Quarante-huit personnes sont mortes dimanche en Irak où les violences
ont atteint cette année des niveaux jamais vus depuis cinq ans, selon
des sources médicales et militaires.
Les attaques ont frappé la région de Bagdad et des villes du nord du pays, en particulier la ville mixte de Baquba.
A Bagdad et dans sa proche banlieue, deux voitures piégées et une bombe
placée en bord de route ont explosé entre 16H00 et 17H30 locales (13H00
et 14H00 GMT) tuant neuf personnes et en blessant 22 autres, ont affirmé
des responsables.
Ce types d’attaques, aux heures de pointe de la fin d’après-midi ou en
soirée, sont de plus en plus fréquentes à Bagdad, dans tout type de
quartier.
Deux autres bombes ont par ailleurs tué neuf personnes, toujours à Bagdad.
Les provinces de Ninive, Salaheddine et Diyala, au nord de la capitale
ont également été touchées par des attentats, selon des sources
policières et médicales.
Les plus meurtriers se sont déroulée à Baquba, chef lieu de Diyala, où
17 personnes ont été tuées et 47 blessées par une série d’attentats à la
bombe.
Une voiture piégée dans un marché à la périphérie ouest de la ville a
tué onze personnes et une autre visant un mariage chiite a fait cinq
morts. Une bombe au domicile d’une famille de déplacés récemment
retournés dans leur foyer a tué un enfant et blessé neuf autres membres
de la famille.
A Salaheddine, une voiture piégée a explosé près de Balad, faisant cinq
morts —dont un juge chevronné qui était apparemment la cible de
l’attentat et trois infirmières — et 21 blessés, ont rapporté la police
et un médecin.
Dans la province de Ninive, des hommes armés ont ouvert le feu sur un
fourgon transportant des soldats de Bagdad à Mossoul, tuant cinq d’entre
eux, selon un lieutenant de l’armée et un médecin.
Toujours à Ninive, trois attaques distinctes ont tué un soldat et deux
civils, dont un membre de la communauté Shabak, selon la police.
Les Shabaks, qui sont souvent la cible d’attaques, vivent majoritairement
à la frontière avec la Turquie. Ils ont leur propre langue et une
religion qui associe islam chiite et croyances locales.
Les violences qui ensanglantent l’Irak sont les plus meurtrières depuis
2008, avec plus de 3.600 personnes tuées depuis début 2013, selon un
bilan établi par l’AFP à partir de sources médicales et de sécurité.
Mais le Premier ministre, Nouri al-Maliki, a promis de continuer la
campagne des forces de sécurité pour arrêter les responsables de ces
violences, expliquant que des dizaines d’activistes avaient récemment
été tués et des centaines d’autres arrêtés.
Selon des experts et des diplomates, la montée des violences trouve
racine dans le ressentiment de la minorité sunnite, qui se sent
discriminée par le gouvernement dominé par la communauté chiite, ce qui
facilite le recrutement des groupes d’insurgés.
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