jeudi 12 juillet 2012

Arabie Saoudite/ Egypte : L’Arabie et l’Egypte post-Moubarak veulent coopérer

L’Arabie saoudite et l’Egypte ont affiché une volonté de consolider leurs relations et d’aider à la stabilité de la région à l’occasion de leur premier sommet depuis la chute du régime de Hosni Moubarak.
Ce sommet entre le roi Abdallah d’Arabie saoudite et le président égyptien Mohamed Morsi, un Frère musulman, a mis fin à 18 mois de tiédeur dans les liens bilatéraux consécutifs au départ de M. Moubarak, un allié des Saoudiens.
Mohamed Morsi a qualifié de "fructueux" son entretien mercredi avec le roi Abdallah, estimant que "la stabilité de la région dépend de celle de l’Egypte et du Golfe à la tête duquel se trouve l’Arabie saoudite".
L’entretien a été "fructueux, constructif et dans l’intérêt de l’Egypte, de l’Arabie saoudite et des peuples de la région", a-t-il dit devant la presse.
"Tout ce que (le roi Abdallah) a dit était dans l’intérêt de l’avenir, de la région et de l’Egypte", a-t-il ajouté, relevant dans les propos du monarque saoudien "sagesse, connaissance et amour du peuple égyptien".
Mohamed Morsi a effectué en Arabie saoudite sa première visite à l’étranger, onze jours après son entrée en fonction et alors qu’il est engagé dans un bras de fer avec l’armée et la justice de son pays à propos du rétablissement du Parlement invalidé par la Haute cour constitutionnelle.
Il a expliqué le choix de l’Arabie pour sa première visite à l’étranger par les "relations historiques et enracinées de longue date entre les deux pays".
Mais si les relations entre Ryad et le Caire étaient bonnes, celles du régime saoudien avec les Frères musulmans étaient méfiantes, ce qui n’a toutefois pas empêché les Saoudiens de dérouler le tapis rouge pour la visite de M. Morsi.
Le président égyptien a été accueilli avec les honneurs à Jeddah, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, par le prince héritier Salman Ben Abdel Aziz, vice-Premier ministre et ministre de la Défense, avant sa rencontre avec le roi Abdallah.
Durant la période de transition en Egypte, les relations entre les deux pays ont traversé une zone de turbulence. Une crise diplomatique a éclaté en avril, lorsque Ryad a rappelé son ambassadeur au Caire et fermé son ambassade pendant plusieurs jours en réaction à des manifestations hostiles réclamant la libération d’un avocat égyptien, arrêté par les autorités saoudiennes qui le soupçonnent de trafic de drogue.
La crise a été résolue avec la visite d’une délégation de personnalités égyptiennes en Arabie saoudite, sans que l’on sache si cet avocat a été relâché ou non.
Commentant la visite de Mohamed Morsi, le ministre égyptien des Affaires étrangères Mohammed Kamel Amr a souligné, selon l’agence égyptienne MENA, que "tout progrès dans les relations entre les deux pays est dans l’intérêt de la région dans son ensemble".
Il a dit espérer des retombées positives de la visite sur l’économie de son pays qui traverse une phase difficile depuis la chute du régime de Moubarak.
L’Arabie saoudite accueille 1,65 million d’expatriés égyptiens et pourrait accroître ses investissements en Egypte, a déclaré la semaine dernière l’ambassadeur saoudien au Caire, Ahmad Kattan.
Les investissements saoudiens déjà réalisés en Egypte sont estimé à 7,2 milliards de dollars et l’Arabie saoudite est le premier partenaire commercial de l’Egypte avec des échanges de 4,75 milliards de dollars en 2011.
Ryad a effectué un dépôt d’un milliard de dollars dans la Banque centrale égyptienne et les autorités égyptiennes ont reçu des promesses d’assistance d’un montant égal de la Banque islamique de développement basée à Jeddah.
Mohamed Morsi consacre la suite de sa visite en Arabie saoudite à un petit pèlerinage à La Mecque et à une rencontre avec les représentants de la communauté égyptienne vivant dans le royaume.

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