Des mouvements d’auto-défense se
sont unis samedi pour défendre l’intégrité territoriale du Mali. Leur
objectif, libérer le Nord-Mali des islamistes qui l’occupent depuis
mars. Ces hommes et femmes volontaires sont prêts à aller au front avec
ou sans l’armée malienne.
« L’armée malienne prend trop de
retard. Notre objectif c’est de libérer le Nord du Mali, et nous le
pouvons. » Telle est la devise du capitaine Harouna Traoré, chef des
Forces patriotiques de résistance (FPR). Six mouvements, composés de
milliers d’hommes et de femmes volontaires, qui ont décidé de s’unir
samedi pour aller combattre les islamistes dans le Nord-Mali. Le groupe
d’auto-défense comprend : les représentants des Forces de libération des
régions Nord du Mali (FLN), des milices Ganda-Koy et Ganda-Izo, qui ont
combattu dans le passé des rébellions touaregs, l’Alliance des
communautés de la région de Tombouctou (ACRT), la Force armée contre
l’occupation (FACO) et le Cercle de réflexion et d’action (CRA).L'impuissance des autorités à Bamako face à la situation n’a que trop duré pour le FPR. Le front refuse de perdre du temps supplémentaire. L’heure est à l’action. Selon Harouna Traoré. « Il n’y a que la guerre pour libérer le Nord, là où on est. Les négociations et discussions ne pourront plus libérer le Nord. On va faire la guerre. » Une guerre qui se fera « avec sans l’armée malienne », martèle Amadou Abdoulaye Cisse, responsable de l’un des six mouvements. « Nous défendrons notre territoire et nos proches assiégés. »
L’alternative à l’armée malienne
Le FPR est déterminé à en découdre avec les nouveaux dirigeants du Nord-Mali. Mais la tâche est rude. Les milliers d’hommes que compte le groupe sont-ils suffisamment entrainés pour cette mission ? Comment vont-ils faire face à leur ennemi surarmé ? Le projet n’est-il pas utopique ? La plupart n’a en effet été formée qu’en quelques jours. Et leurs armes sont dérisoires. Or les islamistes, composés des groupes Ançar Dine et Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) , campent sur leurs positions. La Charia, ils comptent bien l’instaurer dans tout le Mali. Depuis qu’ils ont pénétré dans la région en mars, ils n’ont pas montré de signe de faiblesse. Ils ont même réussi à chasser les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Autre élément. Les islamistes sont épaulés par Al Qaida-au-Maghreb islamique (Aqmi), un allié de taille, responsable de multiples enlèvements d'occidentaux.
Envisagée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l'intervention militaire est toutes les lèvres. Mais l’organisation ouest-africaine attend toujours l’aval de l’ONU qui étudie sa requête. Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères craint, quant à lui, que le Mali devienne un "Afghanistan du Sahel". Il est convaincu que « la solution au Mali se trouve en Algérie ». Le chef de la diplomatie française s'est rendu en Algérie le 15 et 16 juillet pour tenter de convaincre les autorités de ne pas « rester les bras croisés face à l’Afghanistan africain qui s’installe à leur porte ». Mais Alger, qui préconise depuis le début la solution diplomatique, refuse la solution militaire. Selon Le Canard Enchaîné, ces réticences seraient dues à la crainte des « retours de bâtons des terroristes ». En attendant que se finissent ces tergiversations, le FPR veut se poser comme une alternative à l’armée malienne pour la libération du Nord.
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