Dix-huit athlètes féminines des six monarchies arabes du Golfe vont
participer aux jeux Olympiques de Londres, un nombre inédit pour une
région où le sport féminin de compétition est confidentiel, voire
inexistant comme dans le royaume ultraconservateur d’Arabie saoudite.
La participation féminine aux JO est encouragée par le Comité
olympique international (CIO), dont les dirigeants ont discuté
longuement avec l’Arabie saoudite, le Qatar et Bahreïn pour que ces
trois pays envoient pour la première fois des femmes aux Jeux de
Londres.
Le Qatar a déjà sélectionné quatre athlètes pour Londres, le petit
royaume de Bahreïn huit, le Koweït trois, les Emirats arabes unis deux
et le sultanat d’Oman, une athlète.
Cette participation est le signe d’une évolution dans les sociétés
conservatrices du Golfe qui commencent à favoriser le sport féminin,
notamment au Qatar qui entretient de grandes ambitions sportives.
"Nous sommes très heureux de la participation des athlètes femmes aux
Jeux Olympiques", a souligné cheikh Saoud ben Abdel Rahmane Al-Thani,
secrétaire général du Comité Olympique du Qatar.
Selon lui, le sport féminin au Qatar commence à s’affirmer, les
athlètes femmes de son pays ayant remporté 32 médailles dont 8 d’or,
lors des derniers Jeux Arabes.
Après avoir obtenu le Mondial-2022 de football, le Qatar s’est porté
candidat pour les JO-2020. Il en a été écarté mais n’a pas renoncé à
présenter sa candidature pour ceux de 2024.
Le petit royaume de Bahreïn compte quant à lui sur un podium en
alignant Mariyam Jamal, double championne du monde du 1.500 mètres.
"Notre participation va donner de l’impulsion au sport féminin à
Bahreïn et dans la région", se félicite cheikh Khaled ben Abdallah
Al-Khalifa, directeur exécutif du Comité olympique bahreïni.
La délégation des Emirats arabes unis comptera deux femmes
(haltérophilie et 1.500 mètres) qui ont été qualifiées en bonne et due
forme lors de sélections régionales, selon Awatef Moutawa, dirigeante
sportive.
Le Koweït et le sultanat d’Oman alignent respectivement trois et une
athlète féminine, ayant déjà envoyé des femmes dans de nombreuses
compétitions sportives.
L’inconnue saoudienne
Mais c’est en Arabie saoudite, la plus conservatrice des six monarchies
du Golfe, que la participation des femmes fait débat, les responsables
religieux se montrant hostiles au sport féminin en général parce qu’il
implique la mixité.
Human Rights Watch a rappelé le 25 juin que le sport était toujours
interdit à des millions de femmes en Arabie saoudite en dépit de
l’annonce de la participation d’une Saoudienne aux Jeux de Londres.
"C’est un pas en avant important, mais il n’aborde pas les obstacles
fondamentaux qui empêchent les femmes de participer aux sports dans le
royaume", où les compétitions sportives publiques pour femmes sont
interdites, souligne cette organisation de défense des droits de l’Homme
basée à New York.
Le 24 juin, l’Arabie saoudite avait indiqué que le royaume
autoriserait pour la première fois des athlètes féminines à participer
aux JO cet été. Le Comité olympique saoudien va "superviser la
participation des athlètes féminines qui peuvent être qualifiées", a
indiqué l’Arabie saoudite en faisant publier son communiqué à Londres,
probablement pour ne pas heurter les milieux conservateurs.
La cavalière Dalma Rushdi Malhas, pressentie pour être la première
Saoudienne à participer à des jeux Olympiques, n’a finalement pas réussi
à se qualifier pour Londres (27 juillet - 12 août), selon la Fédération
équestre internationale (FEI).
"Cependant, nous savons que le Comité international olympique examine
le cas d’un certain nombre d’autres athlètes saoudiennes, dans d’autres
sports", a ajouté Ingmar De Vos, secrétaire général de la FEI dans un
communiqué.
L’Arabie saoudite n’a jamais envoyé d’athlètes femmes aux JO.
(23 juillet 2012 - Assawra avec les agences de presse)
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