L’ONU a annoncé jeudi qu’elle envoyait à Damas un haut responsable
militaire pour prendre en mains sa Mission d’observateurs en Syrie
(MISNUS) après le départ du général Robert Mood, en attendant une
décision politique sur le sort de la MISNUS. Les pays membres du Conseil
de sécurité pourraient décider vendredi de prolonger la Mission une
dernière fois pour un mois seulement, afin de permettre aux 300
observateurs non armés de plier bagages en bon ordre, selon des
diplomates.
Le général Babacar Gaye, principal conseiller militaire de l’ONU, est
parti pour Damas jeudi, a annoncé à la presse le secrétaire général
adjoint de l’ONU Jan Eliasson. Le patron des opérations de maintien de
la paix Hervé Ladsous doit aussi se rendre à Damas dans les prochains
jours. Le mandat des 300 observateurs non armés, accompagnés d’une
centaine d’experts civils, expire vendredi soir et leur chef, le général
norvégien Robert Mood, doit quitter son poste le même jour.
La situation sur le terrain est "dramatique et dangereuse" en raison
notamment de l’intensification des combats dans la capitale, où est
basée la MISNUS, et en attendant la décision du Conseil, l’ONU doit
prendre des dispositions, a expliqué Jan Eliasson. "Nous voulons nous
assurer que nous mettons en place un commandement solide et nous
suivrons ensuite ce que le Conseil de sécurité aura décidé", a-t-il dit.
Selon des diplomates, le Conseil pourrait adopter vendredi une
résolution qui prolongerait la mission pour 30 jours, le temps pour les
observateurs de prendre leurs dispositions afin de quitter le pays. Si,
pendant ce délai, la situation de sécurité s’améliorait ou si une issue
pacifique du conflit se profilait, l’ONU pourrait toujours leur demander
de rester plus longtemps.
Il s’agira d’une "courte et dernière prolongation de la Misnus", a
expliqué l’ambassadeur français Gérard Araud. "Nous ne disons pas qu’ils
doivent partir, nous laissons au secrétaire général de l’ONU le choix
de les autoriser à rester s’il considère qu’ils peuvent encore être
utiles", a précisé l’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant. Selon
l’ambassadrice américaine Susan Rice, les États-Unis "seraient prêts à
envisager une dernière et brève prolongation (...) s’il s’agit de
permettre aux observateurs et au personnel civil de se retirer en
sécurité et dans l’ordre".
Mais, a-t-elle ajouté, la Mission ne peut pas se poursuivre s’il n’y a
aucune amélioration de la situation entre-temps. "Si nous pouvons jouer
un rôle significatif en prolongeant la MISNUS, nous le ferons, mais
nous devons aussi surveiller de très près les conditions de sécurité", a
souligné Jan Eliasson. "Nous avons connu des expériences traumatisantes
dans le passé" avec des missions de l’ONU.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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