Le chef des services de renseignement syriens Hicham Bekhtiar est
mort des suites de ses blessures dans l’attentat contre le bâtiment de
la Sécurité nationale mercredi à Damas qui a tué trois hauts dirigeants
du régime syrien, rapporte vendredi la chaîne de télévision officielle
syrienne.
L’attentat de mercredi a coûté la vie à Assef Chawkat, beau-frère du
président et l’un des piliers du clan Assad au pouvoir depuis 1970, au
ministre de la Défense Dawud Radjha et au général Hassan Turkmani, dont
les funérailles étaient organisées ce vendredi.
Ces trois hommes faisaient partie du premier cercle du pouvoir chargé de
la lutte contre le mouvement de contestation né en mars 2011 dans le
sillage des révolutions en Tunisie et en Egypte et du soulèvement en
Libye.
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L’armée marque un point dans la bataille de Damas
Les forces du régime ont marqué un point dans la bataille de Damas en
reprenant vendredi un quartier aux rebelles, au lendemain de succès des
insurgés aux frontières turque et irakienne et de violences ayant fait
plus de 300 morts, le plus lourd bilan en 16 mois de conflit.
A l’ONU à New York, la querelle s’aggrave entre les Russes et l’Occident
après le double veto russo-chinois, Moscou disant soutenir un projet de
résolution qui prolonge sans conditions de 45 jours la mission des
observateurs de l’ONU en Syrie, face au projet rival des pays
occidentaux.
Appuyée par des chars, l’armée, selon la télévision d’Etat, a "nettoyé"
le quartier de Midane, près du centre de Damas, et saisi des quantités
d’armes après de violents combats avec les rebelles qui ont lancé en
début de semaine la "bataille de libération" de la capitale syrienne.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a confirmé l’assaut
contre Midane et des combats à Qabun où l’armée a pénétré la veille
avec ses chars pour mater les insurgés, alors que des milliers
d’habitants fuyaient la capitale.
Les forces régulières ont aussi pris d’assaut le quartier de Jobar, dans l’est de Damas, indique l’ONG.
Jeudi, une source de sécurité a affirmé à l’AFP que "l’armée avait fait
preuve de retenue mais depuis l’attentat" inédit à Damas mercredi qui a
tué trois hauts responsables du cercle rapproché du président Bashar
al-Assad, "elle est décidée à utiliser toutes les armes en sa possession
pour en finir avec les terroristes".
Des funérailles nationales se déroulaient à Damas pour le ministre de la
Défense, Dawud Rajha, son adjoint et beau-frère d'Assad, Assef
Chawkat, et Hassan Turkmani, chef de la cellule chargée de réprimer la
révolte qui secoue le régime depuis mars 2011, a indiqué la télévision
sans montrer d’images.
Le même jour, les militants antirégime ont appelé à des manifestations à
travers le pays sous le slogan "le ramadan de la victoire sera écrit à
Damas" après l’offensive lancée par les rebelles.
Ces derniers ont enregistré jeudi des succès en prenant le contrôle de
l’ensemble des postes-frontières avec l’Irak selon les autorités
irakiennes et d’un poste-frontière avec la Turquie.
Selon un photographe de l’AFP, les rebelles exerçaient leur contrôle
vendredi sur le poste-frontière de Baba al-Hawa avec la Turquie après de
violents combats.
Des poids lourds turcs incendiés lors des combats gisaient à l’entrée du
poste de Bab al-Hawa, contrôlé par environ 150 rebelles en treillis
lourdement armés. Ce poste est situé en face du poste turc de Cilvegözü,
dans la province de Hatay (sud), qui abrite des camps de réfugiés
syriens.
"La totalité des postes-frontières entre l’Irak et la Syrie sont
désormais sous le contrôle de l’Armée syrienne libre" (ASL,
essentiellement composée de déserteurs), a annoncé à l’AFP le
vice-ministre irakien de l’Intérieur Adnan al-Assadi.
Jeudi a été aussi la journée la plus meurtrière en 16 mois de conflit
selon l’OSDH. Plus de 300 personnes, en majorité des civils, ont péri
dans la répression, dont 139 civils, 98 soldats et 65 rebelles.
A l’ONU, la bataille diplomatique s’envenime entre Russes, alliés du
régime syrien, et Occidentaux qui veulent son départ, avec un nouveau
projet de résolution sur le sort de la mission d’observation de l’ONU en
Syrie dont le mandat expire vendredi.
"Nous soutiendrons (ce projet) dans la mesure où nous avons participé à
sa réalisation avec les Pakistanais", a déclaré le vice-ministre russe
des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, en référence au projet
proposé par le Pakistan.
La veille, la Russie et la Chine avaient provoqué la colère des
Occidentaux en opposant pour la troisième fois leur veto à une
résolution du Conseil de sécurité prévoyant des sanctions contre le
régime, Washington promettant d’agir désormais "en dehors" du cadre de
l’ONU dans ce dossier.
Il s’agit de leur troisième veto à une sanction contre le régime à l’ONU
depuis mars 2011, qui remet en question la médiation de Kofi Annan et
la mission des observateurs.
Kofi Annan s’est dit d’ailleurs "déçu" de cette désunion au Conseil, alors
que les Etats-Unis ont estimé que "soutenir ce régime (d’Assad) au
moment où il touche à sa fin représente une erreur".
La Russie a rétorqué en estimant "absolument inacceptable" de tenter de
la rendre responsable de la situation en Syrie en raison de son veto.
Moscou et Pékin ont justifié leur décision en affirmant que la
résolution "ouvrait la voie" à une intervention militaire en Syrie.
La révolte s’est militarisée face à la répression brutale menée par le
régime et les violences ont fait en 16 mois plus de 17.000 morts, selon
l’OSDH.
Encore un signe de la division du pays, le régime et l’opposition ne
commenceront pas cette année le ramadan le même jour, le premier ayant
décrété samedi comme premier jour du mois de jeûne musulman sacré et la
seconde, à majorité sunnite, vendredi, à l’instar de l’Arabie saoudite.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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