Les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité se sont séparés
sans conclure mercredi à l’issue d’une discussion sur une résolution
britannique justifiant une frappe en Syrie.
Moscou et Pekin ont continué de rejeter l’option militaire en préparation à Washington, Londres et Paris.
Les ambassadeurs russe et chinois ont quitté la salle où se tenaient ces
consultations à huis clos au bout d’une heure et quart environ. Les
représentants des trois autres pays (Etats-Unis, France, Royaume uni)
sont restés un peu plus longtemps mais sont sortis sans faire de
déclaration.
Selon des diplomates, les Russes "ont répété les arguments de Serguei
Lavrov", leur ministre des Affaires étrangères, sur les dangers d’une
opération militaire et affirmé qu’il n’y avait pas de preuve que le
régime syrien ait mené une attaque à l’arme chimique.
La Chine a insisté sur "l’importance de Genève II", la conférence censée
aboutir à une transition politique en Syrie mais qui n’a toujours pas
pu être convoquée.
Russes et Chinois ont indiqué qu’ils allaient en référer à leurs gouvernements respectifs.
"Les discussions doivent se poursuivre sur la base des instructions que
donneront les capitales", a expliqué un diplomate occidental. Mais il
s’est déclaré "pas très optimiste" et a indiqué qu’aucune date précise
n’avait été fixée pour une nouvelle discussion.
Le Premier ministre britannique David Cameron avait annoncé mercredi que
Londres allait présenter une résolution devant le Conseil "condamnant
l’attaque chimique" du 21 août en Syrie et "autorisant les mesures
nécessaires pour protéger les civils", y compris l’usage de la force
armée.
Selon le gouvernement britannique, cette résolution "autorisera toutes
les mesures nécessaires en vertu du chapitre VII de la Charte de l’ONU
pour protéger les civils contre les armes chimiques" en Syrie. Le
chapitre VII prévoit des mesures coercitives en cas de menace contre la
paix et la sécurité internationales, qui peuvent aller des sanctions à
une opération militaire.
Cette résolution, si elle était adoptée, donnerait une plus grande
légitimité à une éventuelle frappe militaire contre le régime de Bashar
al-Assad, qui est en préparation à Washington, Londres et Paris.
Mais la Russie, alliée fidèle du régime syrien, avait affirmé avant la
réunion qu’il fallait attendre le retour des enquêteurs de l’ONU
actuellement en Syrie avant de discuter d’une résolution.
Moscou a mis son véto à trois projets occidentaux de résolution visant à
faire pression sur Damas depuis le début de la crise syrienne en mars
2011.
Le chef du Foreign Office, William Hague, a estimé mercredi que les
discussions à l’ONU allaient se poursuivre dans les "prochains jours"
sur le projet de résolution mais jugé qu’il fallait agir sans trop
tarder, même si le texte était rejeté.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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