux de ses détracteurs, sa remise en liberté
pourrait toutefois passer pour une tentative de réhabilitation du régime
renversé en février 2011 ou même pour une contre-révolution alors que
les forces de l’ordre continuent à arrêter des personnalités liées aux
Frères musulmans.
Au lendemain de l’interpellation de Mohamed Badie, le guide suprême de
la confrérie, la presse officielle a annoncé mercredi celles de Mourad
Ali, conseiller en communication de la branche politique des Frères, et
de Safouat Hegazi, un prédicateur influent, arrêtés alors qu’ils
tentaient de fuir le pays.
L’arrestation mardi de Mohamed Badie confirme la volonté des nouvelles
autorités, constituées sous l’égide d’Abdel Fattah el Sissi, le chef
d’état-major de l’armée, de démanteler la confrérie, dont le Premier
ministre, Hazem el Beblaoui, a envisagé publiquement la dissolution.
"Les putschistes pensent que l’arrestation des dirigeants des Frères
musulmans et les attaques contre leur image dans les médias fera plier
les Egyptiens et leur fera accepter le coup d’Etat", s’indigne le
mouvement islamiste dans un communiqué publié après l’arrestation de
Mohamed Badie, inculpé en juillet d’incitation à la violence et au
meurtre, et dont le procès doit débuter dimanche.
L’interpellation a conclu une semaine marquée par l’offensive des forces
de sécurité contre les partisans de Mohamed Morsi, entamée mercredi
dernier et à l’issue de laquelle près de 900 personnes ont été tuées,
dont une centaine de soldats et de policiers, selon le bilan officiel.
L’Alliance anti-coup d’Etat, favorable aux Frères musulmans, fait elle état de 1.400 morts parmi les partisans de Mohamed Morsi.
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) étaient
réunis en urgence mercredi à Bruxelles pour débattre de la situation en
Egypte, mais leurs moyens de pression sont limités, l’Arabie saoudite,
adversaire régional des Frères musulmans, ayant promis de compenser
toute réduction de l’aide occidentale.
La Maison blanche a quant à elle précisé mardi que les Etats-Unis
n’avaient pas encore pris de décision quant au versement de l’aide
américain à l’Egypte, après la publication d’articles de presse qui
annonçaient sa suspension.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire