lundi 30 juillet 2012

Syrie : La bataille d’Alep se poursuit‏

Malgré les cris de victoire des forces gouvernementales, les tirs d’artillerie se poursuivaient lundi à Alep, la grande ville du nord de la Syrie dont l’armée de Bashar al Assad et les insurgés se disputent le contrôle.
Après deux jours d’une offensive qui a poussé, selon l’Onu, 200.000 personnes à fuir la capitale économique du pays, l’armée syrienne a affirmé dimanche soir avoir repris le contrôle du quartier de Salaheddine, ce que les rebelles ont démenti.
"C’est totalement faux", a dit un porte-parole des insurgés. "Les hommes d’Assad n’ont pas pu franchir le pont qui relie le quartier d’Hamadanyeh à celui de Salaheddine."
Inquiète de l’aggravation de la situation, la Turquie, qui craint comme la communauté internationale de nouveaux massacres, a envoyé des renforts à sa frontière avec la Syrie et la France a réclamé une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu au niveau ministériel.
Dans la matinée, des obus se sont abattus sur certains quartiers d’Alep, la ville la plus peuplée de Syrie avec deux millions et demi d’habitants. Un hélicoptère et un avion de chasse ont survolé le quartier de Salaheddine.
Les hôpitaux et les dispensaires de fortune établis dans l’est de la ville sont bondés. "Certains jours nous recevons trente ou quarante blessés, et je ne parle pas des morts, dont certains nous arrivent totalement réduits en bouillie", raconte un membre des services médicaux.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG pro-opposition basée en Grande-Bretagne, les combats de dimanche à travers la Syrie ont fait plus de 150 morts, dont 18 dans le seul secteur d’Alep où les pénuries se font de plus en plus sentir. Les trois quarts des victimes sont des civils.
Les combattants rebelles, qui patrouillaient dimanche dans Salaheddine en brandissant les drapeaux vert-blanc-noir de l’opposition malgré les pilonnages de l’artillerie et des hélicoptères de l’armée, ne doutaient pas de leur victoire.
"Alep sera le tombeau du régime Assad. Damas est la capitale mais ici nous avons le quart de la population syrienne et c’est ici que bat le coeur de l’économie", expliquait un combattant rebelle. "D’ici dix jours, la ville sera entièrement à nous", affirmait un autre.
Les journalistes de Reuters n’ont pu se rendre lundi dans le quartier de Salaheddine pour savoir quel camp le contrôlait effectivement.
L’armée syrienne a annoncé dimanche avoir repris le contrôle total de ce quartier du sud-ouest de la ville et en avoir chassé les "mercenaires". Ce mois-ci, les gouvernementaux ont repoussé les rebelles qui occupaient certains quartiers de Damas, la capitale.
Le régime a présenté la bataille d’Alep comme "la reine de toutes les batailles". Pour lui, la perte de la ville serait un coup terrible, stratégiquement comme psychologiquement.
Les experts militaires pensent que les insurgés, en raison de la faiblesse de leur armement, ne sont pas en mesure de tenir longtemps tête aux gouvernementaux.
La rébellion a d’ailleurs demandé dimanche à la communauté internationale de lui fournir des armes lourdes pour faire face aux chars, aux hélicoptères et aux avions d’Assad.
Les défections continuent de toucher l’armée syrienne. Un général de brigade, chef adjoint de la police de Lattaquié, le grand port de la Syrie, a déserté et gagné la Turquie dans la nuit de dimanche à lundi, en compagnie de onze autres policiers, a indiqué un responsable turc.
Selon la même source, 600 Syriens ont franchi la frontière turque lors de ces dernières 24 heures.
Inquiète de l’évolution de la situation, la Turquie a envoyé lundi à la frontière une vingtaine de véhicules de transport de troupes, des batteries de missiles et des véhicules blindés.
Le convoi militaire a quitté une base située dans la province de Gaziantep pour gagner la province de Kilis, selon l’agence anatolienne de presse. Plus de 43.000 Syriens se sont réfugiés ces derniers mois en Turquie et un vaste camp d’accueil a été installé à Kilis.
Sur le plan diplomatique, la France va demander une réunion du Conseil de sécurité au niveau ministériel.
"Puisque la France prend la présidence du Conseil de sécurité (des Nations unies) au 1er août, nous allons donc demander avant la fin de cette semaine la réunion du Conseil de sécurité, probablement au niveau ministériel, à la fois pour essayer d’arrêter les massacres et préparer la transition politique", a dit le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Depuis le début de l’insurrection en mars 2011, la Russie a opposé par trois fois son veto au Conseil de sécurité à des résolutions sanctionnant le régime de Bashar al Assad.
Laurent Fabius estime qu’il faut avancer diplomatiquement même si un nouveau blocage à l’Onu est probable. "Les règles internationales sont ainsi faites qu’ils ont la possibilité de bloquer le conseil de sécurité. Mais il ne faut pas arrêter, il ne faut pas se démobiliser, il faut continuer", a dit Laurent Fabius su RTL.
Il juge erroné l’argument selon lequel la chute du régime syrien pourrait déstabiliser le pays et la région et aboutir à un régime plus autoritaire et plus meurtrier encore.
"Il n’y a pas de plus grand désordre massacreur que ce qui se passe aujourd’hui", a-t-il dit, qualifiant Bashar al Assad de "bourreau". Prié de dire si la France pouvait répondre aux demandes de livraison d’armes des insurgés, il n’a pas répondu directement.
"Il y a des armes qui leur sont livrées par le Qatar, l’Arabie saoudite, probablement d’autres. Pas nous. Mais c’est vrai qu’il y a un déséquilibre massif", a-t-il dit.
Pour le secrétaire d’Etat américain à la Défense Leon Panetta, les attaques gouvernementales contre Alep ne font que démontrer l’illégitimité du régime. "S’il continue comme ça, Assad creusera sa propre tombe", a-t-il dit.

**

Le chargé d’affaires syrien à Londres démissionne
Le chargé d’affaires syrien à Londres, Khaled al-Ayubi, a démissionné de son poste pour "ne plus représenter un régime qui a commis des actes de répression aussi violents contre son propre peuple", a annoncé lundi le ministère britannique des Affaires étrangères.
Khaled al-Ayubi, le plus haut diplomate syrien à Londres, "nous a dit qu’il ne voulait plus représenter un régime qui a commis des actes de répression aussi violents contre son propre peuple et qu’il ne pouvait donc pas poursuivre ses fonctions", a précisé le Foreign Office dans un communiqué.

***

L’Armée syrienne libre (ASL) de l’intérieur appelle à la formation d’un conseil présidentiel de transition
L’Armée syrienne libre (ASL) de l’intérieur a appelé, lundi, à la formation d’un conseil présidentiel de six personnalités politiques et militaires qui dirigerait la transition après la chute du régime du président Bashar el-Assad. Dans une première étape sera constitué un "conseil supérieur de défense regroupant les chefs militaires des villes et des provinces syriennes ainsi que les plus importants officiers ayant fait défection ou ayant participé à la révolution", affirme l’ASL dans son "programme de salut national". Cette instance choisira d’abord "un conseil présidentiel de six personnalités politiques et militaires pour diriger le pays durant la période transitoire", selon cette feuille de route de l’ASL.
L’instance présidentielle devra "proposer des lois, soumises à référendum, pour restructurer les organismes militaires et de sécurité et proposer des solutions pour intégrer les civils qui ont combattu durant la révolution au sein des structures militaires et de sécurité", ajoute le texte. Rejetant la création à l’étranger d’un "gouvernement de transition", l’ASL insiste sur le fait que "tout gouvernement formé ici ou là n’aura aucune légitimité nationale et révolutionnaire s’il n’est pas approuvé par le commandement de l’ALS à l’intérieur et toutes les véritables forces révolutionnaires sur le terrain".
Le président du CNS Abdel Basset Sayda avait annoncé samedi qu’il allait discuter avec les groupes rebelles présents sur le terrain d’un gouvernement de transition qui serait dirigé par une personnalité engagée dans le soulèvement dès son déclenchement. Le 21 juillet, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait appelé l’opposition syrienne à former rapidement un "gouvernement provisoire représentatif de la diversité de la société syrienne".

****

Medvedev minimise les divergences avec Washington et Londres
Les positions de la Russie, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne ne sont pas aussi éloignées qu’on le dit parfois, a indiqué le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, dans un entretien publié lundi par le quotidien britannique The Times.
"En dépit de différences de forme, les positions de la Russie, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne ne sont pas aussi éloignées qu’on le dit parfois", a indiqué M. Medvedev, qui était présent à Londres pour la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques vendredi soir.
"Nous sommes tous sur la position que le pire serait une guerre civile en Syrie", a-t-il ajouté.
La Russie a voté systématiquement contre des résolutions contraignantes du Conseil des sécurité des Nations unies à l’encontre du régime de Bashar al-Assad.
Le Premier ministre russe n’a pas exclu une solution politique sans Bashar al-Assad. "Je ne sais pas exactement quel sera l’équilibre politique à l’avenir, et quelle place y aurait Assad", a-t-il indiqué au quotidien.
"Cela doit être décidé par le peuple syrien. Nos partenaires nous exhortent à soutenir des actions plus fermes. Mais la question est alors posée : où s’arrêtent les résolutions (des Nations unies) et où commence l’action militaire ?", a-t-il souligné.

