La Russie a accusé lundi les Occidentaux d’exercer un "chantage" pour
la forcer à accepter des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU
contre le régime de Damas, rejetant par ailleurs sèchement les
affirmations selon lesquelles la clé de la crise se trouvait à Moscou.
"A notre grand regret, on voit des éléments de chantage", a déclaré
le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lors d’une
conférence de presse consacrée au conflit en Syrie et aux négociations
au sein de la communauté internationale dans lesquelles Moscou est perçu
comme le principal soutien de son allié syrien.
"On nous dit, si vous ne donnez pas votre accord à une résolution
fondée sur le Chapitre VII de la Charte de l’ONU (qui prévoit la
possibilité de sanctions, ndlr), alors nous refuserons de prolonger le
mandat des observateurs", a-t-il ajouté.
"Nous estimons que c’est une approche absolument contreproductive et
dangereuse, car il est inacceptable d’utiliser les observateurs comme
une monnaie d’échange", a-t-il ajouté.
Les négociations la semaine dernière au Conseil de sécurité de l’ONU
sur un projet de résolution sur la Syrie ont tourné au bras de fer entre
les Occidentaux et la Russie.
Moscou refuse de sanctionner le gouvernement syrien s’il ne cesse pas
ses attaques à l’arme lourde contre l’opposition, comme le prévoit un
projet de résolution présenté par Européens et Américains et qui invoque
le chapitre VII de la Charte de l’ONU. Ce chapitre permet d’imposer des
sanctions économiques à un pays pour le contraindre à se plier à une
décision du Conseil.
Selon des diplomates, les Etats-Unis menacent, si des sanctions ne
sont pas retenues comme moyen de pression, de ne pas prolonger le mandat
de la Mission des observateurs de l’ONU en Syrie (MISNUS), qui expire
le 20 juillet.
La Russie a de son côté soumis un projet de résolution qui prolonge
de trois mois le mandat de la MISNUS mais n’évoque pas la menace de
sanctions.
Moscou a bloqué deux projets de résolutions au Conseil de sécurité de
l’ONU depuis le début en mars 2011 de la révolte contre le régime de
Damas, qui a tourné à la guerre civile et a fait plus de 17.000 morts,
en majorité civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme
(OSDH).
Néanmoins, Sergueï Lavrov a rejeté les affirmations occidentales
selon lesquelles la clé de la crise se trouvait à Moscou, qui pourrait
convaincre Bashar al-Assad de quitter le pouvoir.
"Nous entendons des commentaires disant que la clé pour une solution
en Syrie est à Moscou. Quand on demande des explications, on nous dit
que cela signifie que nous devons convaincre Assad de quitter le pouvoir
de lui-même", a dit M. Lavrov.
"Ce n’est tout simplement pas réaliste", a-t-il déclaré.
Le président Assad "ne partira pas, non parce que nous le soutenons,
mais simplement parce qu’une part tout à fait significative de la
population de la Syrie le soutient", a poursuivi le chef de la
diplomatie russe.
M. Lavrov doit s’entretenir lundi soir avec Kofi Annan, qui sera reçu mardi par le président Vladimir Poutine.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire