Le président syrien Bashar el-Assad a qualifié d’"insensées" les
accusations occidentales sur l’attaque chimique perpétrée par son régime
et a prévenu les États-Unis que leurs projets d’intervention militaire
en Syrie étaient voués à l’"échec" dans une interview au quotidien russe
Izvestia. "Les déclarations faites par des hommes politiques aux
États-Unis et en Occident sont une insulte au bon sens et témoignent du
mépris quant à l’opinion de leur peuple", a-t-il déclaré. "C’est un
non-sens : accuser d’abord et recueillir les preuves ensuite", a-t-il
poursuivi.
Le secrétaire d’État américain John Kerry a téléphoné dimanche au
secrétaire général de l’ONU et à ses homologues britannique, français,
canadien et russe pour leur dire avoir "très peu de doutes" quant à
l’usage d’armes chimiques par Damas le 21 août. Les experts de l’ONU
doivent commencer à enquêter lundi sur les lieux d’une attaque chimique
présumée près de Damas, après avoir obtenu un feu vert du régime jugé
trop tardif par les pays occidentaux qui étudient une option militaire.
Se basant sur des rapports médicaux, l’Observatoire syrien des droits de
l’homme (OSDH) a comptabilisé plus de 300 morts par gaz toxique, dont
des dizaines de rebelles. Le président syrien a par ailleurs mis en
garde les États-Unis contre une intervention militaire en Syrie. "Les
États-Unis essuieront un échec comme lors de toutes les guerres
précédentes qu’ils ont lancées, à commencer par le Vietnam", a-t-il
lancé. "L’Amérique a mené plusieurs guerres et n’a jamais atteint les
objectifs pour lesquels ces guerres ont été déclarées", a ajouté le
président syrien. "Elle n’a pas réussi à convaincre les peuples
multiethniques du caractère juste de ces guerres ni d’imposer son
idéologie dans ces pays", a-t-il poursuivi.
Il a accusé "certains leaders" occidentaux de "ne pas connaître
l’histoire et ne pas en tirer la leçon". "Ont-ils tiré la leçon des 50
dernières années ? Ils auraient dû étudier les documents de leurs
prédécesseurs qui ont perdu toutes les guerres à commencer par le
Vietnam et jusqu’à nos jours", a-t-il dit dans une claire allusion à
l’administration américaine. "N’ont-ils pas compris que toutes ces
guerres n’ont apporté rien d’autre que la ruine et l’instabilité au
Proche-Orient et dans d’autres régions du monde", a poursuivi le
président syrien.
Bashar el-Assad, qui a déclaré lutter "contre les terroristes" en Syrie,
a aussi mis en garde les Occidentaux contre le fait que "le terrorisme
n’(était) pas une carte qu’on joue une fois et (qu’)on oublie ensuite".
"On ne peut pas être pour le terrorisme en Syrie et contre le terrorisme
au Mali. On ne peut pas soutenir le terrorisme en Tchétchénie et lutter
contre en Afghanistan", a-t-il souligné. "Personne ne réussira à
transformer la Syrie en une marionnette des Occidentaux", a-t-il conclu.
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Intervention en Syrie : Moscou met en garde Washington
La Russie a mis lundi en garde les États-Unis contre les conséquences
"extrêmement graves" d’une possible intervention militaire en Syrie au
cours d’un entretien téléphonique entre le chef de la diplomatie russe
Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry. "Sergueï Lavrov a
attiré l’attention de son interlocuteur sur les conséquences extrêmement
graves d’une possible intervention militaire pour le Proche-Orient et
l’Afrique du Nord où des pays comme l’Irak ou la Libye sont toujours
déstabilisés", selon un communiqué du ministère russe des Affaires
étrangères.
