dimanche 18 août 2013

Algérie : Le pays du million de martyrs rend hommage à Jacques Vergès

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a rendu hommage à Jacques Vergès en saluant un "éminent avocat" qui "a apporté une inestimable contribution à la lutte de libération de l’Algérie". "Valeureux compagnon de lutte, Maître Jacques Mansour Vergès, ardent militant anticolonialiste, éminent avocat, a marqué de son empreinte l’histoire du barreau", a écrit le président Bouteflika dans un message publié par l’agence APS.
Vendredi, la ministre algérienne de la Culture Khalida Toumi avai déjà rendu hommage à un "irréductible et éminent défenseur des causes" des opprimés après le décès jeudi à Paris de Me Jacques Vergès, à 88 ans. "Jeune avocat d’engagement et de conviction, il aura tôt fait dès 1957 d’embrasser la cause nationale (...) faisant ainsi conquérir à la dignité humaine de nouveaux espaces contre l’injustice et l’assujettissement", a indiqué Mme Toumi dans son message de condoléances, publié par l’agence APS.
L’avocat s’était rendu célèbre par sa "défense de rupture" - consistant à se servir du tribunal comme d’un porte-voix - adoptée durant la guerre d’Algérie quand il était l’avocat de militants du FLN. "L’un des plus emblématiques procès du XXe siècle que maître Jacques Mansour Vergès eut à engager fut celui de Djamila Bouhired, militante de la zone autonome d’Alger, blessée gravement à l’arme de guerre et arrêtée à la Casbah d’Alger", a ajouté la ministre.
Me Vergès finira par épouser sa cliente Djamila Bouhired, héroïne de l’indépendance et poseuse de bombes condamnée à mort mais finalement graciée. Après avoir quitté le PCF en 1957, le jugeant alors "trop tiède" sur l’Algérie, l’avocat était devenu militant du FLN. À l’indépendance du pays, il avait pris la nationalité algérienne, devenant chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères.
En janvier dernier, il avait été honoré par l’Algérie pour ses "nobles actions",une attestation de reconnaissance ainsi qu’une médaille honorifique lui avaient été remises, au nom du président Abdelaziz Bouteflika, par le Consul général d’Algérie à Paris. L’avocat s’était alors félicité, dans un entretien à l’APS, d’une "marque de fraternité". Jacques Vergès, un des avocats les plus controversés et redoutés du barreau de Paris, est mort jeudi d’un arrêt cardiaque chez des proches.

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