Les rebelles ont affirmé dimanche avoir repoussé des assauts de l’armée
syrienne contre leurs positions à Alep, au deuxième jour d’une offensive
faisant craindre un "massacre" à l’opposition qui réclame des armes et
une réunion d’urgence de l’ONU.
Les bombardements par hélicoptères et à l’artillerie lourde ont jeté sur
les routes des milliers d’habitants dès les premières attaques de
l’armée samedi contre les rebelles retranchés dans plusieurs quartiers
de cette ville de 2,5 millions d’habitants, à 355 km au nord de Damas.
Le médiateur international pour la Syrie Kofi Annan s’est dit inquiet
face à "la concentration de troupes et d’armes lourdes autour d’Alep",
appelant les belligérants à trouver une issue pacifique à ce conflit qui
a fait en 16 mois plus de 20.000 morts, dont près de la moitié au cours
des quatre derniers mois, selon une ONG syrienne.
En visite en Iran, principal pays allié de Damas dans la région, le chef
de la diplomatie syrienne Walid Muallem a assuré que les rebelles
seraient "vaincus" par l’armée et accusé "le Qatar, l’Arabie Saoudite,
la Turquie et les pays étrangers" de soutenir les insurgés en leur
fournissant des armes.
Dans le même temps à Alep, des chars tentaient d’attaquer le quartier de
Salaheddine, bastion rebelle également mitraillé par des hélicoptères,
mais ont été repoussés par l’Armée syrienne libre (ASL), formée de
déserteurs et de civils armés, a déclaré Abu Hicham al-Halabi, un
militant joint par l’AFP via Skype.
Un autre militant, Abu Alaa, a indiqué que les combats se concentraient
autour de Salaheddine mais que "des affrontements avaient aussi lieu à
Bab al-Nasr et Bab al-Hadid", proches de la vieille ville d’Alep,
classée au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco.
Des explosions ont été entendues dans d’autres quartiers alors que
l’aviation survolait la ville dont le contrôle est crucial pour les
protagonistes, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme
(OSDH).
Le chef du conseil militaire rebelle d’Alep, le colonel Abdel Jabbar
al-Oqaidi, a appelé l’Occident à instaurer une zone d’exclusion aérienne
au-dessus du nord de la Syrie et accusé le régime de préparer "un
massacre" dans cette ville.
Selon le quotidien officiel syrien Al-Watan, "l’armée syrienne a
commencé une opération très délicate à Alep pour (...) faire régner
l’autorité de la loi et libérer les Alépins des terroristes envoyés de
différentes régions du monde pour faire tomber l’Etat, semer le chaos et
tuer le plus possible de Syriens".
L’OSDH a affirmé que les "soldats avaient encerclé plusieurs zones
tenues par les rebelles" pour les isoler et les empêcher de recevoir des
renforts.
Le front d’Alep a été ouvert le 20 juillet et l’assaut a été donné après
l’arrivée des renforts militaires dans la ville.
Le président du Conseil national syrien (CNS), Abdel Basset Sayda, a
demandé samedi soir aux pays "frères" et "amis" d’armer les membres de
l’ASL qui combattent "avec de veilles armes".
"Nous voulons des armes qui nous permettraient d’arrêter les chars et les avions de combat", a ajouté Abdel Basset Sayda.
Dans un communiqué dimanche, le CNS a réclamé une réunion "d’urgence" du
Conseil de sécurité de l’ONU pour empêcher les massacres de civils que
le régime s’apprête à commettre, selon lui, à Alep. Il appelle aussi
"les pays amis" "à imposer une zone d’exculsion aérienne et à instaurer
des zones sécurisées pour quelque deux millions de déplacés".
Les Frères musulmans en Syrie ont pressé la communauté internationale de
"tout faire pour empêcher un massacrez à Alep" et dénoncé vivement le
soutien de la Russie et de l’Iran au régime syrien, selon un communiqué.
Le pape Benoît XVI a de son côté lancé "un appel urgent" pour que cesse
"l’effusion de sang", demandant à la communauté internationale de
n’épargner "aucun effort" pour parvenir "à une solution politique juste
au conflit".
Les violences ont fait dimanche à travers le pays 66 morts, soit 25
civils, 19 militaires et 22 rebelles, selon un bilan invérifiable de
l’OSDH.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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