Le régime syrien est prêt à faire face "à tous les scénarios", au
moment où les puissances occidentales étudient des options militaires
après une attaque chimique présumée près de Damas, a affirmé lundi un
haut responsable au sein des services de sécurité. "Les menaces
occidentales de frappe contre la Syrie entrent dans le cadre des
pressions psychologiques et politiques sur la Syrie, mais dans tous les
cas nous sommes prêts à faire face à tous les scénarios", a-t-il dit.
"Nous espérons que ceux qui tentent de pousser vers une action militaire
se montrent raisonnables. Nous sommes convaincus que la sortie de la
crise ne sera que politique", a-t-il ajouté. "Tout problème, dans
quelque point que ce soit, aura des impacts sur toute la région, car la
situation en Syrie est complexe et compliquée", a-t-il encore dit. Le
président syrien Bashar el-Assad a prévenu Washington que toute
intervention militaire contre son régime serait vouée "à l’échec",
qualifiant d’"insensées" les accusations occidentales sur l’usage
d’armes chimiques par son régime.
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Les enquêteurs de l’ONU visés par des tireurs embusqués
Les experts chargés par l’ONU d’enquêter sur l’éventuel usage d’armes
chimiques en Syrie ont été lundi la cible de tireurs embusqués non
identifiés, les forçant à suspendre leur mission près de Damas, a
annoncé un porte-parole des Nations unies.
"Le premier véhicule de l’équipe d’enquête sur les armes chimiques a été
délibérément touché à plusieurs reprises par des tirs de snipers non
identifiés", a déclaré Martin Nesirky dans un communiqué. Il n’a fait
état d’aucun blessé.
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Londres juge "possible" d’intervenir sans unité à l’Onu
Le chef de la diplomatie britannique William Hague a estimé lundi qu’il
était "possible" de répondre à l’usage d’armes chimiques en Syrie "sans
unité complète au Conseil de sécurité de l’ONU", tout en refusant de
"détailler les options militaires" envisagées.
"Est-il possible de répondre à l’usage d’armes chimiques sans unité
complète au Conseil de sécurité de l’ONU ? Je dirais que oui", a déclaré
William Hague, dans une interview à la BBC, alors que la Russie et la
Chine bloquent toute condamnation du régime syrien.
Redisant sa conviction que le régime de Bashar al-Assad avait utilisé
des armes chimiques lors de l’attaque du 21 août près de Damas, le
ministre des Affaires étrangères a estimé qu’il était possible d’agir
pour des motifs "humanitaires". "Nous avons essayé les autres méthodes,
les méthodes diplomatiques, et nous continuerons à les employer, mais
elles ont jusqu’ici échoué", a-t-il encore déclaré.
"Nous, les Etats-Unis et d’autres pays comme la France, sommes très
clairs sur le fait que nous ne pouvons pas permettre au 21ème siècle que
des armes chimiques soient utilisées en toute impunité mais je ne peux
pas détailler les options militaires pour le moment", a-t-il dit.
Interrogé sur la possibilité de frappes militaires cette semaine, le
ministre s’est refusé à "spéculer là-dessus publiquement". Il a répété
que les enquêteurs de l’ONU qui pourront procéder à partir de ce lundi
en Syrie à des vérifications sur l’emploi d’armes chimiques arrivaient
"très tard".
La Chine a préconisé lundi la "prudence, afin d’éviter toute ingérence"
en ajoutant que seule une "solution politique" était envisageable pour
résoudre la crise syrienne.
"Seule une solution politique peut résoudre la crise syrienne", a
déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, dans un
communiqué officiel, tandis que des pays occidentaux étudient une option
militaire contre le régime de Damas.
La Turquie est prête à rejoindre une coalition internationale dirigée
contre la Syrie, même en l’absence de consensus à l’ONU, a affirmé lundi
son ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu.
"Si une coalition est formée contre la Syrie lors de ce processus, la
Turquie en fera partie", a déclaré M. Davutoglu dans un entretien
accordé au quotidien Milliyet paru lundi.
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Le Drian au Qatar et aux Émirats
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, actuellement en visite au
Qatar, se rendra mardi aux Émirats arabes unis (EAU) à la demande de
François Hollande pour s’entretenir de la crise syrienne avec les
responsables émiratis, a-t-on appris lundi dans son entourage. À Doha,
Jean-Yves Le Drian devait s’entretenir lundi matin avec le ministre de
la Défense du Qatar, le général Al Attiyah. Il se rendra mardi à Abu
Dhabi "pour des entretiens politiques" avec le prince héritier, Cheick
Mohammed, vice-commandant suprême des forces armées.
"Compte tenu de l’accélération de la crise, le président de la
République a souhaité que Jean-Yves Le Drian ait des entretiens
politiques réservés uniquement à la question de la crise syrienne et
régionale avec le Qatar et les Émirats, qui sont en première ligne sur
le sujet et avec lesquels il est intéressant que nous ayons une position
rapprochée", a-t-on précisé de même source. Il s’agit du 4e déplacement
aux Émirats du ministre de la Défense, et son 3e au Qatar, depuis son
entrée en fonction en mai 2012.
"Ce sont des pays qui interviennent diplomatiquement très fortement sur
la question syrienne, avec lesquels nous avons une coopération
stratégique très affirmée", souligne-t-on dans l’entourage du ministre :
"Il est absolument nécessaire qu’on ait une conversation avec eux sur
le sujet." Selon les experts, le Qatar et les EAU sont en pointe pour
aider concrètement sur le terrain la rébellion syrienne face à l’armée
du régime de Bashar el-Assad. Le déplacement au Qatar de Jean-Yves Le
Drian devait à l’origine être centré uniquement sur la coopération
bilatérale en matière de défense.
