lundi 23 juillet 2012

Egypte : Le Caire commence à libérer des détenus inculpés par la justice militaire

L’Egypte a commencé lundi à relâcher des détenus inculpés par la justice militaire, conformément à un décret d’amnistie décidé la semaine dernière par le président Mohamed Morsi, a-t-on appris auprès des autorités carcérales.
"Les autorités carcérales ont commencé à relâcher des détenus", a déclaré à l’AFP un responsable, sans donner plus de détails.
Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et premier civil élu au poste de président égyptien, avait décrété jeudi une "amnistie pour 572 personnes inculpées par la justice militaire". Il avait aussi ordonné la création d’une commission chargée d’examiner les cas de civils jugés par les militaires.
La libération des détenus lundi intervient pendant un jour férié qui marque le coup d’Etat militaire de 1952 contre la monarchie.
Au terme de cette amnistie, il restera encore sous les verrous 1.611 Egyptiens arrêtés par les militaires depuis la chute de l’ancien président Hosni Moubarak sous la pression populaire en février 2011, selon les chiffres de la commission. 11.879 Egyptiens avaient été au total arrêtés par les militaires sur cette période, selon la même source.
L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a appelé au début de la semaine le président Morsi à amnistier "tous les civils inculpés par les tribunaux militaires." "Aucun civil, indépendamment du crime, ne devrait être jugé par un tribunal militaire", a souligné Sarah Leah Whitson, responsable de l’organisation pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord.
Mohamed Morsi, qui a prêté serment le 30 juin, est englué dans une lutte de pouvoir avec le Conseil suprême des Forces armées, qui dirigeait le pays depuis la chute de Moubarak et a promulgué un texte constitutionnel accordant de larges pouvoirs aux militaires.
"Les procès militaires et les arrestations de civils par les militaires se sont poursuivis en dépit de la remise du pouvoir le 30 juin aux autorités civiles", a déploré Human Rights Watch.

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