lundi 19 août 2013

Égypte : les pays arabes prêts à compenser toute baisse de l’aide occidentale

Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal, a affirmé lundi que les pays arabes étaient prêts à compenser toute baisse de l’aide occidentale à l’Égypte.
"Ceux qui ont annoncé l’arrêt de leur aide à l’Égypte ou menacent de le faire doivent réaliser que la nation arabe et islamique, avec les ressources dont elle dispose, n’hésitera pas à apporter son aide à l’Égypte", a déclaré le prince Saoud alors que l’Union européenne réfléchit à une possible suspension de ses aides financières au Caire.
Les chefs de la diplomatie des 28 pays de l’UE se réunissent mercredi à Bruxelles en vue de réagir à la crise en Egypte.
Ils pourraient décider de suspendre l’aide financière au Caire, alors que l’UE a approuvé fin 2012 un programme de 5 milliards d’euros en faveur de l’Égypte pour la période 2012-2014.
Aux États-Unis, des sénateurs, dont l’influent républicain John McCain, ont demandé dimanche que Washington coupe l’assistance militaire annuelle de 1,3 milliard de dollar qu’elle fournit à l’Égypte, après le "massacre" de centaines de personnes lors de la répression sanglante de manifestations ces derniers jours.
Le prince Saoud, dont le pays a déjà annoncé 5 milliards de dollars d’aide à l’Égypte après le renversement début juillet par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi, a vivement déploré les positions des pays occidentaux dans lesquelles il a vu un soutien aux islamistes égyptiens.
Les voisins et alliés de Ryad, le Koweït et les Émirats arabes unis, ont annoncé des aides respectives à l’Égypte de 4 et de 3 milliards de dollars.
Le chef de la diplomatie saoudienne s’exprimait à son retour en Arabie saoudite après des entretiens à Paris avec le président français François Hollande.
Il a estimé que la communauté internationale, en s’abstenant de dénoncer les islamistes égyptiens, les encourage à plus de violences.
"Les positions de la communauté internationale (à propos de l’Egypte) ont pris une étrange direction. Elles donnent l’impression de vouloir couvrir les crimes de ceux qui incendient l’Egypte et tue son peuple, voire d’encourager ces parties à poursuivre leur oeuvre", a déclaré le prince en référence aux islamistes qui soutiennent le président déchu Mohamed Morsi.
"Nous n’allons pas oublier ces positions si elles sont maintenues", a-t-il prévenu en les qualifiant de "positions hostiles aux nations arabe et islamique".
Il a dénoncé "les incendies de mosquées, d’églises, d’installations militaires et les actes destinés à terroriser les innocents et à transformer la crise en une guérilla urbaine".
"La concomitance de ces actes de violence avec les actes terroristes au Sinaï", où 25 policiers ont été tués dans une attaque attribuée à des islamistes radicaux, "confirment que la source de ces actions est la même", a-t-il insisté.
"Le soulèvement de trente millions d’Egyptiens ne peut en aucun cas être qualifié de coup d’Etat militaire parce que les coups d’Etat militaire se passent sous le couvert de la nuit et celui qui a été chargé du pouvoir est un civil comme le prévoit la constitution égyptienne".
Il a accusé les Frères musulmans d’Egypte de "refuser la volonté du peuple, d’avoir incendié des bâtiments publics, d’avoir amassé des armes et d’avoir utilisé des femmes et des enfants comme boucliers humains dans une tentative de gagner les faveurs de l’opinion publique".
Vendredi, le roi Abdallah d’Arabie saoudite a proclamé son ferme appui au pouvoir égyptien "face au terrorisme" et dénoncé "les ingérences" dans ce pays meurtri par les violences entre partisans du président islamiste déchu et forces de sécurité.
Il a appelé "les Egyptiens, les Arabes et les musulmans à s’opposer à tous ceux qui tentent de déstabiliser l’Egypte".

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