Pas un jour ne passe sans que les sionistes ne commettent un crime
dans la capitale palestinienne, contre sa population ou contre ses
monuments, ses églises et ses mosquées. La ville d’al-Quds est assiégée,
et sa population encerclée. C’est la guerre, une guerre qui n’attire
pas les médias, une guerre qui ne dit pas son nom, mais c’est une
véritable guerre que mènent les sionistes, qui ont envahi la Palestine
il y a plus de soixante ans, contre la population maqdisie. L’expulsion
de plusieurs dizaines de milliers de maqdisis en 1948, des quartiers
situés dans la partie occidentale de la ville, l’occupation de leurs
maisons par les colons et le pillage systématique des biens palestiniens
ont annoncé ce que la ville d’al-Quds allait devenir, quand l’armée
coloniale a poursuivi sa conquête en juin 1967.
Dans sa tentative d’isoler al-Quds de son environnement palestinien
et de judaïser les lieux saints musulmans, l’Etat sioniste a empêché les
Palestiniens de Cisjordanie de se rendre à la mosquée al-Aqsa, le
premier jour du mois de Ramadan. Depuis l’intifada al-Aqsa, les forces
sionistes se mettent en état d’alerte maximum au cours du mois de
Ramadan, pour empêcher les Palestiniens de prier dans la mosquée. Des
centaines de fidèles sont refoulés tous les jours aux barrages qui
séparent la ville sainte de la Cisjordanie. Mais l’Union européenne,
sourde et aveugle, pour ne pas citer les Etats-Unis, ne proteste pas
contre cette atteinte aux droits élémentaires d’un peuple soumis à une
occupation des plus violentes de l’histoire humaine.
Le conseiller juridique du gouvernement sioniste a déclaré que la
mosquée al-Aqsa faisait « partie intégrante » de l’Etat sioniste. Cette
déclaration ne fait que confirmer l’intention israélienne de judaïser la
mosquée. Les Palestiniens et leurs représentants politiques et
religieux ont vivement protesté contre cette déclaration, notamment le
« conseil islamo-chrétien pour le soutien à al-Quds et les lieux
saints » qui a interpellé le pape, les Etats arabes et musulmans, et
toutes les organisations et institutions internationales, dont l’ONU,
l’Organisation du congrès islamique, la Ligue des Etats arabes, leur
demandant d’agir pour sauver la mosquée al-Aqsa. Quant au sheikh Ikrima
Sabri, il a réagi aux propos proférés par le conseiller juridique, les
jugeant « très graves », d’autant qu’ils sont émis par un représentant
du pouvoir sioniste. Il a confirmé que les musulmans tiennent à la
mosquée al-Aqsa, qui fait partie de leur doctrine, affirmant que les
Juifs n’ont aucun lien avec la mosquée.
Les arrestations de prisonniers récemment libérés se poursuivent. Le
prisonnier libéré Samer Tareq Issawi, 34 ans, a été arrêté, en violation
avec l’accord conclu au mois d’octobre dernier avec les autorités
égyptiennes, lors de l’opération « Fidélité des hommes libres ». Quand
ils ne sont pas arrêtés, les prisonniers libérés sont convoqués aux
postes de la police de l’occupant : c’est le cas du prisonnier libéré
Musbah Abu Sbeih, 36 ans, qui a reçu un ordre lui interdisant d’entrer
dans la mosquée al-Aqsa, pendant six mois.
Les autorités de l’occupation poursuivent les destructions des
maisons, et justifient leur politique de nettoyage ethnico-religieux en
couvrant leurs actes par leurs propres lois et règlements. Mais le 18
juillet dernier, elles ont détruit une maison dans le quartier
Abbassiyé, dans Silwan, prétextant avoir été construite sans
autorisation, alors qu’elle l’a été il y a cent ans, avant même
l’invasion sioniste. Le vrai motif de la destruction de cette maison est
sa proximité de la mosquée al-Aqsa, selon le président du comité de
défense de Siwan, Fakhri Abou Diab.
La guerre menée contre al-Quds et la population maqdisie est aussi
une guerre contre le patrimoine palestinien, arabe et musulman de la
ville. Les palais omeyyades situés au sud de la mosquée al-Aqsa sont en
train d’être démolis, sans que l’Unesco ou autre institution
internationale prétendant défendre le patrimoine de l’humanité ne
protestent. Dr. Jamal Amrou, enseignant à l’université de BirZeit a
dévoilé que l’occupant a construit 61 synagogues depuis 1967 dans les
alentours de la mosquée, en majeure partie sur des terres et dans des
bâtiments (dont des mosquées) appartenant aux Palestiniens et
confisqués. Une de ces synagogues a été construite sur l’emplacement de
l’école Al-Afdaliyya, école datant de la période ayyubide, et qui fut un
joyau de l’architecture musulmane, école détruite par l’occupation
sioniste, en 1967.
La population maqdisie et ses institutions résistent en comptant sur
leurs propres forces, avec la participation des Palestiniens de 48.
L’institution A-Aqsa du waqf et du patrimoine a annoncé un programme de
présence permanente dans la mosquée al-Aqsa pendant le mois de Ramadan
et avec d’autres institutions, elle assure des dizaines de milliers de
repas de rupture du jeûne et de suhur pour les fidèles. 1500 bus sont
prévus pour transporter les fidèles de toutes les régions palestiniennes
occupées en 48 vers la mosquée pour participer aux prières. Assurer une
présence permanente dans la mosquée al-Aqsa et dans la ville d’al-Quds,
c’est ainsi que résistent les Palestiniens à la judaïsation et au
nettoyage ethnico-religieux de leur capitale.
Rim al-Khatib
Lundi, 23 juillet 2012
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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