lundi 23 juillet 2012

Golfe : les femmes du Golfe à l’assaut de la citadelle olympique

Dix-huit athlètes féminines des six monarchies arabes du Golfe vont participer aux jeux Olympiques de Londres, un nombre inédit pour une région où le sport féminin de compétition est confidentiel, voire inexistant comme dans le royaume ultraconservateur d’Arabie saoudite.
La participation féminine aux JO est encouragée par le Comité olympique international (CIO), dont les dirigeants ont discuté longuement avec l’Arabie saoudite, le Qatar et Bahreïn pour que ces trois pays envoient pour la première fois des femmes aux Jeux de Londres.
Le Qatar a déjà sélectionné quatre athlètes pour Londres, le petit royaume de Bahreïn huit, le Koweït trois, les Emirats arabes unis deux et le sultanat d’Oman, une athlète.
Cette participation est le signe d’une évolution dans les sociétés conservatrices du Golfe qui commencent à favoriser le sport féminin, notamment au Qatar qui entretient de grandes ambitions sportives.
"Nous sommes très heureux de la participation des athlètes femmes aux Jeux Olympiques", a souligné cheikh Saoud ben Abdel Rahmane Al-Thani, secrétaire général du Comité Olympique du Qatar.
Selon lui, le sport féminin au Qatar commence à s’affirmer, les athlètes femmes de son pays ayant remporté 32 médailles dont 8 d’or, lors des derniers Jeux Arabes.
Après avoir obtenu le Mondial-2022 de football, le Qatar s’est porté candidat pour les JO-2020. Il en a été écarté mais n’a pas renoncé à présenter sa candidature pour ceux de 2024.
Le petit royaume de Bahreïn compte quant à lui sur un podium en alignant Mariyam Jamal, double championne du monde du 1.500 mètres.
"Notre participation va donner de l’impulsion au sport féminin à Bahreïn et dans la région", se félicite cheikh Khaled ben Abdallah Al-Khalifa, directeur exécutif du Comité olympique bahreïni.
La délégation des Emirats arabes unis comptera deux femmes (haltérophilie et 1.500 mètres) qui ont été qualifiées en bonne et due forme lors de sélections régionales, selon Awatef Moutawa, dirigeante sportive.
Le Koweït et le sultanat d’Oman alignent respectivement trois et une athlète féminine, ayant déjà envoyé des femmes dans de nombreuses compétitions sportives. L’inconnue saoudienne Mais c’est en Arabie saoudite, la plus conservatrice des six monarchies du Golfe, que la participation des femmes fait débat, les responsables religieux se montrant hostiles au sport féminin en général parce qu’il implique la mixité.
Human Rights Watch a rappelé le 25 juin que le sport était toujours interdit à des millions de femmes en Arabie saoudite en dépit de l’annonce de la participation d’une Saoudienne aux Jeux de Londres.
"C’est un pas en avant important, mais il n’aborde pas les obstacles fondamentaux qui empêchent les femmes de participer aux sports dans le royaume", où les compétitions sportives publiques pour femmes sont interdites, souligne cette organisation de défense des droits de l’Homme basée à New York.
Le 24 juin, l’Arabie saoudite avait indiqué que le royaume autoriserait pour la première fois des athlètes féminines à participer aux JO cet été. Le Comité olympique saoudien va "superviser la participation des athlètes féminines qui peuvent être qualifiées", a indiqué l’Arabie saoudite en faisant publier son communiqué à Londres, probablement pour ne pas heurter les milieux conservateurs.
La cavalière Dalma Rushdi Malhas, pressentie pour être la première Saoudienne à participer à des jeux Olympiques, n’a finalement pas réussi à se qualifier pour Londres (27 juillet - 12 août), selon la Fédération équestre internationale (FEI).
"Cependant, nous savons que le Comité international olympique examine le cas d’un certain nombre d’autres athlètes saoudiennes, dans d’autres sports", a ajouté Ingmar De Vos, secrétaire général de la FEI dans un communiqué.
L’Arabie saoudite n’a jamais envoyé d’athlètes femmes aux JO.

(23 juillet 2012 - Assawra avec les agences de presse)

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