jeudi 19 juillet 2012

Syrie : l’ONU envoie son principal conseiller militaire pour diriger les observateurs

L’ONU a annoncé jeudi qu’elle envoyait à Damas un haut responsable militaire pour prendre en mains sa Mission d’observateurs en Syrie (MISNUS) après le départ du général Robert Mood, en attendant une décision politique sur le sort de la MISNUS. Les pays membres du Conseil de sécurité pourraient décider vendredi de prolonger la Mission une dernière fois pour un mois seulement, afin de permettre aux 300 observateurs non armés de plier bagages en bon ordre, selon des diplomates.
Le général Babacar Gaye, principal conseiller militaire de l’ONU, est parti pour Damas jeudi, a annoncé à la presse le secrétaire général adjoint de l’ONU Jan Eliasson. Le patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous doit aussi se rendre à Damas dans les prochains jours. Le mandat des 300 observateurs non armés, accompagnés d’une centaine d’experts civils, expire vendredi soir et leur chef, le général norvégien Robert Mood, doit quitter son poste le même jour.
La situation sur le terrain est "dramatique et dangereuse" en raison notamment de l’intensification des combats dans la capitale, où est basée la MISNUS, et en attendant la décision du Conseil, l’ONU doit prendre des dispositions, a expliqué Jan Eliasson. "Nous voulons nous assurer que nous mettons en place un commandement solide et nous suivrons ensuite ce que le Conseil de sécurité aura décidé", a-t-il dit. Selon des diplomates, le Conseil pourrait adopter vendredi une résolution qui prolongerait la mission pour 30 jours, le temps pour les observateurs de prendre leurs dispositions afin de quitter le pays. Si, pendant ce délai, la situation de sécurité s’améliorait ou si une issue pacifique du conflit se profilait, l’ONU pourrait toujours leur demander de rester plus longtemps.
Il s’agira d’une "courte et dernière prolongation de la Misnus", a expliqué l’ambassadeur français Gérard Araud. "Nous ne disons pas qu’ils doivent partir, nous laissons au secrétaire général de l’ONU le choix de les autoriser à rester s’il considère qu’ils peuvent encore être utiles", a précisé l’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant. Selon l’ambassadrice américaine Susan Rice, les États-Unis "seraient prêts à envisager une dernière et brève prolongation (...) s’il s’agit de permettre aux observateurs et au personnel civil de se retirer en sécurité et dans l’ordre".
Mais, a-t-elle ajouté, la Mission ne peut pas se poursuivre s’il n’y a aucune amélioration de la situation entre-temps. "Si nous pouvons jouer un rôle significatif en prolongeant la MISNUS, nous le ferons, mais nous devons aussi surveiller de très près les conditions de sécurité", a souligné Jan Eliasson. "Nous avons connu des expériences traumatisantes dans le passé" avec des missions de l’ONU.

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