mercredi 28 août 2013

Syrie : les enquêteurs de l’ONU sur les armes chimiques reprennent leur mission

Les enquêteurs de l’ONU se sont dirigés mercredi vers l’un des sites de l’attaque chimique présumée imputée au régime syrien, après avoir suspendu mardi leur mission pour des raisons de sécurité. Le photographe a vu les inspecteurs, qui sont basés à Damas, partir à bord d’un convoi de six voitures de l’ONU. On ignore vers quel site ils se dirigeaient.
La responsable de l’ONU pour le désarmement, Angela Kane, et le chef suédois des enquêteurs, Ake Sellström, ont salué les inspecteurs à l’entrée de l’hôtel. Les experts des Nations unies enquêtent sur l’attaque chimique qui, selon l’opposition, a tué des centaines de personnes le 21 août à Muwadamiyat al-Cham et dans la Ghuta orientale, deux zones contrôlées par les rebelles à l’ouest et à l’est de Damas.
Malgré des tirs sur leur convoi, ils se sont rendus lundi à Muwadamiyat al-Cham, où ils ont effectué, selon l’ONU, une collecte "productive" de preuves. Ils devaient continuer mardi, mais leur mission a été suspendue pour des raisons de sécurité. Les États-Unis, et certains de leurs alliés occidentaux qui se disent certains de la responsabilité du régime syrien, se sont dits prêts à mener une action militaire contre la Syrie.

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Ban Ki-moon : "Le Conseil de sécurité doit s’unir afin d’agir pour la paix" en Syrie
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé mercredi les membres du Conseil de sécurité à s’unir en vue d’"agir pour la paix" en Syrie, à l’heure où une attaque chimique présumée a exacerbé les divisions russo-occidentales sur le conflit syrien. "Le conseil doit s’unir afin d’agir pour la paix", a déclaré Ban Ki-moon lors d’un discours au Palais de la paix, à La Haye : "Nous avons atteint le moment le plus grave de ce conflit ;" "Il [le Conseil, NDLR] doit utiliser son autorité pour la paix", a ajouté le secrétaire général : "Les Syriens méritent des solutions, pas le silence." "La Syrie est le plus grand défi dans le monde aujourd’hui".
Les États-Unis et leurs alliés se disent prêts à mener une action militaire contre la Syrie, qu’ils ont accusée d’avoir perpétré le 21 août un massacre aux armes chimiques. La Russie estime de son côté qu’une solution militaire en Syrie déstabiliserait le pays, et le Moyen-Orient et Moscou bloqueraient toute initiative au Conseil de sécurité en vue d’une action de représailles contre son allié. L’attaque chimique présumée du 21 août près de la capitale syrienne, qui a provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes, a aggravé les divisions russo-occidentales sur le conflit syrien.
Les Occidentaux ont accusé le régime syrien alors que la Russie estime que ce sont des rebelles qui ont utilisé des armes chimiques pour discréditer le gouvernement. "L’utilisation d’armes chimiques, par qui que ce soit, pour quelque raison que ce soit, dans quelques circonstances que ce soit, serait une atroce violation des lois internationales", a soutenu le secrétaire général des Nations unies. Ban Ki-moon a rappelé qu’une équipe d’experts de l’ONU se trouvait près de Damas et enquêtait sur cette attaque chimique présumée. "Quelques jours à peine après l’attaque, ils ont recueilli des échantillons précieux et interrogé des victimes et témoins", a-t-il ajouté.

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Londres va présenter une résolution à l’ONU "pour protéger les civils"
Le Royaume-Uni va présenter mercredi une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU "condamnant l’attaque chimique" du 21 août en Syrie et "autorisant les mesures nécessaires pour protéger les civils", a annoncé le Premier ministre britannique David Cameron. "Nous avons toujours dit que nous voulions que le Conseil de sécurité de l’ONU soit à la hauteur de ses responsabilités. Aujourd’hui, nous avons l’occasion de le faire. Le Royaume-Uni a rédigé une résolution condamnant l’attaque à l’arme chimique par [le président syrien] Assad et autorisant les mesures nécessaires pour protéger les civils", a déclaré David Cameron sur son compte Twitter.
"La résolution sera présentée lors d’une réunion des cinq membres permanents du Conseil de sécurité prévue plus tard aujourd’hui [mercredi] à New York", a-t-il ajouté. Cette résolution "autorisera toutes les mesures nécessaires en vertu du chapitre VII de la Charte de l’ONU pour protéger les civils contre les armes chimiques" en Syrie, a précisé le cabinet de M. Cameron. Le chapitre VII est consacré à toute "action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression".
Plus tôt mercredi, Downing Street avait affirmé que David Cameron et le président américain Barack Obama, qui se sont entretenus mardi au téléphone sur la Syrie, n’avaient "aucun doute sur la responsabilité du régime" de Bashar el-Assad dans l’"attaque chimique" meurtrière du 21 août près de Damas. Plusieurs pays occidentaux, États-Unis et Royaume-Uni en tête, semblaient mercredi sur le point de lancer une action militaire contre le régime syrien, tandis que ses alliés russe et iranien mettaient en garde contre une déstabilisation de l’ensemble de la région.

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