Les enquêteurs de l’ONU se sont dirigés mercredi vers l’un des sites
de l’attaque chimique présumée imputée au régime syrien, après avoir
suspendu mardi leur mission pour des raisons de sécurité. Le photographe
a vu les inspecteurs, qui sont basés à Damas, partir à bord d’un convoi
de six voitures de l’ONU. On ignore vers quel site ils se dirigeaient.
La responsable de l’ONU pour le désarmement, Angela Kane, et le chef
suédois des enquêteurs, Ake Sellström, ont salué les inspecteurs à
l’entrée de l’hôtel. Les experts des Nations unies enquêtent sur
l’attaque chimique qui, selon l’opposition, a tué des centaines de
personnes le 21 août à Muwadamiyat al-Cham et dans la Ghuta orientale,
deux zones contrôlées par les rebelles à l’ouest et à l’est de Damas.
Malgré des tirs sur leur convoi, ils se sont rendus lundi à Muwadamiyat
al-Cham, où ils ont effectué, selon l’ONU, une collecte "productive" de
preuves. Ils devaient continuer mardi, mais leur mission a été suspendue
pour des raisons de sécurité. Les États-Unis, et certains de leurs
alliés occidentaux qui se disent certains de la responsabilité du régime
syrien, se sont dits prêts à mener une action militaire contre la
Syrie.
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Ban Ki-moon : "Le Conseil de sécurité doit s’unir afin d’agir pour la paix" en Syrie
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé mercredi
les membres du Conseil de sécurité à s’unir en vue d’"agir pour la paix"
en Syrie, à l’heure où une attaque chimique présumée a exacerbé les
divisions russo-occidentales sur le conflit syrien. "Le conseil doit
s’unir afin d’agir pour la paix", a déclaré Ban Ki-moon lors d’un
discours au Palais de la paix, à La Haye : "Nous avons atteint le moment
le plus grave de ce conflit ;" "Il [le Conseil, NDLR] doit utiliser son
autorité pour la paix", a ajouté le secrétaire général : "Les Syriens
méritent des solutions, pas le silence." "La Syrie est le plus grand
défi dans le monde aujourd’hui".
Les États-Unis et leurs alliés se disent prêts à mener une action
militaire contre la Syrie, qu’ils ont accusée d’avoir perpétré le 21
août un massacre aux armes chimiques. La Russie estime de son côté
qu’une solution militaire en Syrie déstabiliserait le pays, et le
Moyen-Orient et Moscou bloqueraient toute initiative au Conseil de
sécurité en vue d’une action de représailles contre son allié. L’attaque
chimique présumée du 21 août près de la capitale syrienne, qui a
provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes, a aggravé les
divisions russo-occidentales sur le conflit syrien.
Les Occidentaux ont accusé le régime syrien alors que la Russie estime
que ce sont des rebelles qui ont utilisé des armes chimiques pour
discréditer le gouvernement. "L’utilisation d’armes chimiques, par qui
que ce soit, pour quelque raison que ce soit, dans quelques
circonstances que ce soit, serait une atroce violation des lois
internationales", a soutenu le secrétaire général des Nations unies. Ban
Ki-moon a rappelé qu’une équipe d’experts de l’ONU se trouvait près de
Damas et enquêtait sur cette attaque chimique présumée. "Quelques jours à
peine après l’attaque, ils ont recueilli des échantillons précieux et
interrogé des victimes et témoins", a-t-il ajouté.
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Londres va présenter une résolution à l’ONU "pour protéger les civils"
Le Royaume-Uni va présenter mercredi une résolution au Conseil de
sécurité de l’ONU "condamnant l’attaque chimique" du 21 août en Syrie et
"autorisant les mesures nécessaires pour protéger les civils", a
annoncé le Premier ministre britannique David Cameron. "Nous avons
toujours dit que nous voulions que le Conseil de sécurité de l’ONU soit à
la hauteur de ses responsabilités. Aujourd’hui, nous avons l’occasion
de le faire. Le Royaume-Uni a rédigé une résolution condamnant l’attaque
à l’arme chimique par [le président syrien] Assad et autorisant les
mesures nécessaires pour protéger les civils", a déclaré David Cameron
sur son compte Twitter.
"La résolution sera présentée lors d’une réunion des cinq membres
permanents du Conseil de sécurité prévue plus tard aujourd’hui
[mercredi] à New York", a-t-il ajouté. Cette résolution "autorisera
toutes les mesures nécessaires en vertu du chapitre VII de la Charte de
l’ONU pour protéger les civils contre les armes chimiques" en Syrie, a
précisé le cabinet de M. Cameron. Le chapitre VII est consacré à toute
"action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte
d’agression".
Plus tôt mercredi, Downing Street avait affirmé que David Cameron et le
président américain Barack Obama, qui se sont entretenus mardi au
téléphone sur la Syrie, n’avaient "aucun doute sur la responsabilité du
régime" de Bashar el-Assad dans l’"attaque chimique" meurtrière du 21
août près de Damas. Plusieurs pays occidentaux, États-Unis et
Royaume-Uni en tête, semblaient mercredi sur le point de lancer une
action militaire contre le régime syrien, tandis que ses alliés russe et
iranien mettaient en garde contre une déstabilisation de l’ensemble de
la région.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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