Une vague d’attentats coordonnés a frappé mercredi matin Bagdad et ses
environs, faisant au moins 40 morts et plus de 140 blessés, alors que
l’Irak s’enfonce dans une spirale de violences.
Une dizaine de voitures piégées ont explosé en différents points de la
capitale, notamment dans des quartiers à majorité chiite, à une heure où
de nombreux habitants se rendaient à leur travail, selon des sources
policières et médicales.
Un kamikaze à pied a également déclenché les explosifs qu’il portait sur
lui près d’un marché dans le quartier de Kadhimiyah, faisant trois
morts et huit blessés.
A Mahmudiya, à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale, un
second kamikaze, au volant d’une voiture piégée, s’est précipité sur un
poste de contrôle de police, faisant au moins trois morts et huit
blessés.
Et à Madaïn, également au sud de la capitale, un engin explosif a sauté
au passage d’une patrouille militaire, faisant quatre morts et trois
blessés parmi les soldats.
L’Irak a renoué depuis quelques mois avec le niveau de violences connu
en 2008 lorsque le pays sortait à grand peine d’une quasi-guerre civile
opposant sunnites et chiites.
Depuis le début 2013, plus de 3.700 personnes ont péri dans des
attentats, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources médicales
et de sécurité.
La dernière vague d’attaques intervient malgré le renforcement des
mesures de sécurité dans la capitale.
L’attentat le plus sanglant s’est produit dans le quartier Jisr
al-Diyala, dans le sud-est de Bagdad, où au moins sept personnes ont été
tuées et 21 blessées.
D’autres quartiers chiites ont été visés, notamment Kadhimiyah et Sadr
City.
Dans le quartier de Shaab, où deux voitures piégées ont explosé, Marwa,
une jeune femme de 18 ans, dont l’immeuble a été endommagé par une des
déflagrations, accusait les politiciens de ne rien faire face aux
attentats.
"Notre maison est en ruines. Et les hommes politiques passent leur temps
à se battre pour obtenir des sièges, plutôt que de s’intéresser à
nous", a-t-elle déclaré, en pleurs, à l’AFP.
Aucun groupe n’a revendiqué ces attaques, mais des groupes extrémistes
sunnites liés à Al-Qaïda sont généralement tenus pour responsables
d’attentats visant les chiites.
Ces attentats, estiment les spécialistes, visent à alimenter le conflit
confessionnel et à déstabiliser le pays qui peine à retrouver une
stabilité politique et sécuritaire, dix ans après l’invasion américaine
qui a renversé Saddam Hussein.
La spirale de violences coïncide avec un mécontentement croissant de la
minorité sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, à l’encontre du
gouvernement accusé notamment de pratiquer des arrestations arbitraires.
L’ONU et nombre de diplomates ont appelé le gouvernement du Premier
ministre chiite Nouri al-Maliki à adopter des réformes pour éviter de
marginaliser plus avant les sunnites, au risque de favoriser leur
recrutement par les extrémistes.
Mais, en réponse aux violences, le gouvernement a intensifié une
campagne contre les insurgés sunnites, procédant à de nombreuses
arrestations.
La paralysie de l’appareil politique, associée à une corruption rampante
et à une défaillance des services publics, ajoutent par ailleurs à
l’exaspération et à la colère des Irakiens.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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