La Russie "est très inquiète" par les récentes déclarations américaines
selon lesquelles Washington est prêt à "intervenir" dans le conflit
syrien, a souligné le chef de la diplomatie russe. Le secrétaire d’État
américain John Kerry a téléphoné dimanche au secrétaire général de l’ONU
et à ses homologues britannique, français, canadien et russe pour leur
dire avoir "très peu de doutes" quant à l’usage d’armes chimiques par
Damas le 21 août. Après cette attaque meurtrière près de la capitale, où
l’opposition syrienne affirme, malgré les nombreux démentis de Damas,
que le régime a utilisé des armes chimiques pour tuer des centaines de
civils, l’ONU a envoyé ses experts qui doivent commencer à enquêter
lundi sur les lieux.
Dans ce contexte, "la Russie appelle à s’abstenir de faire pression sur
Damas, ne pas céder aux provocations et tenter de créer des conditions
normales pour que la mission de l’ONU puisse mener une enquête
minutieuse et impartiale sur place", selon le communiqué. Se basant sur
des rapports médicaux, l’Observatoire syrien des droits de l’homme
(OSDH) a comptabilisé plus de 300 morts par gaz toxique, dont des
dizaines de rebelles. La Russie est l’un des derniers soutiens du régime
du président Bachar el-Assad, auquel elle vend des armes.
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Des djihadistes vengent l’attaque chimique
Le Front Al-Nosra, affilié à al-Qaida et qui combat le régime syrien, a
revendiqué l’assassinat dimanche du gouverneur de Hama (centre),
affirmant se venger de l’attaque chimique présumée menée par l’armée
près de Damas. "Dans le cadre de l’opération oeil pour oeil, le
gouverneur de Hama et certains de ses gardes ont été tués par les lions
du Front Al-Nosra à Hama par une voiture piégée. Que Dieu soit loué",
affirme le groupe djihadiste sur son compte Twitter.
Dans un message audio diffusé dimanche, le chef d’Al-Nosra, Mohammad
al-Jolani, avait promis de se venger après l’attaque chimique présumée
menée par les troupes du président Bashar el-Assad près de Damas selon
l’opposition, qui soutient que des centaines de personnes y ont péri. Il
avait précisé que les attaques de son groupe commenceraient dès
dimanche. Quelques heures plus tard, les médias officiels annonçaient
l’assassinat d’Anas Abdel Razzaq al-Naëm, gouverneur de Hama, dans un
attentat à la voiture piégée dans un quartier de la ville.
Le chef d’Al-Nosra avait en particulier promis d’attaquer en guise de
représailles les villages alaouites, branche du chiisme à laquelle
appartient le président el-Assad. Lundi, le groupe a également
revendiqué l’assassinat d’un dignitaire alaouite dans la ville côtière
de Lattaquié (ouest), bastion du régime. "Dans le cadre de l’opération
oeil pour oeil lancée par le cheikh Mohammad al-Jolani, les djihadistes
d’Al-Nosra ont liquidé Badr Wahib Ghazal, chef de la communauté
alaouite, dans la ville de Lattaquié", indique le texte tweeté par le
groupe.
La page du texte montre également une photo présumée du dignitaire "sous
interrogatoire" et une autre avec sa tête décapitée. Inconnu avant la
révolte en Syrie, le groupe sunnite extrémiste Al-Nosra s’est rallié aux
rebelles voulant renverser le régime syrien et a revendiqué de nombreux
attentats-suicides et à la voiture piégée à travers le pays.
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Fabius : "Il y a un devoir de réagir"
Laurent Fabius tape du poing sur la table. Dans une interview à la radio
Europe 1, le ministre des Affaires étrangères a promis une réponse
occidentale "arbitrée dans les jours qui viennent" après l’attaque
chimique présumée survenue mercredi dans la banlieue de Damas. "Il y a
un devoir de réagir", a-t-il indiqué. Le chef de la diplomatie française
a toutefois assuré que la décision d’une intervention militaire en
Syrie n’était "pas encore prise". "Toutes les options sont ouvertes",
a-t-il souligné sur Europe 1.
"Il y a un massacre chimique qui est établi", a assuré Laurent Fabius,
affirmant qu’à titre personnel il avait la conviction de la
responsabilité de Damas.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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