lundi 26 août 2013

Syrie : Les partisans de Bashar accuse les rebelles d’avoir tiré sur l’ONU

Le camp de Bashar a accusé lundi les rebelles d’avoir tiré sur les inspecteurs de l’ONU qui se rendaient près de Damas pour enquêter sur l’éventuel usage d’armes chimiques en Syrie. "Les membres de l’équipe des Nations unies (...) ont essuyé des tirs de groupes terroristes armés alors qu’ils entraient dans la région de la Muwadamiyat al-Cham", au sud-ouest de Damas, a indiqué la télévision d’État.
La télévision, qui citait un responsable syrien sous le couvert de l’anonymat, a précisé que les services de sécurité "avaient escorté (les inspecteurs) jusqu’au site contrôlé par ces groupes". "Le gouvernement syrien fait assumer aux groupes terroristes la responsabilité de la sécurité et de l’intégrité physique des membres de l’ONU et la garantie qu’ils rentrent sains et saufs", poursuit la chaîne.
Un porte-parole des Nations unies avait indiqué plus tôt que les experts avaient été la cible lundi de tireurs embusqués non identifiés, les forçant à rebrousser chemin pour changer de véhicule. "Le premier véhicule de l’équipe d’enquête sur les armes chimiques a été délibérément touché à plusieurs reprises par des tirs de snipeurs non identifiés" dans une zone tampon à l’approche de cette région, a déclaré Martin Nesirky, sans faire état de blessés. Il n’a pas non plus précisé s’ils se trouvaient dans la Ghuta orientale ou à Muwadamiyat al-Cham, comme l’a indiqué la télévision d’État.
C’est dans ces deux régions que l’opposition et plusieurs pays occidentaux accusent l’armée d’avoir tué des centaines de civils dans une attaque à l’arme chimique la semaine dernière. "La voiture n’étant plus utilisable, (les enquêteurs) sont retournés sains et saufs au point de contrôle tenu par le gouvernement", a-t-il précisé, ajoutant que l’équipe retournerait dans la zone "après avoir changé de véhicule". "Toutes les parties doivent coopérer pour que l’équipe puisse mener son important travail", a conclu Martin Nesirky.

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La Suisse propose son aide dans l’enquête de l’ONU
La Suisse est prête à aider l’ONU, si elle en formule la demande, dans l’enquête sur les possibles attaques chimiques en Syrie, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères à Berne publié lundi. Le chef de la diplomatie suisse, Didier Burkhalter, a notamment proposé le concours du laboratoire de Spiez (Suisse centrale), qui est l’un des 21 laboratoires spécialisés (dans les analyses des substances chimiques) désignés par l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) dans le monde.
Pour aider l’OIAC, le laboratoire de Spiez lui "fournit gratuitement des bases de données pour l’analyse des substances chimiques et organise régulièrement des cours de formations pour les inspecteurs de l’OIAC", indique le communiqué de Berne. Le ministre suisse des Affaires étrangères a rencontré à La Haye, lors d’une visite de travail, le directeur général de l’OIAC, Amhed Üzümcü. C’est à cette occasion que le ministre suisse a proposé l’aide du laboratoire de Spiez.

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Un groupe palestinien pro-régime menace de représailles si la Syrie est attaquée
Un groupe palestinien pro-régime a menacé lundi de représailles ceux qui participeraient à une éventuelle attaque contre la Syrie, alors que les puissances occidentales étudient des options militaires après une attaque chimique présumée près de Damas. "Les intérêts dans la région de tous ceux qui participeront à l’agression contre la Syrie seront des objectifs légitimes", a affirmé Anwar Raja, porte-parole à Damas du Front populaire de libération de la Palestine-commandement général (FPLP-CG).
Le FPLP-CG combat notamment dans le camp palestinien de Yarmouk à Damas, aux côtés de l’armée face aux rebelles. "Si une attaque est menée contre la Syrie, elle serait en fait dirigée contre nous. Nous et la Syrie sommes dans la même alliance politique de la résistance (à Israël). Nous allons mener la guerre aux côtés de la Syrie", a dit ce porte-parole. "Ceux qui s’abstiennent (de participer) à cette bataille seraient des traîtres et auraient partie liée à l’agression", a-t-il ajouté.

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Pour Lavrov, intervenir en Syrie sans accord de l’ONU serait "une violation grossière" du droit
L’intervention militaire en Syrie sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU suggérée par Londres et Paris serait "dangereuse" et "une violation grossière du droit international", a déclaré lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. "Je suis inquiet à la suite des déclarations de Paris et Londres selon lesquelles l’OTAN peut intervenir pour détruire des armes chimiques en Syrie sans autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU. C’est un terrain glissant et très dangereux", a déclaré Segueï Lavrov au cours d’une conférence de presse. "Le recours à la force sans autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU est une violation grossière du droit international. (...) Une intervention non autorisée par la communauté internationale ne fait qu’aggraver la situation dans un pays que l’on voulait sauver de la dictature et où l’on voulait imposer la démocratie", a-t-il poursuivi.
Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a estimé lundi qu’il était "possible" de répondre à l’usage d’armes chimiques sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU. Le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a déclaré pour sa part que les forces américaines étaient prêtes à agir contre le régime syrien si nécessaire. La Turquie, alliée des rebelles syriens, s’est dite, quant à elle, prête à rejoindre une coalition contre la Syrie, même sans consensus aux Nations unies.


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