*****

La France va réunir le Conseil de sécurité sur la Syrie
La France va demander une réunion du Conseil de sécurité au niveau ministériel et estime qu’il ne peut y avoir pire désordre en Syrie que celui auquel le pays est en proie actuellement, a dit lundi le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
"Puisque la France prend la présidence du Conseil de sécurité (des Nations unies-NDLR) au 1er août, nous allons donc demander avant la fin de cette semaine la réunion du Conseil de sécurité, probablement au niveau ministériel, à la fois pour essayer d’arrêter les massacres et préparer la transition politique", a-t-il dit sur RTL.
Le dossier est bloqué depuis le début de l’insurrection en mars 2011 par l’opposition de la Russie et la Chine à l’Onu, membres permanents comme la France du Conseil de sécurité, à toute mesure coercitive contre le régime de Bashar al Assad.
Le conflit a déjà fait près de 20.000 morts selon les organisations proches de l’opposition. L’armée syrienne et les forces de l’opposition ont affirmé toutes les deux dimanche avoir le contrôle du quartier de Salaheddine, à Alep, au deuxième jour de violents combats qui suscitent l’inquiétude de la communauté internationale.
Laurent Fabius estime qu’il faut avancer diplomatiquement même si un nouveau blocage à l’Onu est probable. "Les règles internationales sont ainsi faites qu’ils ont la possibilité de bloquer le conseil de sécurité. Mais il ne faut pas arrêter, il ne faut pas se démobiliser, il faut continuer", a dit Laurent Fabius su RTL.
Il juge erroné l’argument selon lequel la chute du régime syrien pourrait déstabiliser le pays et la région et aboutir à un régime plus autoritaire et plus meurtrier encore.
"Il n’y a pas de plus grand désordre massacreur que ce qui se passe aujourd’hui", a-t-il dit, qualifiant Bashar al Assad de "bourreau".
Prié de dire si la France pouvait répondre aux demandes de livraison d’armes des insurgés, il n’a pas répondu directement.
"Il y a des armes qui leur sont livrées par le Qatar, l’Arabie saoudite, probablement d’autres. Pas nous. Mais c’est vrai qu’il y a un déséquilibre massif", a-t-il dit.

**

اسرائيل تتهم مواطنا سوريا من الجولان بالتعامل مع الاستخبارات السورية
قدمت النيابة العامة الاسرائيلية اليوم، لائحة اتهام بحق مواطن سوري من مجدل شمس في الجولان السوري المحتل بتهمة الاتصال بجهات في الاستخبارات السورية و"نقل معلومات الى العدو".
وقالت المتحدثة باسم الشرطة الاسرائيلية لوبا السمري "انه تم السماح بنشر معلومات عن اعتقال احد سكان مجدل شمس ويدعى اياد جميل الجوهري، والبالغ من العمر 38 عاما بشبهة التواصل والاتصال مع جهات في الاستخبارات السورية".
واضافت :"تم اليوم تقديم لائحة اتهام ضد اياد جميل الجوهري في المحكمة المركزية في مدينة الناصرة".
وتابعت السمري ان "اياد الجوهري درس الطب واقام في سوريا واعترف اثناء التحقيق معه بأنه كان في السنوات بين 2005 و2008 على علاقة بشخصيات بارزة في الاستخبارات السورية وانه اجتمع معهم عدة مرات خلال عدة لقاءات تشغيل اثناء تواجده في سوريا".
واوضحت السمري انه "اثناء اجتماعات العمل مع الاستخبارات السورية طلب من اياد الجوهري جمع معلومات استخباراتية تتعلق بعمل ونشاطات وسلوكيات الجيش الاسرائيلي في هضبة الجولان".
وتابعت "كما طلب منه جمع معلومات حول قواعد الجيش الاسرائيلي وثكناته ومواقعه ومدى حجم تدريباته العسكرية وتمركزه وتحركاته ومعلومات حول الجدار الامني ومواقع ثكنات ونقاط مراقبة".
واضافت ان الجوهري "قام ايضا بنقل جهاز اتصال اسرائيلي الى مشغليه في سوريا".
(ا ف ب) 

***

الخطوط الجوية الروسية تعتزم وقف رحلاتها بين موسكو ودمشق
أعلن المتحدث باسم شركة الخطوط الجوية الروسية "أيروفلوت"، أن الشركة تعتزم وقف تسيير رحلاتها الجوية بين موسكو ودمشق ابتداء من السادس من آب المقبل، لأسباب اقتصادية تتعلق بانخفاض الطلب على الرحلات إلى سوريا.
وذكرت صحيفة "موسكوفسكييه نوفوستي"، أن "الأسباب المالية تضطر روسيا إلى المشاركة في تطبيق الحصار الجوي على سوريا، وهو الحصار الذي تنتقده موسكو".
(أ ش أ)

***
سوريا تغلق سفارتها في أستراليا
أعلن مسؤولون الاثنين، أن سوريا أغلقت سفارتها في استراليا بعد شهرين من قيام السلطات الاسترالية بطرد السفير السوري في كانبيرا.
وأعلنت السفارة على موقعها على الانترنت أن "السفارة السورية في كانبيرا أغلقت".
وأكد القنصل الفخري لسوريا في سيدني ماهر دباغ إغلاق السفارة، إلا انه رفض الكشف عن سبب إغلاقها أو مصير موظفيها، الذين ذكرت أنباء أنهم يسعون للحصول على اللجوء السياسي في استراليا.
من جهته، صرح متحدث باسم وزير الخارجية الأسترالي بوب كار الاثنين، أن السفارة السورية اتخذت قرار إغلاق أبوابها من تلقاء نفسها.
وأضاف أن "بعض الموظفين يسعون إلى البقاء في استراليا، وهذا الأمر يعود إلى دائرة الهجرة".
(ا ف ب)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire