Les autorités syriennes ont fait porter vendredi la responsabilité du
massacre de Treimsa, perpétré jeudi dans le centre du pays, aux
"groupes terroristes" ainsi qu’aux "médias assoiffés de sang", selon
l’agence officielle Sana. "Les médias assoiffés de sang en coopération
avec les groupes terroristes armés ont commis un massacre à l’encontre
des habitants du village de Treimsa dans la région de Hama pour tenter
de mobiliser l’opinion publique contre la Syrie et son peuple et
provoquer une intervention étrangère la veille de la réunion du Conseil
de sécurité", écrit Sana.
Ces médias "étaient sur le pied de guerre à Istanbul, Paris, Londres,
Bruxelles et Berlin et ailleurs pour cette campagne d’incitation contre
la Syrie et pour jouer avec le sang syrien", ajoute Sana, citant la
chaîne Al Jazeera. Les autorités syriennes s’en prennent régulièrement
aux chaînes satellitaires arabes Al Jazeera et Al Arabiya, les accusant
de faire le jeu de pays du Golfe comme le Qatar et l’Arabie saoudite, en
pointe dans l’opposition contre le régime de Bachar el-Assad.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé en
Grande-Bretagne, des troupes gouvernementales ont bombardé jeudi la
localité de Treimsa en utilisant des chars et des hélicoptères, faisant
plus de 150 morts. L’opposition syrienne a pressé vendredi le Conseil de
sécurité de l’ONU d’adopter une résolution contraignante à l’encontre
du régime de Bashar el-Assad après ce massacre. Un bras de fer oppose au
Conseil de sécurité de l’ONU les Occidentaux, qui veulent faire
pression sur Damas, et la Russie, qui protège son allié syrien, sur un
projet de résolution sur la Syrie.
Les 15 membres du Conseil se sont séparés jeudi soir sans avoir fait
de progrès notable et se retrouvent vendredi pour de nouvelles
discussions, ont indiqué des diplomates.
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Moscou appelle Kofi Annan à collaborer davantage avec l’opposition
L’émissaire international de l’ONU pour la Syrie, Kofi Annan, sera à
Moscou lundi pour des entretiens avec le chef de la diplomatie russe,
Sergueï Lavrov, dont le pays est l’un des plus fidèles alliés du régime
de Damas, rapportent vendredi les agences russes. "La situation actuelle
en Syrie et les perspectives d’un règlement inter-syrien (du conflit,
NDLR) seront au centre des pourparlers", a précisé une source au sein du
ministère russe des Affaires étrangères, citée par l’agence ITAR-TASS.
La Russie souhaite que Kofi Annan travaille plus activement avec
l’opposition syrienne, rapporte ce vendredi l’agence de presse INTERFAX.
"Pour être honnêtes, nous constatons que nos partenaires ne sont pas
aussi prêts que la Russie à travailler avec l’opposition et Kofi Annan
est le principal médiateur dans ce processus", a déclaré le
vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, cité par
INTERFAX. "Malheureusement, jusqu’à présent, nous n’avons vu aucun
résultat concret de ses contacts et des contacts de son équipe avec
l’opposition", a-t-il ajouté. Le diplomate ghanéen doit se rendre à
Moscou dans les prochains jours, mais aucun détail sur sa visite n’a
pour l’heure filtré.
Au cours des discussions, Kofi Annan et Sergueï Lavrov vont
probablement aborder la question de la prolongation du mandat de la
Mission des observateurs de l’ONU en Syrie (MISNUS), qui expire le 20
juillet, a ajouté cette source, sans autre détail. L’annonce de cette
rencontre intervient alors que les 15 membres du Conseil de l’ONU
doivent se retrouver plus tard dans la journée à New York pour évoquer
un projet de résolution sur la Syrie, après s’être séparés jeudi soir
sans avoir fait de progrès notables.
La Russie refuse de sanctionner le gouvernement syrien s’il ne cesse
pas ses attaques à l’arme lourde contre l’opposition, comme le prévoit
un projet de résolution présenté par Européens et Américains. Le projet
invoque le chapitre VII de la Charte de l’ONU, qui permet d’imposer des
sanctions économiques à un pays pour le contraindre à se plier à une
décision du Conseil. Les États-Unis menacent de leur côté de ne pas
prolonger le mandat de la MISNUS si le Conseil n’utilise pas les
sanctions comme moyen de pression sur le président Bashar el-Assad,
selon des diplomates.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a
déclaré dans une interview vendredi qu’un refus de prolonger ce mandat
serait "une très grande erreur", mettant en garde contre une répétition
du scénario libyen. "En principe, il ne faut jamais exclure aucune
hypothèse, mais ce serait une très grande erreur" de retirer les
observateurs de l’ONU de Syrie, a déclaré Guennadi Gatilov à l’agence
INTERFAX, expliquant que l’absence de témoins sur le terrain risquait de
reproduire le scénario qui s’est produit en Libye avant la chute du
régime de Muammar Kadhafi.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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