vendredi 20 juillet 2012

Syrie : Décès d’Hicham Bekhtiar, chef des renseignements syriens

Le chef des services de renseignement syriens Hicham Bekhtiar est mort des suites de ses blessures dans l’attentat contre le bâtiment de la Sécurité nationale mercredi à Damas qui a tué trois hauts dirigeants du régime syrien, rapporte vendredi la chaîne de télévision officielle syrienne.
L’attentat de mercredi a coûté la vie à Assef Chawkat, beau-frère du président et l’un des piliers du clan Assad au pouvoir depuis 1970, au ministre de la Défense Dawud Radjha et au général Hassan Turkmani, dont les funérailles étaient organisées ce vendredi.
Ces trois hommes faisaient partie du premier cercle du pouvoir chargé de la lutte contre le mouvement de contestation né en mars 2011 dans le sillage des révolutions en Tunisie et en Egypte et du soulèvement en Libye.

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L’armée marque un point dans la bataille de Damas
Les forces du régime ont marqué un point dans la bataille de Damas en reprenant vendredi un quartier aux rebelles, au lendemain de succès des insurgés aux frontières turque et irakienne et de violences ayant fait plus de 300 morts, le plus lourd bilan en 16 mois de conflit.
A l’ONU à New York, la querelle s’aggrave entre les Russes et l’Occident après le double veto russo-chinois, Moscou disant soutenir un projet de résolution qui prolonge sans conditions de 45 jours la mission des observateurs de l’ONU en Syrie, face au projet rival des pays occidentaux.
Appuyée par des chars, l’armée, selon la télévision d’Etat, a "nettoyé" le quartier de Midane, près du centre de Damas, et saisi des quantités d’armes après de violents combats avec les rebelles qui ont lancé en début de semaine la "bataille de libération" de la capitale syrienne.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a confirmé l’assaut contre Midane et des combats à Qabun où l’armée a pénétré la veille avec ses chars pour mater les insurgés, alors que des milliers d’habitants fuyaient la capitale.
Les forces régulières ont aussi pris d’assaut le quartier de Jobar, dans l’est de Damas, indique l’ONG.
Jeudi, une source de sécurité a affirmé à l’AFP que "l’armée avait fait preuve de retenue mais depuis l’attentat" inédit à Damas mercredi qui a tué trois hauts responsables du cercle rapproché du président Bashar al-Assad, "elle est décidée à utiliser toutes les armes en sa possession pour en finir avec les terroristes".
Des funérailles nationales se déroulaient à Damas pour le ministre de la Défense, Dawud Rajha, son adjoint et beau-frère d'Assad, Assef Chawkat, et Hassan Turkmani, chef de la cellule chargée de réprimer la révolte qui secoue le régime depuis mars 2011, a indiqué la télévision sans montrer d’images.
Le même jour, les militants antirégime ont appelé à des manifestations à travers le pays sous le slogan "le ramadan de la victoire sera écrit à Damas" après l’offensive lancée par les rebelles.
Ces derniers ont enregistré jeudi des succès en prenant le contrôle de l’ensemble des postes-frontières avec l’Irak selon les autorités irakiennes et d’un poste-frontière avec la Turquie.
Selon un photographe de l’AFP, les rebelles exerçaient leur contrôle vendredi sur le poste-frontière de Baba al-Hawa avec la Turquie après de violents combats.
Des poids lourds turcs incendiés lors des combats gisaient à l’entrée du poste de Bab al-Hawa, contrôlé par environ 150 rebelles en treillis lourdement armés. Ce poste est situé en face du poste turc de Cilvegözü, dans la province de Hatay (sud), qui abrite des camps de réfugiés syriens.
"La totalité des postes-frontières entre l’Irak et la Syrie sont désormais sous le contrôle de l’Armée syrienne libre" (ASL, essentiellement composée de déserteurs), a annoncé à l’AFP le vice-ministre irakien de l’Intérieur Adnan al-Assadi.
Jeudi a été aussi la journée la plus meurtrière en 16 mois de conflit selon l’OSDH. Plus de 300 personnes, en majorité des civils, ont péri dans la répression, dont 139 civils, 98 soldats et 65 rebelles.
A l’ONU, la bataille diplomatique s’envenime entre Russes, alliés du régime syrien, et Occidentaux qui veulent son départ, avec un nouveau projet de résolution sur le sort de la mission d’observation de l’ONU en Syrie dont le mandat expire vendredi.
"Nous soutiendrons (ce projet) dans la mesure où nous avons participé à sa réalisation avec les Pakistanais", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, en référence au projet proposé par le Pakistan. La veille, la Russie et la Chine avaient provoqué la colère des Occidentaux en opposant pour la troisième fois leur veto à une résolution du Conseil de sécurité prévoyant des sanctions contre le régime, Washington promettant d’agir désormais "en dehors" du cadre de l’ONU dans ce dossier.
Il s’agit de leur troisième veto à une sanction contre le régime à l’ONU depuis mars 2011, qui remet en question la médiation de Kofi Annan et la mission des observateurs.
Kofi Annan s’est dit d’ailleurs "déçu" de cette désunion au Conseil, alors que les Etats-Unis ont estimé que "soutenir ce régime (d’Assad) au moment où il touche à sa fin représente une erreur".
La Russie a rétorqué en estimant "absolument inacceptable" de tenter de la rendre responsable de la situation en Syrie en raison de son veto. Moscou et Pékin ont justifié leur décision en affirmant que la résolution "ouvrait la voie" à une intervention militaire en Syrie.
La révolte s’est militarisée face à la répression brutale menée par le régime et les violences ont fait en 16 mois plus de 17.000 morts, selon l’OSDH.
Encore un signe de la division du pays, le régime et l’opposition ne commenceront pas cette année le ramadan le même jour, le premier ayant décrété samedi comme premier jour du mois de jeûne musulman sacré et la seconde, à majorité sunnite, vendredi, à l’instar de l’Arabie saoudite.

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