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Réunion militaire internationale à Amman
Les chefs d’état-major de plusieurs pays occidentaux et musulmans
commencent ce lundi à Amman une réunion de deux jours pour examiner les
retombées du conflit en Syrie, selon un responsable jordanien.
D’intenses consultations à haut niveau ont eu lieu ces derniers jours
entre les capitales occidentales à propos de l’utilisation présumée
d’armes chimiques par le régime syrien, alors que l’armée américaine
assurait préparer ses options.
Vendredi, un responsable jordanien avait annoncé la tenue dans les
prochains jours d’une réunion à Amman à l’invitation du chef
d’état-major jordanien Mechaal Mohamed el-Zeben et du chef du Centcom,
le commandement américain chargé de 20 pays du Moyen-Orient et d’Asie
centrale, le général Lloyd Austin.
Cité par l’agence officielle Pétra, ce responsable non identifié du
commandement des forces armées jordaniennes faisait état de la
participation du général Dempsey, chef d’état-major interarmées, ainsi
que des chefs d’état-major d’Arabie saoudite, du Qatar, de Turquie, de
Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne, d’Italie et du Canada.
Un responsable du gouvernement jordanien a affirmé que cette réunion se tiendrait lundi et mardi à Amman.
"Les participants sont en train d’arriver à Amman. Un communiqué
officiel sera diffusé au moment du début de la réunion", a-t-il dit sans
autre précisions.
Le ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Jawdeh avait
indiqué dimanche que cette réunion était "prévue depuis des mois".
La réunion "discutera de la situation et des scénarios sur le terrain,
tout particulièrement après les récents développements dangereux. Les
chefs d’état major doivent avoir des discussions complètes", avait-il
dit.
L’annonce de cette réunion survient alors qu’une équipe de l’ONU
s’apprête à enquêter sur une utilisation présumée d’armes chimiques
mercredi dernier près de Damas imputée par l’opposition et des pays
européens au régime de Bashar al-Assad.
La semaine dernière, le patron du Pentagone Chuck Hagel avait annoncé le
déploiement de moyens militaires afin de fournir des "options" au
président s’il devait donner l’ordre d’une intervention en Syrie.
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Syrie : la France doit prendre l’initiative politique (PCF)
Selon Washington, toutes les options sont sur la table concernant la Syrie.
Cependant, plus les heures passent, plus c’est l’option d’une intervention
militaire de quelques puissances, dont la France, qui se précise.
L’escalade de la confrontation militaire provoquée par le régime syrien
suscite de très graves inquiétudes.
Les bombardements à l’arme chimique, dont la responsabilité est attribuée au
régime de Bachar Al Assad, ont fait franchir un pas spécifique et
particulièrement criminel dans l’horreur. Il faut encore que toute la
lumière soit faite sur ces bombardements… Mais les États-Unis, qui auraient
déjà formé près de trois cents combattants de commandos pour l’ASL (armée
syrienne libre) au cours de ces dernières semaines, ont maintenant renforcé
leur flotte de guerre armée de missiles de croisière en Méditerranée.
La crise syrienne est devenue dans les faits une crise géo-politique
internationale. Le bilan de cette confrontation est effroyable : environ
100 000 morts, plusieurs millions de réfugiés dont un million d’enfants, un
pays dévasté, des villes en cours de destruction, une société pulvérisée par
une violence et des affrontements internes directement soutenus par des
États et différents acteurs politiques de la région. Il faut arrêter ça !
Les affrontements avaient déjà franchi le seuil de l’inhumanité avec des
exactions d’une sauvagerie rarement égalée, comme ces civils égorgés vivants
par des groupes salafistes se situant dans l’opposition.
Aujourd’hui, une intervention militaire de Washington et de ses alliés
constituerait un degré supplémentaire dans l’inacceptable, dans cette
escalade sans issue. Bombarder la Syrie serait ajouter la guerre à la
guerre. Avec les risques rarement égalés d’un embrasement au Moyen-Orient,
notamment d’une explosion du Liban où les attentats, les représailles et les
vengeances se succèdent.
Laurent Fabius, qui prétend faire de la France "une puissance repère",
appelle hier à une réaction de force. Il dit aujourd’hui que la solution
"reste politique"... La France doit maintenant parler clair et prendre une
forte initiative.
Le Parti communiste français appelle les autorités françaises à prendre
l’initiative d’une réunion au sommet des belligérants et des principales
puissances impliquées, les États-Unis et la Russie bien sûr, mais aussi la
Turquie et l’Iran, afin de définir les conditions d’un arrêt de l’escalade
dans la confrontation militaire, et d’une transition démocratique en Syrie.
Il faut reprendre l’esprit et l’ambition de la deuxième conférence de Genève
qui aurait dû tracer la voie d’une telle solution il y a déjà des mois. Il
faut aussi obtenir l’engagement du Secrétaire général de l’ONU pour que
l’exigence d’une solution politique l’emporte contre les menaces qui pèsent
sur la sécurité internationale.
Chacun doit maintenant mesurer sérieusement la responsabilité qu’il doit
prendre. Il y a urgence.
Parti communiste français
Paris, le 26 août 2013.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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